C’était un secret de polichinelle et les trombes d’eau qui sont tombées ces dernières semaines sur la capitale ivoirienne ont fini par contraindre la CAF à officialiser le décalage de la prochaine CAN en janvier/février 2024 plutôt qu’en juin/juillet 2023.
« Le principal problème ici, c’est fondamentalement la pluie, le climat. C’est la seule et unique raison pour laquelle le Comité exécutif de la CAF a décidé de déplacer la CAN en Côte d’Ivoire en janvier/février 2024 », a justifié le 3 juillet dernier le président de la CAF, Patrice Motsepe, à l’issue d’une réunion du Comité exécutif (ComEx), en marge de la CAN féminine 2022 au Maroc.
Le moins que l’on puisse dire est que la CAF poursuit son étonnant et inadmissible tâtonnement dans le choix de période précise pour la tenue de la plus grande et importante compétition de football du continent.
L’on se rappelle encore de la grande incertitude qui avait entouré la tenue de la CAN 2021 au Cameroun, compétition décalée à cause du retard dans la construction des infrastructures sportives et également…de la forte pluviométrie à Yaoundé et dans les autres villes en juin et juillet.
Nous ne savons pas si les dirigeants de la CAF le font exprès, mais nous sommes sûrs qu’ils n’ignorent pas qu’il pleut des cordes en général, à partir du mois de juin, dans de nombreux pays de l’Afrique Subsaharienne.
Il est donc presqu’impossible d’y jouer au football en ce moment, mais pourquoi diantre la CAF s’obstine-t-elle toujours à vouloir programmer la CAN à cette période ? En vérité, depuis le début des déboires judiciaires de l’ancien président de la CAF, Ahmad Ahmad, en 2019 et la mise sous tutelle de l’institution par la FIFA qui s’en est suivie, cette structure africaine semble être gérée à partir de Zurich en Suisse, siège de la FIFA.
En plus, la mainmise de la FIFA sur la CAF s’est poursuivie avec « l’imposition » du milliardaire sud-africain, Patrice Motsepe, comme président de la CAF en mars 2021. Depuis lors, le Président de la FIFA Gianni Infantino n’a eu cesse de multiplier des piques à l’encontre de la CAF, surtout sur la viabilité économique des CAN.
Il faut noter que la grosse pomme de discorde concerne justement le calendrier initial des CAN qui se tiennent en principe en janvier/février. Ce n’est pas un secret, ce calendrier horripile les clubs européens qui doivent libérer les joueurs africains à cette période où les championnats ne sont pas à l’arrêt.
Ce n’est pas un secret non plus, Gianni Infantino les soutient, en mettant la pression sur les fédérations africaines pour une programmation des CAN en été, c’est-à-dire à la fin des différents championnats européens.
Ce nouveau décalage de la CAN 2023 pour janvier et février 2024 va encore faire grincer des dents, surtout du côté du vieux continent. Mais ce qu’il faut retenir de tous ces balbutiements est que les dirigeants de la CAF manquent de poigne. A tel point qu’on en reviendrait à regretter Issa Hayatou qui a dirigé l’institution pendant trois décennies (1988-2017), voué aux gémonies vers la fin, et qui a quitté la CAF par la petite porte.
Lui au moins, il était écouté lorsqu’il donnait de la voix.
Sié Simplice HIEN