20e anniversaire du Forum sur la coopération sino-africaine

Le Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) a vingt ans d’existence. A l’occasion de ces noces de porcelaine, le Conseiller d’Etat et ministre des Affaires étrangères chinois, Wang Yi, a prononcé une allocution, le 12 novembre 2020, à Beijing, dans laquelle il a rappelé le chemin « radieux » parcouru par les deux parties et les défis communs et futurs.

Il y a de cela vingt ans, que la Chine et les pays africains ont décidé d’écrire une nouvelle page dans leurs relations en créant à Beijing, le Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA). Cette plate-forme de coopération est devenue aujourd’hui « un bel exemple du multilatéralisme et de la coopération gagnant-gagnant ». Le Conseiller d’Etat et ministre des Affaires étrangères chinois, Wang Yi, a rappelé, le 12 novembre 2020, les acquis engrangés dans divers domaines grâce au FCSA. Le forum, a-t-il soutenu, a permis de renforcer la solidarité sino-africaine.
« En 20 ans, le FCSA a consolidé considérablement la solidarité et l’amitié sino-africaines. Dans la grande famille sino-africaine, tous les membres, malgré leur taille et leur niveau de développement, sont des frères qui se respectent mutuellement et qui se traitent sur un pied d’égalité. La Chine et l’Afrique ont poursuivi les liens d’amitié profonde tissés dans la lutte pour la libération nationale et se sont prêté un ferme soutien sur les questions touchant aux intérêts vitaux et préoccupations majeures de part et d’autre », a rappelé le chef de la diplomatie chinoise.
Au cours de ces vingt années, les deux parties ont travaillé de concert pour relever les défis du développement socioéconomique.
« En 2019, le commerce sino-africain s’est établi à 208,7 milliards de dollars américains et le stock des investissements directs chinois en Afrique a atteint 49,1 milliards de dollars américains, respectivement 20 fois et 100 fois plus important qu’il y a 20 ans. Les deux parties ont élaboré ensemble les « dix programmes de coopération » et les « huit initiatives majeures », a souligné Wang Yi. La Chine, a-t-il indiqué, a aidé l’Afrique à les mettre en œuvre, notamment en construisant sur le continent africain des dizaines de zones de coopération économique et commerciale sino-africaines et de parcs industriels, plus de 6 000 kilomètres de chemins de fer, plus de 6 000 kilomètres de routes, près de 20 ports, plus de 80 installations de production d’électricité de grande taille, plus de 130 établissements sanitaires, 45 stades et plus de 170 établissements scolaires.

Un pont entre peuples chinois et africains

De l’avis du ministre des Affaires étrangères, le Forum sur la coopération sino-africaine a été un cadre de consolidation des liens d’amitié entre peuples chinois et africains. « Le Forum Chine-Afrique des think tanks, le Forum des peuples sino-africains, le Centre de presse Chine-Afrique et le Festival de la jeunesse Chine-Afrique se sont sans cesse développés et jouent désormais un rôle de pont plus important entre Chinois et Africains. La Chine a fourni au total environ 120 000 bourses gouvernementales aux pays africains et créé 61 instituts Confucius et 44 classes Confucius en partenariat avec 46 pays africains. Elle a envoyé dans 48 pays africains 21 000 professionnels de santé qui ont prodigué des soins à environ 220 millions de personnes », a détaillé Wang Yi. En 2014, a-t-il laissé entendre, lorsque l’Afrique de l’Ouest était frappée par l’épidémie d’Ebola, plus de
1 000 médecins et infirmiers chinois sont partis prêter secours aux peuples touchés au mépris des dangers.
« Quand la COVID-19 est survenue avec soudaineté, la Chine et l’Afrique ont mené côte-à-côte une lutte contre le coronavirus. En juin dernier, le Président Xi Jinping et des dirigeants africains ont organisé un sommet extraordinaire contre la COVID-19 et envoyé un fort message de solidarité face au virus », a confié le ministre.
Face aux mutations actuelles du monde actuel accélérées par la survenue de la COVID-19, la Chine et les pays africains doivent renforcer la solidarité pour construire une communauté d’avenir partagé Chine-Afrique encore plus solide, selon Wang Yi.
« La nouvelle situation internationale a donné un sens plus profond à cette décision stratégique qui est plus que jamais pertinente. Nous devons poursuivre le principe dit « sincérité, résultats réels, amitié et franchise » et celui de recherche du plus grand bien et des intérêts partagés et soutenir fermement les efforts de part et d’autre visant à défendre la souveraineté et la dignité nationales, à rechercher en toute indépendance une voie de développement adaptée aux réalités nationales et à préserver le droit au développement légitime afin de réaliser ensemble le redressement national », a convaincu le ministre des Affaires étrangères. Pour lui, il est nécessaire de construire « une communauté de santé Chine-Afrique pour tous ».
« La Chine est prête à travailler avec l’Afrique pour bien mettre en œuvre les acquis du Sommet de Beijing du FCSA et du Sommet extraordinaire Chine-Afrique sur la solidarité contre la COVID-19 et faire pencher leur coopération pour la santé, la reprise des activités et l’amélioration du bien-être de la population », a informé Wang Yi.

Faire des vaccins, « un bien public mondial »

Et de réaffirmer l’engagement de son pays à faire des vaccins lorsqu’ils seront disponibles un bien public mondial et en fournir aux pays africains en besoin afin de les aider à vaincre, au plus vite, le virus. Autre défi, mener une coopération gagnant-gagnant pour construire une communauté de développement Chine-Afrique.
La Chine, a promis le ministre des Affaires étrangères, continuera de soutenir l’Afrique dans la construction d’infrastructures, le processus d’industrialisation et le renforcement de ses capacités d’auto-développement. « La Chine se félicite de la construction de la zone de libre-échange continentale africaine et fournira à son secrétariat un soutien financier et des formations de renforcement des capacités. Il nous faut approfondir la coopération en matière de libre-échange et l’intégration des chaînes industrielles et d’approvisionnement afin d’aider l’Afrique à mieux profiter du marché chinois et à mieux s’intégrer dans le circuit économique international », a-t-il déclaré.
L’autre challenge à réussir, c’est d’œuvrer à la constructions d’une « communauté d’avenir partagé pour l’humanité ». « La Chine et l’Afrique sont l’une comme l’autre fermes défenseurs du multilatéralisme et forces majeures pour la paix et le développement dans le monde. Nous devons assumer nos responsabilités historiques et défendre fermement le rôle central de l’ONU dans les affaires mondiales et multilatérales, les normes fondamentales régissant les relations internationales ainsi que le multilatéralisme, l’équité et la justice », a plaidé le chef de la diplomatie chinoise.
Il est question, selon lui, de répondre ensemble aux défis planétaires et participer à la gouvernance mondiale pour faire évoluer l’ordre international dans un sens plus juste et plus raisonnable.
Il a indiqué que la prochaine conférence du FSCA, qui se tiendra à Dakar en 2021 sera l’occasion de mettre en synergie l’Objectif du deuxième centenaire de la Chine et l’Agenda 2063 de l’UA, d’élargir le consensus entre les deux parties et d’étendre la coopération sino-africaine dans de nouveaux domaines.
« La nouvelle ère prometteuse nous met sur un nouveau point de départ historique. Quoi qu’il advienne dans la situation internationale et quelles que soient les difficultés devant nous, nous n’arrêterons jamais notre marche en avant dans la coopération sino-africaine et la construction du FCSA », a conclu Wang Yi.

Une synthèse de Karim BADOLO

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