La IIIe édition de la Semaine des énergies et énergies renouvelables d’Afrique (SEERA) a ouvert ses portes le jeudi 4 avril 2019 à Ouagadougou. Enjeux, avantages, productions et distributions de l’énergie solaire sont entre autres volets de cette rencontre.
Pour sa révolution énergétique, le Burkina Faso mise sur les énergies renouvelables. Et c’est dans cette optique que se tient, du 4 au 6 avril 2019 à Ouagadougou, la Semaine des énergies et énergies renouvelables d’Afrique (SEERA). L’ouverture des travaux a eu lieu hier 4 avril avec au programme des échanges entre partenaires, des projections, et des exposés tous en lien avec le thème central de cette IIIe édition qui est : «Politique et innovations pour une transition énergétique réussie». Pour le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, président de la cérémonie, le secteur de l’énergie est stratégique dans le développement socioéconomique du pays. De ce fait, il a souhaité que la SEERA soit le lieu de mutualisation des connaissances afin de réussir le bond vers l’énergie solaire. «Les énergies renouvelables sont une solution pour un développement durable et inclusif», a-t-il dit. Selon le chef du gouvernement, tous les acteurs du secteur (privé et public) se doivent d’accompagner le gouvernement dans la mise en œuvre des politiques en matière énergétique afin de soulager la forte demande d’électricité des
populations.
Une diplomatie énergétique
Dans le même ordre d’idées, l’ambassadeur du royaume du Maroc, Farhat Bouazza, a indiqué que son pays, qui est l’invité d’honneur, a réussi le décollage vers les énergies renouvelables du fait de l’engagement des décideurs politiques. Le diplomate marocain a également réitéré la disponibilité de son pays à partager son expérience avec le Burkina Faso. «Le changement climatique et la forte dégradation de l’environnement par le fait des énergies fossiles imposent aux Etats une transition vers les énergies renouvelables. Avec le Burkina Faso, nous allons mutualiser les connaissances pour relever les défis actuels et futurs», a rassuré M. Bouazza.
En outre, l’ambassadeur a précisé que pour que son pays soit parmi les leaders en énergie renouvelable, un programme politique relatif à l’efficacité énergétique a été adopté. L’appui des institutions financières marocaines ainsi que l’adoption de dispositions législatives ont favorisé la transition énergétique. Pour le ministre de l’Energie, Bachir Ismaël Ouédraogo, le besoin énergétique au Burkina Faso est très élevé. Environ six personnes sur dix n’ont pas accès à l’électricité. En milieu rural, 80% des populations vivent dans l’obscurité. Avec la transition en cours, le ministre Ouédraogo a indiqué que le pays pourra, à la longue, exporter de l’énergie. «Le soleil qui, jadis, était considéré comme une calamité est à ce jour une opportunité de business. Avec l’accompagnement de la CEDEAO, nous avons bénéficié de 300 mégawatts ; ce qui peut permettre au pays d’être exportateur à la longue», a fait remarquer M. Ouédraogo. Pour le parrain de la SEERA, le secrétaire exécutif de l’Organisation du traité d’interdiction complète des essais nucléaires (OTICE), Lassina Zerbo, la question de l’énergie se pose sous forme de survie de l’humanité. Selon lui, la prise de conscience des enjeux environnementaux est à la base de la nécessité d’aller aux énergies renouvelables. «L’Afrique a manqué les révolutions économiques, technologiques (…) elle ne doit pas rater celle énergétique», a averti M. Zerbo. Il a recommandé, à ce titre, que la transition énergétique se fasse de façon diplomatique afin de mettre en place une alliance mondiale et tendre vers «une énergie de paix et de développement».
Wanlé Gérard COULIBALY