Pr Halidou Tinto, chef de l’unité de recherches cliniques de Nanoro: « Le nouveau test rapide permet de traquer le parasite du paludisme même dans ses derniers retranchements »

« Même en dehors d’un laboratoire, les tests marchent parfaitement bien » Pr Halidou Tinto.

Au Burkina Faso, l’Unité de recherche clinique de Nanoro (URCN), à travers ses recherches, se positionne comme un des leaders au niveau international dans la lutte contre le paludisme. Elle vient de mettre en place avec ses partenaires un nouveau test rapide capable d’identifier les porteurs asymptomatiques. Le chef de l’unité de recherche clinique de Nanoro, le Pr Halidou Tinto, donne dans cet entretien plus de précision.

Sidwaya(S) : Comment se porte l’Unité de recherche clinique de Nanoro ?

Halidou Tinto (H.T) : Au vu de toute l’actualité sur les résultats que génère cette unité, on peut dire que l’unité se porte très bien. Vous vous souviendrez qu’en 2021, c’est cette unité qui a sorti pour la première fois, les résultats d’un vaccin contre le paludisme qui atteignaient pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, un taux d’efficacité de 77 %, alors qu’un tel vaccin était attendu par l’OMS à l’horizon 2030. Ce qui a ouvert la voie à la phase 3, qui a permis l’adoption de ce vaccin en 2023, qui fait aujourd’hui la fierté du Burkina Faso, et qui fait le bonheur de tous les enfants d’Afrique. Le déploiement de ce vaccin va sans doute contribuer à faire reculer énormément le paludisme, et surtout contribuer à éviter le paludisme grave, qui est la cause des décès liés à la maladie.

S : Cette unité créée en 2009 a une renommée à l’international. Qu’est ce qui a prévalu à ce statut ?

T.H : Je pense qu’il faut dire tout d’abord que lorsque j’ai eu l’initiative de créer cette unité après ma thèse en Belgique, c’était pour combler un gap. Le gap qui était qu’il existait très peu de centres en Afrique, et surtout en Afrique francophone, capables de concevoir et de mener des essais cliniques de très haut niveau pour aboutir à des résultats crédibles. C’est ainsi que j’ai initié un certain nombre de projets dans l’intention de créer cette unité. Avec l’avènement du projet RTS’S, qui est le premier vaccin contre le paludisme, pour lequel nous avons participé aux essais cliniques de phase 3, qui ont conduit à son enregistrement, nous avons pu bénéficier d’un financement qui nous a permis d’ériger ce centre. Très rapidement, j’ai pu former beaucoup de jeunes, parce qu’il faut dire que l’unité a commencé avec seulement 7 personnes à son début.

Aujourd’hui nous sommes plus de 400. Donc vous voyez qu’il y a eu une croissance très rapide, pas seulement en nombre, mais également en qualité. Lorsque vous prenez l’unité aujourd’hui, nous avons formé plus d’une dizaine de jeunes en PhD, qui est le doctorat unique, un peu partout dans le monde, y compris au Japon, en Belgique, en France, etc. Donc vous voyez qu’au-delà même de la croissance en termes de nombre de chercheurs et d’équipes de recherche, il y a également cette qualité qui a contribué justement à accélérer la mise en place de tous les projets qui ont suivi le RTS’S, y compris le projet R21. Aujourd’hui, nous sommes en train de travailler sur les vaccins de deuxième génération, qui vont offrir à l’humanité des vaccins qui vont avoisiner 100% d’efficacité.

S : Quand on parle de l’unité de recherche de Nanoro, beaucoup voient directement la lutte contre le paludisme. Qu’est-ce qui a justifié votre choix de vous intéresser à la lutte contre le paludisme ?

HT : Mon choix de m’intéresser au paludisme est un choix relevant d’une histoire personnelle. J’ai fait deux fois mon examen de baccalauréat. Parce que tout simplement la première fois que j’ai passé l’examen, j’ai été très malade le deuxième jour de la composition, à l’épreuve de physique chimie. Alors, cela ne m’a pas permis de terminer la composition du baccalauréat. J’ai échoué. C’était un paludisme grave avec des vomissements, etc. Alors, cela m’a interpellé en ce sens que je me suis dit que c’est une maladie qui existe depuis que nous sommes enfants. Les années passent et on n’arrive toujours pas à régler le problème du paludisme, alors qu’il y a beaucoup d’autres maladies qui ont connu une éradication.

Cela qui m’a amené à me poser la question suivante : Est-ce que ce n’est pas parce que le paludisme est beaucoup plus africain qu’occidental, que des moyens et des ressources humaines ne sont pas investis pour trouver une solution ? C’est ce qui a créé en moi justement cette passion et cette envie de travailler et de proposer des solutions pour lutter contre cette maladie qui est avant tout une maladie africaine.
La deuxième raison est que le paludisme reste la première cause de consultations, d’hospitalisations et de décès, surtout dans la frange d’âge des enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes, qui sont les populations les plus vulnérables de la communauté. C’est tout cela, combiné avec mon histoire personnelle, qui m’a motivé à m’engager dans la lutte contre le paludisme en menant des recherches afin de proposer des solutions.

S : Vos recherches ont permis d’aboutir aux vaccins RTS’S et R21. Des vaccins homologués par l’OMS. Comment se comportent ces vaccins sur le terrain ?

H.T : Effectivement, il y a deux vaccins. Le premier, le vaccin RTS’S a été développé par la firme pharmaceutique GSK, pour lequel nous avons participé à la phase 3 qui a abouti à son enregistrement et à sa recommandation par l’OMS. Ensuite, il y a eu le vaccin R21. Ce vaccin est une protéine similaire au RTS’S, mais légèrement modifié. Il a été fabriqué par l’université d’Oxford, avec qui nous collaborons depuis ces dernières années pour la mise au point des vaccins. Ces deux vaccins ont été recommandés par l’OMS. Alors, le RTS’S a été introduit au Burkina Faso depuis février 2024 et plus récemment, le 15 août dernier, le R21 également a été introduit.
Donc, les deux vaccins sont introduits actuellement au niveau des districts sanitaires du Burkina. Nous espérons qu’avec ce déploiement en cours, d’ici deux à trois ans, on verra les résultats concrets, avec une réduction très importante des cas de paludismes graves et certainement moins de décès et d’hospitalisations.

S : En septembre dernier, votre unité, en collaboration avec d’autres structures, a annoncé avoir mis au point un test rapide capable de détecter des infections palustres asymptomatiques. Qu’est-ce qu’un palu asymptomatique ?

H.T : Les gens nous connaissent pour le vaccin, mais nous travaillons également au développement de nouveaux médicaments et de nouveaux tests diagnostiques. Parce que le diagnostic est l’élément fondamental de la prise en charge de la maladie. Il faut d’abord prouver que vous souffrez de quelque chose, pour qu’on puisse vous donner un médicament contre cette chose. Et les tests qui existent actuellement connaissent quand même quelques limites. Quand vous prenez la microscopie, la fameuse goutte épaisse que tout le monde connaît, il faut avoir de l’électricité, il faut avoir un microscope, il faut avoir un technicien qui est formé et compétent pour lire les lames au laboratoire. Cela devient plus compliqué quand on se retrouve en milieu rural où il n’y a pas d’électricité partout. Surtout dans les centres de santé périphériques notamment les Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) qui n’ont pas forcément de laboratoires.

Le test de diagnostic rapide qui est utilisé actuellement qu’on appelle HRP2 a, malheureusement quelques limites. Parce que vous pouvez guérir d’un traitement de paludisme, mais lorsqu’on vous teste, vous êtes encore positif. C’est le faux positif, en réalité. C’est quand même une limite majeure.
C’est pourquoi, avec nos partenaires, nous avons travaillé à proposer ce TDR. Ce n’est pas le premier test que nous essayons de mettre au point. Nous en avons déjà essayé, mais c’est celui-là qui a vraiment très bien marché. Nous avons proposé des tests qui peuvent être réalisés sans électricité, qui peuvent être réalisés de façon simple sur le terrain, même dans des communautés, sous des arbres, etc. Alors, c’est dans le but non seulement de proposer une alternative au test actuel, mais de s’attaquer à un problème important en matière de lutte contre le paludisme que sont les infections silencieuses.

S : Qu’est-ce que cela veut dire ?

H.T : Ça veut dire que vous et moi, si on nous prend tout de suite et on fait des tests, on peut être positif sans être malade. Toutefois, bien que n’étant pas malade, nous pouvons transmettre la maladie parce que nous avons le parasite qui circule dans notre sang. Lorsque quelqu’un héberge le parasite sans être malade, on dit que c’est un sujet asymptomatique. Voilà d’où vient le mot asymptomatique ; c’est-à-dire qu’il n’a pas de symptômes. Quelque fois, il ne fait pas la maladie parce que la densité parasitaire est très faible. Lorsque la quantité de parasites dans le sang est très faible, on ne peut pas détecter ces parasites par la goutte épaisse. Et les tests actuels qu’on utilise, comme les tests rapides, ne sont pas capables de les détecter également. Mais ces parasites qui sont en quantité faible vont se multiplier parce qu’on ne les a pas détectés, et puis rendre la personne malade par la suite. Et c’est également un réservoir où le moustique va aller chercher le parasite pour le transmettre à de nouvelles personnes. C’est ce qui fait l’importance de cette innovation, parce qu’elle va permettre d’aller détecter ces parasites. Elle permettra de traquer le parasite là où il se trouve dans ses derniers retranchements.

S : Est-ce qu’on peut qualifier ces personnes de porteurs sains ?

H.T : Quand j’ai dit asymptomatique, c’est le terme technique. Mais on peut les qualifier de porteurs sains aussi. Ils sont un danger parce qu’ils restent un réservoir. Comme on ne peut pas détecter les parasites, on ne les traite pas, on ne les élimine pas. Le moustique, quand il tourne, il cherche un réservoir pour s’approvisionner. Quand vous êtes en panne d’essence, vous cherchez une station-service pour vous approvisionner en carburant. Le moustique, c’est exactement ça. Il cherche un réservoir où il peut puiser le parasite et continuer son travail de transmission de la maladie de personne à personne au niveau de la communauté. C’est en cela que ces soi-disant ‘’porteurs sains’’ représentent quand même un danger pour la communauté, parce que tant qu’ils ne seront pas détectés et traités, la maladie sera toujours entretenue. C’est pourquoi aujourd’hui, le programme national de lutte contre le paludisme, pour être plus ambitieux, a été transformé pour devenir le secrétariat permanent pour l’élimination du paludisme. Quand on parle d’élimination, ça veut dire qu’il faut traquer tous ceux qui portent le parasite, même en quantité faible. Et dans cette perspective, ce test aura un grand rôle à jouer.

S : Ce nouveau test, de quoi s’agit-il exactement ?

H.T : C’est un test qui va aller chercher le matériel génétique du parasite. Si le parasite n’est pas là, il ne le détectera pas. Si le parasite est là, il va détecter ce matériel génétique, il va l’amplifier et il va le mettre à la lumière pour qu’on puisse le voir. En Français facile, il s’agit d’un test qui a la capacité d’aller dans le sang, rechercher la présence du parasite à travers son matériel génétique qu’on appelle l’ADN et qui va être exprimé sous forme de bandes visibles à l’œil nu. Voilà un peu comment ce test fonctionne.

S : Comment est venue l’idée de mettre en place ce nouveau test de lutte contre le paludisme ?

H.T : Comme je l’ai dit, ce n’est pas le premier test que nous essayons de mettre au point. Les deux tests qui existent aujourd’hui au Burkina ont présenté tous des limites. La goutte épaisse par exemple, on vous pique au bout du doigt, on regarde dans le microscope pour aller chercher le parasite. Mais lorsque vous n’avez pas 8 parasites par microlitre de sang, le microscope ne peut pas les détecter.

Le test rapide aussi, comme je vous l’ai dit, vous pouvez avoir le paludisme, on vous traite, vous êtes guéri. Une semaine après, on vous fait le test, vous êtes encore positif alors que vous n’êtes plus malade. Il détecte un matériel qui persiste dans le sang même après la guérison. Ça veut dire qu’il va nous donner des faux positifs. Le parasite a été tué et éliminé, mais, c’est comme des résidus qui y restent. C’est une réaction anticorps-antigène. C’est immunologique, c’est trop technique.

Le professeur Halidou Tinto : « avec tous les nouveaux outils de lutte que nous sommes en train de proposer actuellement, le paludisme sera bientôt un mauvais souvenir pour nos populations ».

Au regard de la limite de ces deux tests, on s’est dit que si on veut vraiment aller vers l’élimination du paludisme, il nous faut un test très sensible qui va nous dire réellement si le parasite est là ou pas. Même s’il est là en très petite quantité dans le sang, qu’il puisse être détecté. Cela va nous aider à éliminer tous les réservoirs de telle sorte que lorsque le moustique va arriver dans l’environnement qu’il ne trouve rien à prendre pour transmettre. C’est ce qui nous a motivés à mettre au point ce test qui va avoir un rôle très important dans la perspective de l’élimination de la maladie dans notre pays.

S : Comment se sont déroulés les travaux de recherches ?

H.T : Ce travail a commencé depuis bientôt trois ans. Nous avons eu un financement du gouvernement anglais qui a permis de nous mettre en consortium. J’ai eu le privilège d’être le co-leader de ce groupe, qui réunit plusieurs institutions, pour mener des recherches en vue de proposer une alternative pour les diagnostics du paludisme. Nos partenaires de PRONTOX qui sont basés en Angleterre et nos partenaires d’Imperial College en Angleterre sont ceux-là qui ont travaillé à mettre au point le test, à synthétiser les cartouches que vous avez vues. C’est un test qui avait été utilisé dans le cadre de la COVID-19. Nous nous sommes inspirés justement de la réussite de ce test dans la COVID pour l’adapter pour le paludisme. Lorsqu’il a été mis au point, nous avons procédé d’abord par des tests au laboratoire.

Ça veut dire que nous avons pris des parasites qui sont congelés et nous avons essayé de les mettre en contact avec les tests. Ça marchait parce qu’il arrivait à détecter le matériel génétique. Et lorsque nous avons vu que ça marchait, nous sommes venus sur le terrain en Gambie. Nous l’avons encore validé dans le contexte africain, en Gambie. Pour les essais cliniques, proprement dit c’est-à-dire le terrain, comme ça c’est notre spécialité, nous avons conduit les essais cliniques à Nanoro sur plus de 400 personnes pour valider ce test. Et quand il le détecte, il n’y a pas d’illusion, le parasite est vraiment présent. Et lorsqu’il le détecte, il détecte même les plus faibles parasites circulants. Voilà comment le processus s’est déroulé pour aboutir aux résultats qui ont été publiés.

S : Quelle est l’importance de ce nouveau test dans le dispositif de lutte contre le paludisme ?

H.T : Ce test va permettre de prendre en charge le paludisme, comme cela se fait actuellement avec les tests classiques, avec leurs limites. Je vous rappelle que chez les femmes enceintes, par exemple, les parasites circulent souvent en très faible quantité à cause de leur état. Ce test va être très important pour les femmes enceintes car il permettra la détection de leur paludisme. Parce que comme vous savez sans doute, un paludisme chez la femme enceinte est un risque pour la mère et l’enfant.
Je vois l’intérêt de ce test beaucoup plus dans le futur ; lorsque nous allons contrôler le paludisme, avec tout ce qu’on est en train de mettre en place, avec les vaccins et qu’il va être réduit et qu’on aura la perspective de l’éliminer. Ce test aura un rôle crucial à jouer en ce moment parce que là, on va aller rechercher les plus petites infections, dans les derniers coins du Burkina Faso, même dans les zones à haut défi sécuritaire, on pourra aller rechercher les personnes porteuses de parasites pour les traiter.
Dieu merci, ce dispositif n’a pas besoin d’électricité. Il suffit de se déplacer avec son petit sac pour faire les tests en communauté. On a testé sous des arbres, dans des cours. On s’est rassuré. Même en dehors d’un laboratoire, les tests marchent parfaitement bien.

S : Avec ces différents résultats, l’espoir est-il permis d’atteindre zéro cas de paludisme ?

H.T : Tout à fait. Notre perspective, c’est cela au regard de tous ces vaccins que nous sommes en train de déployer, la recherche que nous menons sur les vaccins de nouvelles générations pour proposer des vaccins proches de 100% d’efficacité. Nous voyons le Burkina libre de paludisme et l’Afrique libre de paludisme d’ici la prochaine décennie.

S : A quand l’homologation par l’OMS, les autorités burkinabè et la mise à disposition de ce nouveau test pour la population ?

H.T : Le processus de développement d’un médicament, d’un vaccin, d’un test, suit le même processus. Lorsque vous avez des résultats, il faut nécessairement soumettre un dossier à l’OMS, qui va vous permettre de présenter vos résultats et répondre à toutes les questions. L’OMS va ensuite s’autoriser à venir regarder dans quelles conditions ces études ont été menées pour s’assurer de la crédibilité des données. Une fois ce travail fait, l’OMS a un comité qui va décider d’homologuer ces tests et de les pré-qualifier. Ensuite, on pourra vous donner l’autorisation de la mise sur le marché du test.

S : Quels sont vos futurs projets de recherches ou ceux en cours dans la lutte le paludisme ?

H.T : Nos projets phares sont ceux portant sur les vaccins de deuxième génération en cours de développement et dont nous espérons avoir les premiers résultats dans les cinq prochaines années. Nous menons également des recherches pour la mise au point de nouveaux médicaments pour traiter le paludisme en une journée et en une dose au lieu des trois jours de traitement actuellement proposés. Ensuite, nous voulons très prochainement nous attaquer à la dengue qui fait malheureusement beaucoup de victimes dans notre pays pour initier des recherches de vaccins contre cette maladie.

S : Quel est votre message pour les populations qui attendent avec impatience ce nouveau test ?

H.T : Mon message à l’endroit des populations est un message d’espoir car avec tous les nouveaux outils de lutte que nous sommes en train de proposer actuellement, le paludisme sera bientôt un mauvais souvenir pour nos populations. Cependant, il est important de continuer à adhérer aux recommandations édictées par
le Secrétariat permanent pour l’élimination du paludisme (SP/PALU). Que ce soit l’utilisation des moustiquaires, la Chimio-prévention saisonnier du paludisme (CPS) et plus récemment la vaccination qui a été introduite dans notre pays car seule la combinaison de tous ces outils pourra nous permettre d’accélérer l’agenda de l’élimination du paludisme.

Interview réalisée par Abdoulaye BALBONE

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