Lutte contre l’extrémisme violent

Le Ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme (MCAT), en collaboration avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), a animé, le vendredi 10 janvier 2020 à Kaya, une conférence publique sur la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent et la promotion de la cohésion sociale.

Le colloque national sur la contribution de la culture dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent et la promotion de la cohésion sociale tenu, en novembre 2018, à Dori, a élaboré une Feuille de route (FR). Une des recommandations issues de ce conclave était la restitution des conclusions dans les 13 chefs-lieux de région. C’est dans cette optique que le Ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme (MCAT), en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), a organisé, le vendredi 10 janvier 2020 à Kaya, une conférence publique. Trois communications ont été présentées lors de cette rencontre. La première, assurée par le conseiller technique du ministre en charge de la culture, Ousmane Djiguemdé, a porté sur trois points. Il s’agit de la justification de l’élaboration de cette FR, ses axes stratégiques et ses attentes. A l’entendre, les raisons de son élaboration trouvent leur justification à travers le modèle d’éducation traditionnelle burkinabè, une histoire et préhistoire commune, la diversité du patrimoine culturel du Burkina Faso et la fracture du socle culturel burkinabè par la colonisation. Selon M. Djiguemdé, la FR comporte trois volets stratégiques : promotion de l’idéal de citoyen burkinabè, fondements d’une culture burkinabè et cohésion sociale. Quant aux attentes, elles portent, selon le communicateur, sur la promotion de la FR, la découverte des références culturelles, l’assimilation des fondements de la culture burkinabè et l’appel de chaque partie à jouer sa partition dans la lutte contre le terrorisme. Le deuxième conférencier, Patrice Kouraogo, s’est focalisé sur la définition des concepts tels que la culture, la valeur et la Cohésion sociale (CS), les types de valeurs et les valeurs culturelles de la région du Centre-Nord.

Un vivre-ensemble harmonieux

Pour le conseiller spécial en charge de la culture du président du Faso, l’UNESCO définit la culture comme étant l’ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. «Les valeurs sont les attentes de nos actions et la CS est le vivre-ensemble harmonieux qui nous permet de mettre en avant l’intérêt général au détriment de l’intérêt individuel. La paix, la solidarité, le respect mutuel, l’inclusion… favorisent cette CS», a-t-il soutenu. Selon lui, les facteurs entravant la CS sont la malgouvernance, la stigmatisation, la perte progressive des valeurs endogènes, etc. Il a fait savoir qu’il existe quatre niveaux de valeur : individuel, familial, communautaire et universel. A son avis, les valeurs culturelles spécifiques à la région du Centre-Nord sont, entre autres, la défense de la dignité personnelle et familiale, la rigueur dans l’exercice des valeurs ancestrales, l’honnêteté, la probité, la loyauté et l’intégrité, la solidarité, etc. La dernière communication, axée sur les valeurs communes de l’ensemble des Burkinabè, a été livrée par le ministre en charge de la culture, Abdoul Karim Sango. Pour lui, le pays des Hommes intègres est bâti, « depuis la nuit des temps », sur des valeurs cardinales telles que la tolérance, l’hospitalité, la solidarité, l’ardeur au travail et le respect mutuel. «Nous avons la conviction forte qu’une société qui se construit sur le socle de ses valeurs culturelles positives peut résister mieux aux différents phénomènes auxquels nous ferons face», a-t-il souligné. Le ministre Sango a recommandé par ailleurs, la réappropriation des cultures ancestrales et la promotion de l’éducation familiale. L’initiative de la rencontre a été saluée par les participants à l’issue des échanges. «C’est une bonne démarche. Car, le dialogue est indispensable au vivre- ensemble», a soutenu le chef de canton de Louda, le Naaba Tissé. Il a suggéré, de ce fait, la tenue des conférences provinciales, communales et villageoises sur cette thématique.

Emil SEGDA
Segda9emil@gmail.com

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