L’Unité d’action syndicale (UAS) a animé une conférence de presse, le lundi 8 juillet 2019, à Ouagadougou. Elle s’est prononcée sur plusieurs sujets d’actualité.
Trois jours après sa rencontre avec le Premier ministre, Christophe Dabiré, pour une reprise du dialogue gouvernement-syndicats envisagée pour le 22 juillet prochain, l’Union d’action syndicale a rencontré, la presse, hier, lundi 8 juillet pour parler de ses préoccupations. «Ces derniers temps, l’UAS constate une remise en cause progressive, continue et flagrante des libertés démocratiques et syndicales dans notre pays», a déclaré le porte-parole de l’UAS, Bassolma Bazié. Pour preuve, il a cité les deux tentatives d’adoption d’une «loi anti grève». Un processus qui, à l’entendre, a échoué grâce à la dénonciation et à la mobilisation des syndicats. Il a regretté que «les attaques répétées» contre les travailleurs, accompagnées de tentatives de les diviser, de les opposer aux populations.
Les conférenciers ont également dénoncé le blocage de la révision du Code du travail livrant ainsi les travailleurs, «pieds et poings liés», au patronat. Face aux journalistes, l’UAS a, en outre, décrié la révision du Code pénal qui criminalise l’insurrection et vise aussi, selon elle, à museler la presse et la liberté d’expression. Elle a salué l’auto-saisine du Code pénal par le Conseil constitutionnel et dit espérer que la justice va ordonner la relecture de ladite loi, qu’elle qualifie de liberticide. Justice pour les militants de l’ODJ L’assassinat des deux militants de l’Organisation démocratique de la jeunesse (ODJ, de la province du Yagha, Fahadou Cissé et Hama Balima, a été évoqué lors de la conférence de presse. Ils ont été assassinés dans des conditions troubles, selon Bassolma Bazié, le 31 mai 2019 alors qu’ils se rendaient à une rencontre chez le haut-commissaire de la province.
«En dépit des démarches engagées par l’ODJ pour élucider ces crimes, nous observons que les autorités aussi bien nationales que provinciales se sont dégagées de toutes charges liées à la réalisation de l’autopsie sur les corps des victimes», a regretté le porte- parole de l’UAS. La situation du nouveau syndicat de la police, l’Alliance police nationale (APN), a été abordée. Sur ce sujet, Bassolma Bazié a soutenu que ce syndicat subit des «attaques» émanant des autorités, et ce, en violation des textes nationaux et internationaux concernant la liberté syndicale. Des attitudes qui confortent l’UAS dans sa position que le gouvernement veut remettre en cause les libertés syndicales et démocratiques. Le porte-parole de l’UAS a soutenu que le mouvement syndical, qui s’est toujours illustré dans la défense des libertés a déjà interpellé le gouvernement sur ces différentes questions.
Comment contribuer à sortir le pays du gouffre ? L’UAS s’est dit prête à engager des luttes autour de ses préoccupations. Elle a promis mobiliser ses membres pour défendre les libertés démocratiques et syndicales afin d’exiger la protection des citoyens et de leurs biens, la lumière sur les assassinats, notamment ceux des militants de l’ODJ. Se prononçant sur la rencontre gouvernement-syndicats, le 5 juillet dernier, M. Bazié s’est réjoui de l’initiative du dialogue entre les deux parties et a réaffirmé sa disponibilité à participer au dialogue.
Mariam OUEDRAOGO
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Frank POUGBILA (Stagiaire)