La commune de Bama a entrepris le lotissement de certains de ses quartiers et villages rattachés. Ce projet de lotissement ne fait pas l’unanimité au vu des marches et conférences de presse tenues à Bama. Pour le maire, Lansina Gondé, il n’y a pas péril en la demeure, comme stipulé dans cette interview qu’il nous a accordée, le 17 septembre 2021.
Sidwaya (S.) : A quel stade se trouve le lotissement de Bama ?
Lansina Gondé (L.G.) : Je ne suis pas un technicien, mais je crois que nous sommes à mi-parcours du processus de lotissement de la commune de Bama. Nous avons déjà implanté des bornes sur deux sites à savoir le quartier 4 de Bama et celui de Badara. Nous sommes actuellement au stade de recensement. Nous venons de terminer le recensement au quartier 4 et bientôt nous allons entamer celui de Badara.
S. : Avez-vous associé les différents acteurs au processus de lotissement ?
L.G. : Bien-sûr que nous ne pouvons pas entreprendre une telle entreprise sans associer les différentes parties prenantes. Nous ne pouvons pas lotir les champs des populations sans un minimum de protocoles d’accord. C’est pour cela qu’avec les propriétaires terriens, nous avons signé des protocoles d’accord à la mairie. C’est au niveau des zones non loties que nous avons quelques soucis actuellement. Nous sommes en train de recenser les occupants de ces quartiers précaires pour voir comment nous pouvons leur trouver de quoi se loger dans la commune de Bama. Si nous ne les prenons pas en compte, ces zones deviendront des bidonvilles et cela risque de nous créer de gros ennuis. Nous avons tenu des assemblées générales dans les sites concernés et les habitants de ces zones non loties sont partants. Tant bien que mal, je crois que le lotissement de Bama se déroule sans soucis majeurs.
S. : Pourtant il y a eu des plaintes parce que certains acteurs n’auraient pas été associés au processus.
L.G. : Dans le processus de lotissement de Bama, nous avons mis en place la grande commission de construction des villes selon la feuille de route de l’Etat. Cette commission est composée des services techniques de l’administration et des personnes ressources. En plus de cette commission, nous avons mis en place la commission de recensement qui est déjà sur le terrain, une commission chargée des questions administratives et une autre des litiges. Des conseillers municipaux, des représentants des OSC, des chefs coutumiers et des partis politiques sont membres de ces différentes commissions. Aussi, nous avons même sollicité certaines personnes ressources et des OSC de la commune sœur de Bobo-Dioulasso pour nous aider à faire aboutir ce lotissement de Bama. Je crois que nous avons fait le maximum de concertations pour que le lotissement de Bama se passe dans de bonnes conditions.
S. : ll nous est également revenu que vous aurez dépassé les limites du terrain qui vous a été attribué pour le lotissement ?
L.G. : Nous n’avons pas dépassé la limite des lotissements. Ce sont les villages de Sourkoudougou et de Banarodougou qui croyaient que le lotissement allait prendre leurs terres. Nous n’avons pas de documents qui nous autorisent à lotir ces deux villages. C’est quand nous avons fini de planter les bornes que ces villages se sont rendus compte que nous nous sommes limités à Badara. Pour le moment, nous n’avons pas dépassé la limite de l’espace qui nous a été donné.
S. : Quelle sera la suite du processus ?
L.G. : Dans près d’un mois, nous allons produire les demandes pour que les gens puissent s’inscrire, qu’ils soient résidents ou pas, parce que nous sommes tous des Burkinabè. Après cette étape, nous allons voir avec les différentes commissions, comment céder les parcelles aux demandeurs. Ce n’est pas toujours facile. Nous sommes des acteurs de terrain. Il faut aussi comprendre les propriétaires terriens qui perdent leur terre. Mais, il faut aussi aménager les sites pour pouvoir engager le développement de la commune. Je remercie la population qui m’écoute et qui me croit au vu de ce que je suis en train de réaliser dans la commune de Bama. Il faut être patient et je remercie la population qui commence à me comprendre.
Adaman DRABO