
La Direction régionale de l’action humanitaire et de la solidarité nationale de Kadiogo, appuyée par l’UNICEF, a organisé, lundi 29 septembre 2025, à Ouagadougou, un atelier de renforcement des capacités de 75 acteurs sur l’appropriation de l’approche « Un talibé, un métier à apprendre ». S’inscrivant dans le cadre de son Plan de travail annuel (PTA) de la direction, cet atelier a réuni des maitres coraniques, des parents tuteurs, des maîtres artisans et la Fédération des associations des écoles islamiques du Burkina.
Cet atelier avait pour objectif de renforcer la synergie d’actions entre les acteurs présents à travers des échanges sincères et fructueux, susceptibles de déboucher sur des engagements forts allant dans le sens de l’appropriation de l’approche « Un
talibé, un métier à apprendre » en vue de la réduction, voire l’éradication du phénomène. Pour le Directeur provincial (DP) de l’action humanitaire et de la solidarité nationale du Kadiogo, Abdou Guébré, la rencontre est une tribune de réflexion pour l’opérationnalisation du placement et la réinsertion des enfants talibés dans le processus d’apprentissage dont les choix se feront sur la base des propositions des acteurs ici présents. M. Guébré a invité les uns et les autres à s’approprier l’approche afin que chaque talibé sous l’impulsion des maîtres artisans et autres acteurs puisse se construire avec ses dix doigts.
Cyprien Ouédraogo, Conseiller technique (CT) représentant le gouverneur du Kadiogo, a, quant à lui, émis le vœu que la rencontre permette aux acteurs de travailler avec la synergie et l’énergie nécessaires en vue de tendre vers zéro men-
diant dans les rues. Parce que, a-t-il précisé, le phénomène affecte dangereusement la santé, l’éducation et la sécurité des enfants et des jeunes d’où cet atelier de cadrage des acteurs de formation et d’accompagnement des talibés. Le CT Ouédraogo a poursuivi qu’en 2024, les données du Kadiogo faisaient état de 1 632 enfants et jeunes retirés de la rue, et c’est conscient de cela que le ministère de l’Action humanitaire et de la Solidarité nationale a réitéré l’opération de retrait et de réinsertion des enfants, des jeunes, des femmes, des déplacés internes et autres personnes vulnérables en situation de mendicité dans la rue. Trois communications étaient au menu de la rencontre.
2 655 personnes retirées de la rue

La première sur l’état des lieux de la mendicité et l’opération de retrait des enfants et jeunes, déplacés internes et autres personnes vulnérables en situation de mendicité a été faite par le Directeur provincial de l’action humanitaire et de la solidarité nationale du Kadiogo. Il a souligné que malgré les actions développées par le gouvernement (cours de solidarité crées par le CNR en 1984 et la stratégie d’action éducative en milieu ouvert en 1990), force est de constater la persistance du phénomène de la mendicité dans les grands centres urbains.
Ainsi à la date du 22 novembre 2024, ce sont 2 655 personnes qui ont été retirées de la rue par les forces de sécurité et les équipes de retrait, soit 1 632 enfants et jeunes en situation de rue (tous des garçons) et placés au CEFPO. M. Guébré a conclu que l’éradication du phénomène de la mendicité demeure l’affaire de tous et que des actions fortes et conjuguées inscrites dans une approche méthodique qui nécessitent l’adhésion de l’ensemble des acteurs permettront de venir à bout du phénomène.
Quant à la deuxième communication faite par Etienne Lamien, elle a porté sur les enjeux, les défis de la formation aux métiers et le rôle des différents acteurs pour la réussite de la formation alternative des élèves issus des foyers coraniques. Pour ce qui est des enjeux relevés par le communicateur, il s’agira entre autres de lutter contre la mendicité et la présence des enfants dans la rue, de valoriser le capital humain à travers les placements et apprentissages chez les maîtres artisans, de renforcer les capacités d’encadrement et les missions des maitres coraniques dans l’éducation et la formation des talibés.
Au nombre des défis, il y a entre autres l’adhésion des différents acteurs (maîtres coraniques, talibés, maîtres artisans), la mobilisation des acteurs, la recherche de financement et l’adaptation des formations aux besoins du marché. Concernant le rôle des différents acteurs, il a estimé que l’Etat et les PTF doivent œuvrer à la mobilisation des ressources et la sensibilisation à l’approche « Un talibé, un métier à apprendre ».
Les parents et tuteurs quant à eux, doivent convenir avec l’enfant sur le métier à apprendre et faciliter son installation. Les maîtres coraniques pour leur part, doivent favoriser l’adhésion à l’approche et les maîtres artisans, accueillir les talibés dans les ateliers et établir une feuille de route pour l’apprentissage.
Honoré KIRAKOYA






















