Gestion des conflits liés au barrage de Loumbila : une équipe danoise s’approprie les mécanismes

Une délégation de la coopération danoise a échangé avec des acteurs locaux du barrage de Loumbila dans le Plateau central sur les mécanismes de gestion et de prévention des conflits liés à l’eau, le mardi 21 janvier 2020.

Le royaume du Danemark est un partenaire financier de premier rang de la Gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) au Burkina Faso, depuis 1990. Pour comprendre les dispositifs financés par le royaume et utilisés par près de 2 332 exploitants du barrage de Loumbila (Plateau central) afin de gérer les conflits liés à l’eau, une délégation danoise s’y est rendue le mardi 21 janvier 2020. L’équipe, accompagnée du ministre du Danemark chargé de la coopération, a échangé avec des acteurs locaux (comité local de l’eau, maraîchers, pêcheurs, etc.), au bord de la retenue d’eau. Il est ressorti que le Comité local de l’eau (CLE) Massili Nord, a été créé, en 2013, à la suite de conflits latents dans l’exploitation du barrage. Le comité, selon son président, Salifou Sam, par ailleurs, porte-voix des exploitants, permet aux bénéficiaires de préserver la ressource en eau de Loumbila. Il en veut pour preuve, en 2017, des plaintes dues, entre autres, au prélèvement d’eau par des entreprises de Bâtiments et travaux publics (BTP) que le CLE Massili Nord a résolues. « En appui avec l’Agence de l’eau du Nakanbé (AEN), nous avons expliqué aux populations que le prélèvement de l’eau n’entame en rien leurs activités maraîchères », a-t-il déclaré. Avec le CLE Massili Nord, à entendre Salifou Sam, finis les différends entre maraîchers eux-mêmes, maraîchers et éleveurs, maraîchers et entreprises de BTP.

Usage rationnel de l’eau

Les arguments avancés par sa structure, a-t-il indiqué, se résument à la sensibilisation des différents « profitants » du barrage sur la nécessité de la préservation de l’eau, « une ressource rare ». La gouverneure de la région du Plateau central, Nana Fatoumata Benon/Yatassaye, a ajouté que l’AEN, la Police de l’eau, etc., ont permis de former les usagers aux enjeux de l’utilisation rationnelle du barrage de Loumbila. Aussi, la reconstruction des alentours de la retenue d’eau, a-t-elle laissé entendre, a occasionné, à un moment donné, le relogement des maraîchers installés dans le lit mineur du barrage avec la mise à leur disposition d’un canal d’irrigation. Le Secrétaire permanent de la GIRE (SP GIRE), Moustapha Congo, a fait cas, dans la dynamique de prévenir les conflits, du partage équilibré de la ressource en eau de Loumbila entre tous les usagers. Il faut, a-t-il poursuivi, amoindrir l’envasement du barrage en réponse à la lutte contre le changement climatique en impliquant tous les acteurs locaux de gestion et de prévention des conflits relatifs à l’eau.

Quant à l’ambassadeur du Royaume du Danemark au Burkina Faso, Steen Sonne Andersen, il s’est réjoui de l’exemple de Loumbila dans la prise en charge des conflits « violents » autour des points d’eau. « Le Danemark restera engagé aux côtés du Burkina Faso pour la gestion des ressources en eau », a-t-il assuré. Le ministre danois chargé de la coopération, Rasmus Prehn, au regard de l’efficacité des stratégies déployées par le CLE Massili Nord parmi les 49 autres CLE existant au Burkina Faso, s’est dit satisfait. Il a rassuré de la disponibilité de son pays à toujours accompagner le pays des Hommes intègres dans l’instauration de la paix autour de l’exploitation des bassins d’eau. En reconnaissance à l’appui du Danemark aux activités développées au pourtour du cours d’eau, M. Prehn, après avoir reçu un tableau caricaturant les divers usages de l’eau, a distingué, à son tour, la gouverneure du Plateau central.

Boukary BONKOUNGOU

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