L’Autorité supérieure du contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE/LC) organise, du 15 au 17 septembre 2020 à Ouagadougou, un atelier de validation du rapport provisoire d’auto-évaluation du Burkina Faso relatif à la convention africaine sur la prévention de la corruption.
Le Burkina Faso est sur le point de satisfaire l’obligation de présenter une évaluation de la mise en œuvre de la Convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption. En effet, l’Autorité supérieure du contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) tient, du 15 au 17 septembre 2020, un atelier de validation du rapport provisoire d’auto-évaluation de ladite convention conformément à son article 22. Le contrôleur général d’Etat, Luc Marius Ibriga, a souligné que le pays des Hommes intègres s’est déjà soumis à toute la série des évaluations de la Convention des Nations unies contre le Burkina, mais jusqu’à présent cette obligation vis-à-vis de la convention africaine n’était pas satisfaisante. « L’essentiel ne réside pas dans la signature ou la ratification d’une convention, mais dans sa mise en œuvre.
C’est pour mette fin à l’anomalie, qu’un groupe de travail a été constitué depuis mi-mai 2020, pour amorcer la première phase du processus d’évaluation, à savoir l’auto-évaluation », a indiqué M. Ibriga. Il a précisé que le groupe d’experts a travaillé à vérifier l’état de mise en œuvre du pays et à s’assurer de la complétude et de l’objectivité du travail, il est important que l’ensemble des segments de la société opine sur les conclusions. « Le groupe de travail attend de vous que vous l’aidiez à dresser un état fidèle de l’application de la convention », s’est-il adressé aux participants. Pour le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, le présent atelier est le signe de l’engagement des autorités à donner une autre impulsion à la lutte contre cette pratique, un véritable fléau pour les Etats en devenir. Il a fait remarquer qu’à l’échelle du continent africain, la corruption est une préoccupation majeure qui compromet
gravement les efforts de développement.
« Pour la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, la corruption constitue l’un des principaux obstacles à la transformation structurelle du continent. C’est conscient de cette réalité, que l’Union africaine a adopté le 11 juillet 2003 à Maputo, la Convention sur la prévention et la lutte contre cette pratique en Afrique. L’objectif est de faire converger les efforts des Etats pour s’attaquer aux causes profondes de la corruption sur le continent », a laissé entendre le chef du gouvernement.
Il a relevé qu’elle exige que les États parties adoptent des lois et autres mécanismes, pour lutter contre la corruption et les crimes y afférents. De l’avis du Premier ministre, la lutte contre ce fléau doit se réaliser, à travers l’institution de partenariats entre les gouvernements et tous les segments de la société civile, en particulier les femmes, les jeunes, les médias et le secteur privé. Selon une enquête menée par le Forum économique mondial en 2015, a-t-il noté, la corruption est la deuxième contrainte par ordre d’importance du secteur privé au Burkina Faso et c’est pourquoi, elle figure en bonne place dans le Plan national de développement économique et social (PNDES). Dans le cadre de la mise en œuvre de la convention africaine, le Premier ministre a confié qu’un corpus juridique de lutte contre la corruption a été adapté. « Quant au gouvernement, il entend bien jouer sa partition dans la mise en œuvre des recommandations qui sortiront de l’examen de ce rapport », a-t-il rassuré.
Joseph HARO