S.P., père de trois enfants a comparu le 2 juin 2023 devant la Chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance (TGI) de Bobo-Dioulasso pour vol de 6 bœufs. S.P. s’est rendu dans un village situé à quelques encablures de Bobo-Dioulasso pour rendre visite à des parents. Après avoir aperçu un troupeau de bœufs, il a stoppé le car qui le transportait pour descendre.
Il s’empare d’eux et c’est en voulant les conduire à Bobo-Dioulasso qu’il a été appréhendé par les populations et remis aux forces de l’ordre. S.P. a expliqué aux juges qui l’ont entendu le 2 juin dernier qu’il a volé les animaux pour venir les élever dans la cour familiale dans la ville de Sya, alors que, selon le parquet, il fait partie de ces jeunes qui écument les villages environnants pour voler les animaux afin de les revendre à Bobo-Dioulasso.
De ce fait, le ministère public a requis contre le prévenu une peine d’emprisonnement de 12 mois ferme et une amende de 500 000 F CFA assortis de sursis à exécution. Le Tribunal est allé dans le même sens que le ministère public. C’est avec des larmes de crocodile que S.P. a accueilli ce verdict, suppliant le Tribunal de revoir sa peine car n’ayant personne pour s’occuper de ses enfants.
Un commerçant d’oignon à « Bolomakoté »
M.K. est un jeune commerçant qui va séjourner pour un an à la Maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso (MACB), située au quartier de Bolomakoté. Et pour cause, ce jeune commerçant prenait des marchandises chez ses collègues pour les revendre. Ces activités l’ont ainsi conduit chez M.S., une vendeuse d’oignon chez qui il a pris des légumes pour les vendre à 350 000 F CFA.
Mais M.K. n’a pas reversé à M.S. les 350 000 F, promettant de les payer par tempérament. Alors qu’il n’a pas fini de solder sa dette, M.K. revient chercher des oignons chez M.S. qu’il livre à une de ses clientes à 597 500 F CFA. Il prélève 500 000 F pour acheter du piment qu’il envoie dans un pays voisin et ne reverse pas le reste à M.S. Lasse d’attendre son argent, M.S. traduit M.K. devant les tribunaux. Il a alors comparu le 2 juin 2023 devant la chambre correctionnelle du TGI de Bobo-Dioulasso pour abus de confiance.
Le prévenu a essayé de convaincre les juges qu’il ne s’agit pas d’abus de confiance, mais que c’est la pratique des affaires qui exige de poser de tels actes. C’est dans ce sens qu’il aurait pris les 500 000 F de M.S. pour acheter du piment et les vendre. Il comptait avec cette vente retourner les 500 000 F de M.S. et garder les bénéfices que cette vente va générer. Cet argument n’a pas convaincu le ministère public pour qui l’infraction d’abus de confiance est constituée. En répression, il a demandé de condamner M.K. à 12 mois de prison ferme et à une amende de 500 000 F CFA assorti de sursis à exécution. Le Tribunal a retenu les mêmes peines. Il a en outre sommé M.K. de rembourser à M.S. la somme de 597 500F CFA.
Il profite d’un incendie à la SNC pour voler un portable
C.J., un commerçant de nationalité étrangère a comparu ,le 2 juin 2023 devant la chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance (TGI) de Bobo-Dioulasso pour vol d’un téléphone portable à la foire commerciale et artisanale de la Semaine nationale de la culture (SNC) tenue, du 29 avril au 6 mai 2023. C.J., résidant à Ouagadougou, est venu à Bobo-Dioulasso pour vendre des marchandises. Il a profité de son séjour pour visiter la foire de la SNC.
Après avoir fait le tour des stands, il s’est assis dans une buvette au sein de la SNC pour se rafraichir. Au moment où il se désaltérait, un incendie s’est déclenché et a entrainé une débandade. C’est dans ce sauve-qui-peut qu’une dame a abandonné son sac contenant son portable à côté de C.J. Celui-ci a introduit la main dans le sac et s’est emparé du portable. Aperçu par des occupants de la buvette, C.J. a tenté de fuir, mais il a été rattrapé et remis aux forces de l’ordre. C’est du moins le récit des faits relaté par le Tribunal, que n’a d’ailleurs pas démenti le prévenu. Il a dit avoir agi ainsi sous l’effet de l’alcool. Le procureur a demandé de le condamner à 12 mois de prison et 500 000 F CFA, le tout ferme. Le Tribunal a été plus clément. Il lui a infligé 12 mois de prison dont 6 ferme et une amende de 500 000 F assorti de sursis à exécution.
Condamné pour avoir saccagé une porte du BBDA
La foire commerciale et artisanale de la dernière SNC a drainé du monde. Chacun y est allé avec son objectif. Apprenti chauffeur, S.O. y a fait un tour et a terminé sa course autour d’une bière dans l’enceinte de la SNC. C’est là qu’il a été accusé par un vendeur ambulant d’avoir volé ses 25 000 F CFA. Ses cris ont alerté les voisins et les services de sécurité l’ont appréhendé. Ils l’ont amené dans les locaux du Bureau burkinabè des droits d’auteur (BBDA), sis à la SNC où il a détruit la porte d’un bureau.
Traduit en justice pour vol et dégradation de biens, S.O. a comparu, le 2 juin 2023 aux audiences correctionnelles du TGI de Bobo-Dioulasso pour répondre de ces faits. S.O. ne reconnait pas le vol de 25 000 F CFA. Il reconnait néanmoins avoir saccagé une porte au BBDA et affirme avoir agi sous l’effet de l’alcool. Il a alors juré qu’il ne consommera plus l’alcool. Le ministère public l’a relaxé pour vol de 25 000 F, mais l’a reconnu coupable de dégradation de biens.
Il a demandé de le condamner à 3 mois de prison et 250 000 F CFA le tout assortis de sursis. Le Tribunal a également trouvé que l’infraction de vol n’est pas constituée. Il a condamné S.O à 3 mois avec sursis et à une amende ferme de 250 000 F CFA pour dégradation de biens. Il a en outre sommé S.O. de payer au BBDA la somme de 79 000 F CFA pour réparer la porte endommagée.
Rassemblées par Adaman DRABO