Le Burkina Faso a un nouveau découpage administratif du territoire. De 13 régions, le pays des Hommes intègres en compte désormais 17 et le nombre de provinces passe de 45 à 47. Loin des calculs politiques ou politiciens, ce découpage répond aux grands défis du moment. La taille de certaines régions était une faille qui laissait libre cours à la pagaille des racailles venus de nulle part. Désormais, la région sera suffisamment circonscrite pour faire face avec efficacité à l’adversité. Les citoyens n’auront plus à « avaler » des kilomètres pour bénéficier des prestations de l’administration.
Ce découpage, voulu par l’autorité implique que les dispositions nécessaires seront prises pour pourvoir ces nouvelles régions et provinces en infrastructures et en hommes opérationnels au service des populations longtemps éprouvées. Il faudra donc vite doter ces régions de toutes les commodités nécessaires au développement et à l’épanouissement des citoyens. Parce qu’il n’y a pas deux nations, il ne doit plus avoir deux destins dans un pays qui se veut le socle de l’intégrité. La rupture est amorcée, le hiatus n’a plus sa raison d’être. Ce découpage devrait participer à réduire les distances mais aussi et surtout à rapprocher les Burkinabè de leur intégrité dans son intégralité.
Ce rapprochement est d’autant important qu’il nous rappelle notre fierté d’être ce que nous sommes : des Burkinabè ! En décidant d’attribuer des toponymes endogènes à ces entités territoriales, le gouvernement montre sa volonté de puiser dans notre patrimoine traditionnel et historique du sens pour nommer ces régions. Même si dans la forme des noms, on peut encore donner quelques coups de « lifting linguistiques » pour réhabiliter toute la sémantique dans ses droits, il faut reconnaître le travail abattu et la vision qui le sous-tend. En attendant que des communications appropriées viennent lever les éventuelles équivoques qui pullulent au-dessus de ce nouveau découpage, l’unanimité devra tenir compte de l’essentiel pour ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain. De toute façon, la dynamique est enclenchée, celle du changement de paradigme.
En allant se ressourcer dans le vivier culturel et historique du Burkina Faso, la Transition marque son engagement à promouvoir notre identité. Parce qu’on ne peut pas affirmer son identité en donnant dos à sa propre image, à son histoire, à ses valeurs. Il faut donc continuer à « endogéniser » nos réalités pour refléter les vérités que nous portons, la fierté qui nous anime pour ce que nous sommes mieux que pour ce que nous avons. Parce qu’aucun peuple ne s’est vraiment développé sur « la natte des autres », à partir de la vision des autres.
Clément ZONGO
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