Valorisation des ressources forestières au Burkina Faso: la fiscalité environnementale, un tournant majeur pour l’économie verte

Pour le secrétaire général du ministère en charge de l’environnement, Bouraïma Kouanda, l’adoption de ces textes marque une étape décisive vers la gestion durable et rentable des ressources naturelles.

Le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement, à travers la direction générale de l’économie verte et du changement climatique, a organisé un atelier de validation des projets de textes relatifs à la fiscalité environnementale applicable à l’exploitation économique des ressources forestières et fauniques, jeudi 23
octobre 2025, à Ouagadougou.

Le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement multiplie les initiatives pour valoriser les ressources forestières et fauniques en élaborant des projets de textes réglementaires. Il s’agit, entre autres, de la fixation des conditions et des modalités
d’exploitation de la faune à des fins commerciales, sportives et de subsistance, la tarification de l’exploitation de la faune à des fins commerciales et la définition des conditions et modalités d’exploitation des Produits forestiers non ligneux (PFNL). Un projet de cadre fiscal spécifique aux taxes forestières et fauniques, destiné à être intégré dans la loi de finance, exercice 2026, a été également élaboré, de même qu’un projet de décret autorisant la perception des recettes de service en matière de forêt et de faune.

Pour leur entrée en vigueur, les parties prenantes se sont réunies, jeudi 23 octobre 2025, à Ouagadougou, pour valider de manière concertée ces projets de textes réglementaires afin de favoriser leur adoption officielle et leur mise en œuvre effective. Pour le secrétaire général du mi-nistère en charge de l’en-vironnement, Bouraïma Kouanda, ces documents visent à encadrer la gestion durable des ressources forestières et à renforcer la capacité du Burkina à mobiliser des ressources financières endogènes pour soutenir son développement. Il a rappelé que plusieurs textes actuellement en vigueur remontent à plus de 40 ans.

Dans un contexte marqué par de nouveaux enjeux économiques et écologiques, leur relecture s’impose. « Le Burkina n’est pas seulement riche de son sous-sol. Il est aussi très riche en surface. Sur les 274 200 Km2 du territoire national, chaque parcelle regorge de produits forestiers non ligneux, tels que les pieds de karité, véritable richesse naturelle du pays», a-t-il souligné. A son avis, les études économiques ont montré que les amandes de karité atteignent des valeurs comparables, voire supérieures, à celles du café et du cacao sur le marché international.

Des textes modernes, cohérents et adaptés

Cependant, pour que cette richesse profite réellement aux populations, a soutenu le secrétaire général du ministère en charge de l’environnement, il est indispensable d’avoir des textes modernes, cohérents et adaptés, capables d’encadrer la filière et d’en assurer la valorisation. « Ces nouveaux textes devraient permettre à chaque propriétaire terrien d’en tirer un bénéfice économique tout en préservant l’environnement », a-t-il déclaré. Une fois validés, ces textes, selon lui, devront être appliqués sur le terrain avec la collaboration de plusieurs acteurs clés.

Le ministère en charge de l’environnement, a-t-il précisé, va jouer un rôle central, mais d’autres départements dont celui du commerce et des finances seront également impliqués. Il a apprécié le fait que ces derniers ont initié des mesures fortes, en interdisant l’exportation des amandes de karité sans autorisation. Cette disposition vise à protéger la valeur ajoutée nationale et à favoriser la transformation locale des PFNL. Pour le directeur général de l’économie verte et du changement climatique, Christian Somda, l’élaboration de ces textes représente une satisfaction majeure après plusieurs années de travail et de concertation. Il a rappelé que l’exploitation des ressources naturelles doit s’accompagner d’une responsabilité partagée. L’Etat investit d’importants moyens pour la préservation des forêts et de la faune, il est donc logique que les exploitants commerciaux contribuent à la régénération de ces ressources.

Oumarou RABO

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