Perdu de vue et sans nouvelles depuis belle lurette, Sidwaya Sport est allé à la recherche d’Ousmane Sanou dit Papa. Premier buteur d’un footballeur burkinabè en Champions League lors du match nul de Willem II contre les Girondins de Bordeaux (2-2) le 21 septembre 1999, l’ex-sociétaire de Kiko FC qui a soufflé le 11 mars dernier ses 47 bougies, vit depuis la fin de sa carrière en 2011 en Belgique.

Que devient Ousmane Sanou ?

Ousmane va bien. Il a choisi pour le moment de vivre en Europe plus précisément en Belgique. Ce qui n’exclut pas un retour au Burkina. Ce beau pays que j’ai quitté depuis si
longtemps.

Es-tu toujours dans le domaine du football ou as-tu changé d’activité ?

J’ai quitté momentanément le milieu du football. Je bosse dans un entrepôt en
Belgique. Mais, je n’hésiterai pas à revenir dans le football si une
opportunité se présente.

En termes d’un bref bilan, que retiens tu de ta carrière ?

Je retiens que j’ai fait une carrière positive ponctuée de hauts et quelques
moments d’insatisfaction comme toute activité humaine.

Qu’est ce qui t’a marqué positivementdans ta carrière ?

Beaucoup de choses m’ont marqué positivement. Notamment le fait déjà
d’avoir laissé de bonnes impressions dans les équipes où j’ai évoluées et avec l’équipe nationale en sont des exemples. J’ai pu m’intégrer dans le football hollandais. Toute chose qui n’était pas facile à l’époque.

Et négativement ?

Le fait d’avoir arrêté plus tôt ma carrière à cause des problèmes de santé.

Quel est le club qui t’a marqué ?

La formation hollandaise de Willem II m’a sincèrement marqué. C’est là-bas
que j’ai entamé ma carrière professionnelle et avec laquelle j’ai
joué la Champions League.

Si c’était à recommencer, que n’allais- tu plus refaire ?

On apprend beaucoup de ses erreurs. Ayant été l’un des premiers professionnels burkinabè en Europe, je n’ai pas eu l’opportunité de saisir l’importance de beaucoup de choses. Je
pense que beaucoup de mes prédécesseurs se sont servis de mon parcours pour s’améliorer.

Qu’est-ce que tu ressens de savoir que tu fais partie de l’histoire du football
burkinabè comme étant le premier buteur du pays en Champions League?

C’est un immense bonheur pour moi d’avoir fait rayonner l’image de mon pays au niveau international. J’en suis fier.

Te rappelles-tu de l’action du but ?

J’ai fait un appel derrière les défenseurs. A la réception de la bonne passe qui m’a été servie, j’ai dribblé le gardien sans même le regarder pour scorer.

Quelle a été ton émotion après le but ?

Waouh ! L’émotion était incommensurable. Malgré que tu aies marqué l’histoire,
tu es totalement effacé de la sphère du football burkinabè.

Penses-tu être un oublié ?

Ah oui ! J’espérais être invité au match de gala disputé lors de la réouverture du stade du 4-Août. Qu’à cela ne tienne, je pense que lors des prochains évènements de ce genre,
l’on songera à moi. En tous les cas, la mémoire collective se souvient de
moi.

Pourquoi ne t’ingères-tu pas dans les instances du football burkinabè ?

Je n’y avais pas pensé. Mais, si l’occasion se présente, je n’hésiterai
pas à le faire.

Quelle appréciation fais-tu du niveau du football burkinabè ?

Présentement, on note une évolution en termes de jeu produit et de lecture
du système de jeu. Cela est à l’actif des centres de formation et de nos
internationaux qu, pour la plupart, évoluent dans de grands championnats
d’Europe.

Quels conseils peux-tu donner aux jeunes qui veulent embrasser une
carrière professionnelle ?

Pour les jeunes, ils doivent savoir qu’en plus du talent, il faut de la discipline, du courage et surtout ne rien lâcher dans le travail. Ils doivent se concentrer sur les performances une fois au sommet et ne pas oublier la reconversion. Je profite de vos colonnes pour remercier le peuple burkinabè en général et le public sportif en particulier qui garde de moi une image positive dans la mémoire
collective.

Interview réalisée par
Yves OUEDRAOGO

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