Foire internationale des petits génies du Faso: promouvoir la créativité des enfants

Au cours de cette foire, 50 projets innovants réalisés par des enfants ont été présentés et les meilleurs récompensés.

La première édition de la Foire internationale des petits génies du Faso (FIPEG-FASO) s’est tenue du 23 au 25 mai 2025 à Ouagadougou, sous le thème : « Place du génie créatif des tout-petits dans un contexte d’insécurité et de résilience ».

Dans un monde en constante évolution, l’innovation et la créativité sont devenues des piliers essentiels pour bâtir une société résiliente et prospère. Au Burkina Faso où la jeunesse représente plus de 65% de la population (Selon l’INSD 2021), il est crucial de cultiver ces valeurs dès le plus jeune âge. C’est convaincu de cela que « Open my eyes for life association » (OMELA) a initié la Foire internationale des petits génies du Faso (FIPEG-FASO) dont la première édition a eu lieu du 23 au 25 mai 2025 à Ouagadougou. Dédiée aux enfants et aux jeunes, cette foire se veut pour les organisateurs, un cadre de
valorisation de leur créativité.

Durant trois jours, 500 enfants ont eu l’opportunité d’exprimer leur imagination à travers des activités interactives et ludiques. « 50 projets innovants réalisés par des enfants ont été présentés », a fait savoir le président de OMELA, Emmanuel Dori. Par ailleurs, en vue d’encourager les “jeunes créateurs”, les meilleurs projets ont été récompensés lors d’une soirée de distinction au dernier jour de la foire. Des ateliers pratiques ont également permis aux participants d’être outillés à plusieurs thématiques telles que l’intelligence artificielle et la robotique. Convaincu que chaque enfant détient en lui une étincelle de génie et un talent unique qui ne demande qu’à être révélé, encouragé et orienté, OMELA a fait de la promotion du talent juvénile, son cheval de bataille.

En plus de la FIPEG-FASO, plusieurs actions ont été menées par l’association dans cet objectif. Au nombre d’eux, son président a cité l’organisation de conférences éducatives au profit de plus de 700 enfants et adolescents et une campagne digitale de sensibilisation sur des thématiques essentielles comme la créativité et l’engagement citoyen. « Nous avons également mis en œuvre des ateliers sur la robotique, le recyclage, l’Intelligence artificielle, les arts appliqués ou encore l’invention artisanale », a-t-il fait savoir.

Convaincu que les enfants du Burkina, même dans l’adversité peuvent transformer les défis

Le président de l’association OMELA, Emmanuel Dori : « chaque enfant détient en lui un talent qui ne demande qu’à être révélé ».

en opportunités, l’association OMELA envisage, selon son premier responsable, de créer des centres permanents de créativité pour enfants dans plusieurs régions du pays. Pour lui, il est primordial de faire du Burkina, le berceau du prochain Einstein africain. Dans cette dynamique, M. Dori a exprimé en perspective la volonté de renforcer la FIPEG-FASO à l’échelle nationale.

Mais pour y arriver, il a plaidé pour un soutien permanent des partenaires techniques et financiers, du gouvernement, des enseignants et de tous les acteurs de la recherche et de l’innovation. « Engagez-vous avec nous, investissez dans la
jeunesse, ensemble nous pouvons créer un élan national pour que chaque enfant ait une chance d’exceller, de rêver et de contribuer à la transformation de notre pays », a-t-il exhorté.

Un espace de révélation des talents

Il peut d’ores et déjà compter sur le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation qui voit d’un bon œil, les efforts de l’association en matière de promotion de la créativité des jeunes. Pour la représentante du ministre chargé de la Recherche, Afsétou Sawadogo, la FIPEG-FASO constitue une véritable tribune de valorisation de l’intelligence précoce, un espace de révélation des talents et un creuset d’espoir pour la Nation burkinabè.

« En donnant la parole et la scène à nos enfants, cette foire envoie un message clair qui est que l’avenir du Burkina Faso se construit dès aujourd’hui, avec nos enfants, pour nos enfants », a-t-elle déclaré. Par ailleurs, face aux enjeux auxquels fait face le pays, la valorisation des savoirs endogènes et scientifiques constitue à son avis une priorité. Et,

Le parrain, Me Batibié Bénao, a invité ses filleuls à continuer de rêver et de croire en eux.

est-elle convaincue, personne de mieux que les enfants ne peut incarner cette dynamique. « En eux, nous avons une force inestimable, un potentiel à cultiver, une intelligence à révéler », a déclaré Mme Sawadogo.

Pour elle, la FIPEG-FASO enseigne que l’intelligence n’attend pas l’université pour s’exprimer. « Elle se manifeste dès le plus jeune âge dans la curiosité spontanée, l’imagination débordante et parfois dans une simple question innocente qui bouleverse notre logique d’adulte », a-t-elle souligné. Cette initiative pose par ailleurs, a-t-elle relevé, la nécessité de repenser le système éducatif burkinabè afin de créer les
conditions d’une éducation plus inclusive, interactive et stimulante qui place l’élève au centre, non seulement, comme apprenant mais comme acteur et créateur.

« Nous devons renforcer les passerelles entre les différents ordres d’enseignement, favoriser l’éveil scientifique dès le bas-âge et créer des mécanismes permettant de détecter, accompagner et promouvoir les talents précoces », a-t-elle mentionné. Pour l’heure, elle a noté que l’histoire retiendra que c’est à l’occasion de la première édition de la FIPEG-FASO que les acteurs ont choisi collectivement de croire aux enfants, de miser sur leur intelligence et de leur donner les clés du futur.

C’est aussi sous cet angle que le parrain de cette première édition, Me Batibié Bénao, bâtonnier de l’Ordre des avocats du Burkina voit la tenue de cet évènement. Bien plus qu’une vitrine de talents, l’organisation de cette foire constitue, selon lui, un acte de foi en l’avenir du Burkina Faso et en la capacité des enfants à porter les germes du progrès. Tout en félicitant les organisateurs pour cette brillante idée, il a invité ses filleuls à continuer de rêver, d’oser et de croire en eux. Des conseils que les enfants entendent mettre scrupuleusement en pratique.

« Nous vous promettons de continuer à travailler, à rêver grand et à ne jamais abandonner », a déclaré leur porte-parole, Carlos Dehouman. Pour lui, la FIPEG-FASO représente une opportunité unique de montrer que même dans l’adversité, il est possible d’innover, d’imaginer et de proposer des solutions utiles au développement endogène des communes.

Nadège YAMEOGO

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