Situation sécuritaire dans le Yagha

Dans le souci de s’imprégner des conditions de travail et de vie des élèves et enseignants des localités de Mansila, Solhan et Boundoré déplacés à Sebba, chef-lieu de la province du Yagha, région du Sahel, le ministre de l’Éducation nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues nationales, Stanislas Ouaro, y a séjourné, le dimanche 9 juin 2019.

Selon les statistiques, 500 élèves des communes de Mansila, Solhan et de Boundoré ont été déplacés à Sebba, chef-lieu de la province du Yagha, du fait des attaques terroristes. Parmi ces élèves déplacés, 168 sont logés dans 88 familles d’accueil et le reste dans cinq sites, essentiellement des écoles primaires et établissements secondaires de la ville de Sebba. Cette insécurité a affecté 452 enseignants, obligeant les autorités éducatives à déployer 124 maîtres pour assurer des cours intensifs aux élèves dans la province. D’après le représentant des élèves déplacés, Boubacar Tamboura, avec les attaques terroristes répétées, suivies de la fermeture de certaines écoles, les élèves du CM2 ont commencé à s’inquiéter de la poursuite de leur cursus scolaire et de leur participation à l’examen du CEP en particulier. «C’est dans ce contexte que les autorités politiques et éducatives du Yagha ont mis en application la stratégie d’éducation accélérée en situation d’urgence. Dès lors, nous avons été accueillis et hébergés dans des familles d’accueil et sur des sites. Des cours intensifs ont été organisés à notre intention pour nous préparer à l’examen», relate le jeune Boubacar Tamboura.
Dans le souci de s’imprégner des conditions de vie et de travail des élèves et enseignants déplacés, le ministre de l’Éducation nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues nationales, Stanislas Ouaro, s’est rendu à Sebba le dimanche 9 juin 2019. Il a dit être venu témoigner de l’admiration du gouvernement et du Président du Faso aux différents acteurs de l’éducation, aux forces vives du Yagha ainsi qu’aux Forces de défense et de sécurité (FDS), pour avoir permis aux enfants de la province de poursuivre leur scolarité et de prendre part aux examens du CEP. «Il était de mon devoir de faire le déplacement de Sebba pour féliciter et encourager les acteurs de l’éducation pour le travail abattu au quotidien pour le rayonnement de l’éducation dans la province du Yagha, malgré le contexte sécuritaire difficile», explique le ministre de l’Éducation nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues nationales.

«Une belle victoire d’étape»

De son avis, les initiatives endogènes entreprises ont permis de prendre en charge les élèves déplacés. «Grâce à votre engagement, il a été possible de reloger 500 élèves, de pourvoir à leur restauration, de veiller à leur santé afin de leur offrir la chance de poursuivre leurs études et de prendre part aux examens scolaires», s’est-il exprimé. C’est pourquoi, Stanislas Ouaro a témoigné sa reconnaissance aux autorités administratives, religieuses et coutumières ainsi qu’aux FDS qui ont contribué à ces initiatives. A l’adresse des parents d’élèves, enseignants, familles d’accueil, des partenaires techniques et financiers, il leur a rassuré de l’indéfectible soutien du gouvernement.
Aux candidats, le ministre leur a dit qu’ils passeront leur premier examen dans un contexte très particulier. Pour lui, ils ont accepté travailler dans des conditions qui ne sont pas celles de leur quotidien. «Ce qui importe, ce n’est pas le chemin emprunté, mais l’arrivée. En acceptant de quitter vos familles pour venir à Sebba, vous avez choisi le chemin qui doit vous mener au succès. Ce choix de vos parents et de vous-mêmes est une belle victoire d’étape dans la course vers la réussite. De tout cœur, je vous souhaite pleins succès aux examens du CEP», a-t-il lancé aux candidats.
Le directeur des écoles déplacées de Mansila, Somnoma Ouédraogo, estime que les enseignants sont prêts pour l’examen. Il a fait savoir que les conditions de travail depuis leur arrivée à Sebba n’ont pas été les meilleures. Grâce à la diligence des différentes autorités, affirme-t-il, les difficultés ont été surmontées. «Depuis le mois de janvier, nous nous sommes déplacés à Sebba et nous y poursuivons les cours. La visite du ministre nous réconforte, car il nous a honorés», a conclu M. Ouédraogo.

Souaibou NOMBRE
Snombre29@yahoo.fr

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