Le développement du badminton s’appuie fortement sur la jeunesse et l’encadrement scolaire, malgré le défi persistant du manque de salles couvertes et adaptées à la pratique de ce sport de raquette.

Le badminton, souvent perçu comme un simple divertissement de plage, est en réalité un sport de raquette rapide, exigeant et hautement stratégique. Utilisant un volant au lieu d’une balle, il combine l’intensité des sports de raquette et la nécessité de frappes aériennes. Les règles sont précises (matchs en deux sets gagnants de 21 points, service réglementé). Structuré en Fédération burkinabè de badminton (FEBABA) depuis 2016, sous l’impulsion de son président, Boukaré Ouédraogo, ce sport s’est étendu à huit régions du pays et a déjà permis au Burkina Faso de glaner des médailles de bronze sur la scène africaine.

Le badminton est une discipline combinant l’intensité des sports de raquette comme le tennis et la nécessité de frappes aériennes et de couverture du filet comme le volleyball. Le but est de frapper le volant par-dessus le filet pour qu’il tombe dans la zone de jeu adverse, empêchant l’opposant de faire de même. Les matchs se jouent en deux sets gagnants, chaque set étant remporté par le premier joueur ou l’équipe atteignant 21 points. Une particularité est le “rally scoring” : un point est marqué à chaque échange, que l’on ait servi ou non.

En cas d’égalité à 20-20, le jeu continue jusqu’à deux points d’écart, avec une limite absolue à 30 points. Le service est un geste crucial et réglementé. Il doit être frappé en diagonale vers la zone de service adverse, impérativement sous la taille du serveur. La zone de service (droite ou gauche) dépend du score du serveur : à droite pour un score pair (0, 2, 4…) et à gauche pour un score impair (1, 3, 5…). C’est un sport qui demande une grande endurance pour couvrir le terrain ainsi qu’une finesse technique pour varier les coups, allant des smashs puissants aux amorties subtiles près du filet.
Au Burkina Faso, le badminton est loin d’être un sport méconnu.

Grâce à l’engagement de passionnés, la discipline connaît un développement fulgurant, structuré par la Fédération burkinabè de badminton (FEBABA). Boukaré Ouédraogo, président de la FEBABA depuis 2020 et Docteur en STAPS, est l’un des pionniers. Il a découvert le sport dans la région du Sud-Ouest, initié par un missionnaire : « j’ai découvert le badminton par l’entremise d’un missionnaire blanc. Le badminton m’a plu et je l’ai ensuite initié aux élèves du lycée départemental de Legmoin », a-t-il indiqué.

De retour à Ouagadougou, il a continué la promotion du sport, notamment à Somgandé et Ouaga 2000. C’est de cette dynamique qu’est née l’idée de structurer la discipline. Avec l’appui du Comité Olympique national et des Sports burkinabè, des districts et des ligues ont été mis en place à Koudougou, Bobo-Dioulasso, Dori et Kaya, permettant la création officielle de la fédération en 2016.

Depuis, le badminton s’est très bien développé, s’étendant désormais dans huit régions du pays. Affiliée aux confédérations africaine et mondiale depuis 2017, la FEBABA est désormais visible sur la scène internationale. Le Burkina Faso a déjà commencé à se distinguer sur le plan africain, obtenant la médaille de bronze aux Championnats africains au Bénin en 2021 et deux médailles de bronze aux internationaux séniors et juniors du Bénin en 2022, face à des nations européennes et asiatiques.

La politique de vulgarisation de la FEBABA repose sur trois piliers essentiels. D’abord, l’aspect scolaire via le programme “Shuttle Time”, dispensé par des experts internationaux, ciblant les professeurs d’éducation physique. Ensuite, arrivent les compétitions. Il s’agit de mettre l’accent sur un maximum de compétitions avec des prix pour créer une émulation autour des athlètes. La fédération organise notamment le championnat annuel, la Coupe de l’ambassadeur de Chine, et l’innovante Coupe de la Famille (adaptée à la configuration familiale burkinabè).

Enfin, il y a la formation des encadreurs pour assurer la pérennité et l’expansion du sport, avec distribution de matériel à la fin des formations. Le président Ouédraogo insiste également sur l’importance de mettre l’athlète au centre de l’activité sportive, comme le formalise le nouveau document de la stratégie de développement du badminton. « Pour avoir été athlète au niveau de la natation, je sais comment il est important de mettre l’athlète au centre de l’activité sportive », a-t-il indiqué. Malgré cette progression, des difficultés subsistent. Le premier frein est le coût du matériel (une bonne raquette coûte au moins 20 000 F CFA). Le second est le manque d’infrastructures : le badminton est un sport de salle, et le manque de terrains couverts oblige souvent les athlètes à s’entraîner en plein air, gênés par le vent.

Pengdwendé Achille OUEDRAOGO

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