Le Fonds d’équipement des Nations unies (UNCDF) a organisé une session de «coaching mentoring», un atelier de transmission de connaissances à des startups burkinabè, le jeudi 24 octobre 2019, à Ouagadougou, pour les aider à se développer.
De jeunes entreprises burkinabè ont reçu des outils pour leur envol à la faveur de la Semaine africaine de la microfinance (SMA) 2019. En effet, à l’initiative du Fonds d’équipement des Nations unies (UNCDF), dix-huit d’entre elles, innovantes, ont bénéficié d’un « coaching mentoring », un atelier de transmission de connaissances, le jeudi 24 octobre 2019, à Ouagadougou. Ces startups, utilisant la technologie numérique pour offrir des services divers (agro-alimentaire, financiers, etc.), ont été entretenus par le spécialiste en finance et la transformation numérique en Afrique, Amérique latine et Asie, Aiaze Mitha, sur les astuces de leur décollage. Il a, durant deux heures, conseillé ces «fintech» burkinabè, qui ont des services communs, d’être complémentaires. En substance, le spécialiste leur a recommandé de maîtriser d’abord le marché domestique (local) pour leur croissance avant de penser à celui hors des frontières (régional et international) nécessitant une levée de fonds pour attirer les potentiels investisseurs. Pour Aiaze Mitha, par ailleurs, ambassadeur des Nations unies pour les expertises digitales, la question de financement des jeunes entreprises est un épineux problème qui les empêche de se développer. Les participants à l’atelier n’ont pas tari de préoccupations à l’endroit de leur coach. Ils lui ont demandé à quel moment exactement, il faut penser à conquérir le marché international et quelle est la priorité après avoir mis en place une équipe d’entreprise.
Convaincre les investisseurs
Pour la première question, du point de vue de Aiaze Mitha, conquérir un espace de consommation de produits dépend du business model notamment le volume de services pour espérer être rentable économiquement, attractif et compétitif. Mais, s’agissant d’un fintech, à ses dires, avoir 10% du marché local et 10% de celui international est fort intéressant. Une autre astuce, selon le spécialiste en finances digitales, est de convaincre les investisseurs sur les risques locaux (politiques, sécuritaires, sociaux), à faire confiance au projet de l’entreprise. Concernant la deuxième inquiétude, Aiaze Mitha a laissé entendre qu’après avoir mis en place une équipe de travail dans une entreprise, il faut mettre l’accent surtout sur le partenariat et aussi l’acquisition de clients. A l’issue de la rencontre, le coordonnateur terrain du Programme AgriFinance-Burkina de l’UNCDF, Salfo Ouédraogo, a indiqué que ces échanges vont permettre aux jeunes entrepreneurs burkinabè ayant bénéficié de pouvoir démarrer leurs activités avec efficacité. «Nous avons décidé d’offrir des opportunités aux fintech au Burkina Faso pour leur plein épanouissement, par l’intermédiaire d’un expert mondialement reconnu», a-t-il déclaré. La participante, Madina Sako, directrice générale de «ASSAS AFRICA», une agence de suivi et d’accompagnement scolaire, a traduit sa satisfaction d’avoir suivi le «mentoring». «Nous avons bénéficié de l’expérience du spécialiste pour nous accompagner dans notre entreprise», a-t-elle affirmé. Le directeur général de Rigo Faso, une plateforme de e-commerce des produits locaux burkinabè, Ounténi Cyrille Ouoba, a, pour sa part, salué la session de partage d’expériences initiée par l’UNCDF qui va lui permettre d’améliorer son activité et de promouvoir davantage la production locale. «Ce sont de nouvelles idées que j’ai reçues pour aller de l’avant», s’est-il réjoui. Parmi les dix-huit fintech, dix, d’entre elles, ont été identifiées par l’UNCDF pour un soutien technique et financier.
Boukary BONKOUNGOU