Modernisation de l’administration fiscale burkinabè: la Direction générale des impôts évalue ses performances

Les experts de la mission d’évaluation TADAT espèrent des échanges fructueux avec l’administration fiscale burkinabè.

La deuxième évaluation des performances de l’administration fiscale burkinabè selon la méthodologie internationale TADAT (Tax Administration Diagnostic Assessment Tool) a été lancée, mercredi 25 juin 2025, à Ouagadougou.

Le Burkina Faso s’est inscrit dans une démarche d’améliorer les performances de son administration fiscale à la lumière des standards inter- nationaux. C’est dans cette logique que la Direction générale des impôts (DGI) s’est prêtée en 2017 au premier exercice d’évaluation  de  ses  performances selon la méthodologie inter- nationale TADAT (Tax Administration Diagnostic Assessment Tool), un outil développé par le Fonds monétaire international (FMI). Il vise à aider les administrations fiscales à devenir plus efficaces par l’utilisation de bonnes pratiques.

Le rapport de cette évaluation a permis au pays d’engager des réformes profondes, notamment la modernisation des procédures, la digitalisation, le renforcement du contrôle, l’amélioration de la relation avec les contribuables. Dans le but de réajuster ses ambitions, la DGI a reçu, pour la deuxième fois, les experts de la mission TADAT pour une évaluation de deux semaines. Les travaux ont été lancés par le conseiller technique, Souleymane Nabolé, représentant le ministre de l’Economie et des Finances, mercredi 25 juin 2025, à Ouagadougou.

M. Nabolé a indiqué que cette évaluation externe symbolise une étape essentielle dans le cheminement vers une administration fis- cale moderne performante et responsable. « La première évaluation TADAT a été pour nous un déclic. Elle a mis en lumière nos forces, mais aussi nos fragilités. Nous avons mené en 2021, une auto-évaluation pilotée par nos propres cadres. Cet auto- examen salué par le secrétariat TADAT nous a permis de mesurer les progrès accomplis et d’identifier les efforts qui restent à accomplir », a-t- il apprécié. Le conseiller technique a remercié l’en- semble des partenaires tech- niques et financiers et particulièrement la Coopération suisse pour leurs appuis décisifs dans la réalisation de cette seconde évaluation.

« Cette évaluation, nous la voulons exigeante, rigoureuse et utile. C’est pourquoi, j’en appelle à l’engagement et à la rigueur professionnelle de toutes les équipes constituées à cet effet. Nous met- trons tout en œuvre pour vous fournir les réponses et les données dont vous aurez besoin dans le respect des standards du TADAT », a-t-il promis.

Atteindre les standards internationaux

Le chef de la mission d’éva- luation TADAT, Anthony Ramarozatovo, a fait savoir que l’évaluation couvre neuf domaines d’analyse. Ils se rapportent, selon lui, à la gestion du répertoire des contribuables, la gestion des risques institutionnels et opérationnels, la promotion du civisme fiscal, aux mesures de digitalisation et déclarations fiscales dans les délais. M. Ramarozatovo a relevé que l’exercice va aussi s’attacher à analyser le taux de respect du paiement des impôts, les résultats des contrôles fiscaux, le système de traitement des contentieux, la gestion efficiente des recettes, la redevabilité et la transparence. « L’évaluation est fonction des réponses apportées aux questions qui sont contenues dans le guide évaluateur.

Les notations vont être comparées à la première évaluation TADAT de 2017. Ensuite, nous allons produire un rap- port très normé qui fera l’ob- jet d’un débat contradictoire. A la fin, le rapport validé par le secrétariat TADAT à Washington sera remis aux autorités », a-t-il expliqué. Et de préciser que ledit rapport final ne comporte pas de recommandations, mais les aspects qui nécessitent une amélioration seront perceptibles. Le chef du bureau de la Coopération suisse au Burkina Faso, Christian Eggs, a confié que son pays, partenaire tech- nique et financier de longue date, se tiendra encore aux côtés de la DGI, non seule- ment pour accompagner la réalisation de cette évaluation, mais également explorer, de manière conjointe, les 

voies et moyens afin d’en assurer une suite opérationnelle. « Cela pourra notamment prendre la forme de l’élaboration participative d’un plan d’action réaliste, priorisé, de l’appui à la mise en œuvre des mesures d’amélioration identifiées, en par- faite cohérence avec les objectifs stratégiques de modernisation de l’administration fiscale burkinabè », a- t-il assuré.

Aux dires de la directrice générale des impôts, Eliane Talato Djiguemdé, l’évaluation de 2017 leur a notamment permis de comprendre qu’en réalité, le contribuable est au centre de toutes leurs actions. « C’est pourquoi, aujourd’hui toutes nos actions et réformes sont centrées sur l’usage. Il y a encore des zones de faiblesse que nous travaillons toujours à relever », a-t-elle reconnu. A travers la présente évaluation, a-t-elle ajouté, nous voulons encore faire une photographie pour savoir exactement où orienter nos actions de réforme et espérer vraiment atteindre les standards internationaux.

 

 Adama SAWADOGO

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