Reconstitution de la Haute-Volta : La construction de l’Etat-nation en débat

Les participants ont apporté leur contribution à travers des propositions en vue de la construction de l’Etat-nation.

Le Mouvement endogène a organisé, le 4 septembre 2021, à Ouagadougou, un panel sur le thème : « Reconstitution de la Haute volta : repère pour un sursaut patriotique dans la construction de l’Etat-nation ».

La reconstitution de la Haute-Volta, a maintenant 74 ans. Pour marquer cet anniversaire, le Mouvement endogène, a organisé une conférence publique, le samedi 4 septembre 2021, à Ouagadougou. L’objectif, selon les organisateurs, est de susciter en chaque citoyen un « esprit patriotique », afin de contribuer à la construction de l’Etat-nation. Selon le président du mouvement, Harouna Kaboré, par ailleurs ministre en charge du commerce, celui qui ne sait pas d’où il vient, ne saura pas où il va. Pour lui, il était important de revisiter l’histoire pour permettre d’apporter des réponses à la situation actuelle que connaît le Burkina Faso. « Le 74e anniversaire de la reconstitution de la Haute-Volta est une date importante parce que c’est l’aboutissement de 15 ans (1932-1947) de lutte », a-t-il dit.

Cette période, a rappelé M. Kaboré, a été jalonnée de divergences, de combat et de repli identitaire …, une situation similaire, selon lui, à celle que le pays vit actuellement face à l’hydre terroriste. « Comment les autres ont fait pour surmonter leurs divergences pour construire l’Etat-nation et pourquoi pas nous ? », s’est-il demandé. Ainsi, a fait savoir Harouna Kaboré, la contribution des « éminents » communicateurs et des participants autour thème : « Reconstitution de la Haute volta : repère pour un sursaut patriotique dans la construction de l’Etat-nation » devait permettre de produire un document pour l’édification de l’Etat-nation.

Le changement par les villages

A l’introduction de sa communication, le Pr Jean Marc Palm, a expliqué que l’Etat-nation a

Le président du Mouvement endogène, Harouna Kaboré : « Nous invitons tout le monde à la réflexion collective mais aussi à des actions pour tirer le pays vers le haut ».

toujours été en construction. A l’entendre, depuis le temps colonial jusqu’après l’avènement de la Révolution d’Août 1984, il y a eu des tentatives de construction de l’Etat-nation malgré le régionalisme basé sur l’ethnicisation et les divergences des partis politiques. Pour permettre au Burkina Faso de construire l’Etat-nation, il a recommandé entre autres, la citoyenneté, le patriotisme, l’amélioration de la décentralisation et l’émergence même de la conscience nationale. Pour sa part, le Pr Basile Guissou, dans sa présentation, a signifié que le vivre-ensemble pour la construction de l’Etat-nation doit passer forcément par « sa reconstitution et la reconstruction ».

Pour cela, il a fait référence aux luttes des pionniers, comme Nazi Boni, le Moogho Naaba d’alors, Philippe Zinda Kaboré … pour le rétablissement des frontières de la Haute-Volta. Il a lui aussi relevé que c’est le multipartisme qui a contribué à ce que l’Etat-nation n’ait pas vu le jour. Cependant, a-t-il dit, les lignes bougent « petitement ». La construction de l’Etat-nation ne sera possible que par le changement à partir du bas, c’est-à-dire dans les villages, a affirmé le Pr Guissou. « Nous devons accélérer la cadence des changements en évitant de faire ce que l’ancien président Thomas Sankara appelait ‘’cent pas sans le peuple ‘’ », a-t-il appelé. De son avis, le Burkina Faso a une des plus riches histoires institutionnelle et politique de l’Afrique et son élite doit en prendre conscience.

« Nous continuons de penser toujours que c’est un pays pauvre, enclavé … ce n’est pas juste », a-t-il réfuté. Le ministre en charge de l’enseignement supérieur, Pr Alkassoum Maïga, a salué cette initiative qu’il juge « fantastique ». A l’écouter, un tel panel va permettre aux Burkinabé de se référer à leurs racines pour trouver les ressorts en vue de construire le pays. « Nous pensons que ce sont des réflexions qu’il faut donner à la nouvelle génération pour que chacun se rende compte que ce pays a été acquis par des citoyens qui n’ont pas bénéficier des fruits de leur lutte », a-t-il souligné.

Aly SAWADOGO

Justine MONNE (Stagiaire)

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