Lutte contre le terrorisme: ‘’La guerre est gagnée d’avance’’, El Hadj Ismaël Bohlaly, chercheur en sciences spirituelles  et mystiques

Il se présente comme voyant, médium, consultant spirituel, chercheur en sciences spirituelles et mystiques. El Hadj Ismaël Bohlaly, c’est de lui qu’il s’agit,   défend la place de la spiritualité en Afrique surtout au Burkina Faso. Dans cette interview, il parle du rôle de la spiritualité et de la nécessité pour les Burkinabè de changer de mentalité pour progresser.

Sidwaya.info(S.I) : El Hadj Ismaël Bohlaly, êtes-vous consultant, voyant ou medium?

El Hadj Ismaël Bohlaly(E.H.I.B) : J’ai fait des études théologiques. J’ai aussi une sorte de théologie qui ne s’apprend dans les écoles. J’ai eu cette chance d’ajouter cette théologie de tendance traditionnelle qui est humaine et à voix orale avec des patriarches de cultures et de sociétés différentes. Je suis né jumeau dont l’autre ne vit pas mais je crois que pour tout bon Africain quand on parle des jumeaux, il y a toujours un mythe. Ma mère est une grande prêtresse du vodou qui a terminé ses jours en tant musulmane. Quant à mon père, il est ‘’coranologue’’ savant. Je puis dire le walid de notre famille qui est des personnes qui orientent les Cheick. Bolahly  est mon nom botanique qui vient du cheval  de mon grand-père de ma mère. Ce grand père est Moro Sidibé qui est cité dans le roman  » Étrange destin de wangrin » de Hamadou Hampaté Ba qui était le rival numéro de Wangrin. Cela dit  je dirai que je suis  voyant, aussi medium parce que c’est dans la même approche. Consultant spirituel qui est quelque chose qui relève de cette mythologie mystique, spirituelle, traditionnelle. Je suis chercheur en sciences spirituelles et mystiques qui m’ont été imposés par les lois de la nature. Je retrouvais en moi mes ancêtres maternels et paternels avec des révélations par songe  et des rêves mais avec des enseignements par apparition qui ne peuvent que s’expliquer mystiquement. Ce n’est que dans les trente-cinq dernières années, j’ai décidé de voir qu’est-ce qui me venait ? C’est ainsi que j’ai compris que j’étais prédestiné à ce monde par rapport aux autres.

S.I: Quelle est la différence entre le spirituel et le mystique ?

E.H.I.B: La religion se retrouve dans la spiritualité, le mystique se retrouve dans la spiritualité. La spiritualité est l’univers sacré existant qui a donné vie qui donne l’apparence de Dieu et qui est le libre arbitre. Dans cela, il y a la religion. La religion n’est pas une spiritualité ; elle est partie de la spiritualité. La mystique fait partie de la spiritualité. Ce sont des démembrements mais le monde reste spirituel. C’est pourquoi avant l’arrivée des religions, la spiritualité existait. C’est la raison pour laquelle l’Afrique a la valeur et le sanctuaire de la spiritualité. Car l’Afrique n’a pas de religion ; elle détient la spiritualité. Ne détenant pas cette force de spiritualité, les autres ont créé les religions.

S.I: Peut-on avoir de parents musulmans et être dans le mystique ?

E.H.I.B: Je suis musulman de naissance mais traditionnaliste. Il faut toujours le dire  car c’est important. Les religions nous ont été imposées par les deux facteurs de colons : les colons arabiques et les colons occidentaux. Je reste persuadé que ma science africaine ancienne qui fut balayé du revers de la main par certaines religions est toujours utile dans le bon sens si on sait le faire. En islam, le Soufisme est la griffe de la sagesse naturelle, la sagesse de la respiration et la sagesse du sang en adéquation avec l’existence de la révélation de Dieu dans la vie de l’être humain. Dans le mystique, le méconnu devient le connu. Le mystique, on l’appelle l’invisible qui devient apparent. Malheureusement, certaines personnes encore dans ce dogme ont tergiversé sur le mot mystique, comme si c’était quelque chose de satanique. Le mystique voudrait tout simplement dire ce qui est fermé. Donc la porte fermée, il faut l’ouvrir pour avoir cette avalanche de connaissances cachées à l’intérieur de nous-même. On ne se réclame pas du Soufisme.

 ‘’Quand tu donnes, tu reçois encore plus de connaissances’’

S.I: Aujourd’hui vous aidez  des  personnes, est-ce une injection mystique ou un choix ?

E.H.I.B: Cela a commencé depuis très longtemps. J’ai été pendant 18 ans présentateur et producteur de l’émission Pyramide sur la radio Nostalgie. Et cette émission a enseigné bon nombre de personnes dans ce pays qui sont devenus  aujourd’hui des fans de la spiritualité et de la mystique. Aller vers des personnes pour distiller sa connaissance, je pense bien que c’est le but de toute connaissance. J’ai reçu cette éducation de partager. Je regrette par moment mais je n’arrive pas à m’en défaire. Il est vrai que le monde n’a pas changé mais les hommes d’aujourd’hui sont devenus méchants. Souvent on regrette même le bienfait. Je dirai que je n’ai aucun choix. La connaissance c’est une voie invisible. Quand tu donnes, tu reçois encore plus de connaissances. Je suis condamné à le faire.  C’est une mission peut-être qui m’est assignée que j’essaie de la faire comme je peux.

S.I: Vous abordez beaucoup de thèmes même sportifs  

E.H.I.B: La spiritualité que je pratique est diverse. Elle n’est pas seulement les mythes de la sexualité ou les mythes du marché, les mythes du serment ou encore les mythes de la fortune … C’est une spiritualité vaste et large. Il y a autant de termes que je peux aborder mais dans le sens du monde mystique. Je  vous rappelle que lors de la dernière CAN, des personnes m’ont fait savoir deux choses. La première est que le Burkina Faso est le premier pays à livrer une guerre contre le terrorisme sur sa télévision (RTB)  en montrant comment  se déroule le combat avec le terroristes avec les drones. Il est le numéro 1 dans cela et personne ne l’a fait.  Même aux Etats-Unis lors de la guerre d’Irak quand cela se faisait, c’était des montages en studio. La deuxième chose est le  mysticisme dans le sport. Il n’y avait pas de preuves. Lors de cette CAN passée, je faisais des directs sur les matchs de la CAN avec les voix mystiques. Spirituellement, il s’agissait de traduire ce que je voyais mystiquement sur les stades qui n’étaient pas ce que les autres voyaient. C’est qu’au Burkina Faso qu’on a découvert une personne pouvait le faire.  Toute la CAN a été jalonnée de mystique avec des pronostics des matchs gagnés et matchs perdus jusqu’à la finale. De plus, il y avait des personnes qui étaient dans les stades qu’on ne voyait pas et des stades qui ont été préparées mystiquement avec des choses farouches. Au cours de la CAN, ma page Meta(Facebook) était à plus de 60 millions de vues.

S.I: Votre succès est utilisé par des ressortissants de pays voisins pour arnaquer. Que ressentez vous face à cette situation ?

E.H.I.B: Ma vraie page Facebook officielle a des contacts ( 03 09 07 07 ou le whatsap 74 00 05 55) que j’ai depuis près de 20 ans. Quand vous appelez, vous tombez sur moi-même.  C’est compliqué car je suis seul à décrocher le téléphone. Je compte former mon fils qui commencera à décrocher les appels pour soulager les gens. Si  les gens appellent et qu’on leur dit que c’est le bon numéro cela va les soulager. Quant aux arnaqueurs, Meta (Facebook) , Tiktok et YouTube s’occuperont  d’eux.

S.I: Nous sommes en plein reconquête du territoire, quels sont les pays qui peuvent inspirer le Burkina Faso et que peut être la contribution du mystique ?

E.H.I.B: La République populaire de Chine, le Japon,  la Corée, l’Inde même la France sont des pays qui peuvent nous inspirer. Nous avons libéré la France des mains de ses ennemis. La France n’était rien et nous avons fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui. C’est aussi une expérience à prendre en compte. Il faut que nous redevenons,  bien vrai qu’il est difficile pour certaines personnes de l’entendre, Burkinabè dans le mental. Nous aurions eu toute sorte de collaboration mais si à l’interne nous ne sommes pas nous-mêmes, cela serait difficile. Il faut un Burkinabè nouveau. Il faut de l’auto-colonisation car certaines personnes ne pensent même pas que le pays est en crise. Elles sont toujours dans cette pensée d’ailleurs. Il faut redevenir Burkinabè. Parlant de la guerre, elle est gagnée d’avance mais c’est le changement des mentalités qui donnera  une apparence à cette  guerre gagnée. Au début, il n’y avait pas de guerre médiatique.  Car, l’ennemi n’a pas jugé bon de faire la guerre médiatique parce qu’il gagnait sur le terrain.  Nous avons même fait leur communication en montrant les cercueils des militaires tombés au front. L’ennemi appréciait ce mode de communication. Le régime actuel a compris cette stratégie. La communication a changé de camp. Le Burkinabè nouveau doit communiquer pour dire à ceux ou celles qui ne comprennent pas que nous sommes en train de gagner la guerre. Nous avons gagné la guerre. La guerre s’est  fait en trois phases : il y avait la communication, le militaire au front et le mystique. Ce que vous voyez c’est l’apparent mais ce que nous nous voyons, c’est le caché. La guerre au Burkina Faso, au Mali et au Niger est militaro-mystique. C’est pourquoi dans la plupart de mes interviews, j’ai l’habitude de dire aux gens n’attendez que l’on vienne vers vous pour vous dire d’aider, de soutenir nos enfants.  Il est temps que nous entrons dans nos cases, il est temps d’ouvrir nos canaris, il est temps que nous jetons les chèvres et les poulets, il est temps que nous labourons la terre pour pouvoir parler à la terre. Il consiste à rester chez soi et couvrir le canal de la guerre et soufflez dedans avec la technologie mystique pour mettre la protection et pour le combat. La guerre est mystique avant d’être pratique. Et le côté mystique, nous la détenons en Afrique.

 

S.I: Saluez-vous  donc l’avènement du 15-mai ?

E.H.I.B: C’est la première édition et toute première chose, il faut la tamiser après. Le problème est qu’il y a eu beaucoup de passion. Les passionnés se sont plus affichés. Il s’agit de permettre aux personnes qui sont réellement dans le rite, de donner la place aux grands prêtres traditionnels. L’avantage que nous avons en Afrique, les mystiques traditionnels africains ne sont pas les mêmes ; nous n’avons pas les mêmes ancêtres, les mêmes divinités. Sur ce point, chacun fera prévaloir sa divinité. Mais, il faut beaucoup plus orienter les choses dans le spirituel que dans la fête.

S.I: Quels sont vos vœux pour le Burkina Faso?

E.H.I.B: Je souhaite un Burkina meilleur. Que le  meilleur soit pour nous aujourd’hui, pour nos enfants, nos petits-enfants. N’oublions pas nos pères, nos mères, nos frères et nos enfants qui sont au front. Je parie que nos ancêtres dans les cieux et sous terre nous écoutent et veillent sur nous nuit et jour pour le combat que nous lançons pour soutenir nos FDS et nos VDP.

Propos recueillis par Alassane KERE

 

 

 

 

 

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