35e édition Tour du Faso : «le bilan financier nous donne satisfaction », Joseph Pooda, Secrétaire permanant

Le Burkina Faso a relevé le défi de l’organisation du Tour cycliste international du Faso 2024 qui a vu le sacre du marocain Mohcine El Kouraji. Joseph Pooda, Secrétaire permanent et superviseur général du Tour du Faso note, dans cet entretien, un bilan positif.

Sidwaya(S) : Que peut-on retenir du 35e Tour du Faso ?

Joseph Pooda(J.P.) : C’est une note de satisfaction que nous pouvons retenir après la tenue du Tour du Faso 2024. Le Tour s’est déroulé en même temps que le SIAO, deux grandes activités dans le pays. Il n’était pas possible de repousser parce qu’on était contraint par le calendrier de l’Union cycliste internationale. Qu’à cela ne tienne, la compétition s’est très bien déroulée. Du début jusqu’à la fin, il n’y a pas eu d’incident majeur. C’est vrai que côté sportif, les équipes burkinabè n’ont pas fait de bons résultats. Une victoire d’étape, celle de Bobo-Dioulasso sur les 10, n’est pas aussi satisfaisante pour un pays organisateur. Mais, dans l’ensemble, cela a été une fête du vélo avec une mobilisation de la population.

S : Combien de commission ont nécessité l’organisation de cette 35e édition ?

J.P. : Nous avons travaillé avec 12 commissions. Il s’agit des commissions finance, logistique et matériel, hébergement et restauration, administration et secrétariat, technique, sécurité, santé, presse, régie publicité, gestion des équipes, marketing et protocole. Il y a eu, en plus, une 13e commission. Sport pub est un partenaire qui nous accompagne et qui s’occupe de la recherche des fonds. Une commission est composée d’un président, d’un vice-président et des membres préétablis par un guide. La 35e édition a mobilisé environ 100 personnes.

S : A combien peut-on estimer le budget de la 35e édition ?
J.P. : Nous n’avons pas eu la présence de certains partenaires et la plupart de ceux qui nous ont accompagné, ont revu à la baisse leur apport. Mais, avec le sponsor officiel, la LONAB et l’Union européenne qui nous ont aidé, cette année en plus de la subvention de l’Etat à hauteur de plus de 130 millions, le budget a été boucle. Au regard des années antérieurs, notamment l’édition 2023, où le Tour est fini avec des ardoises, nous avons travaillé vraiment à rationaliser pour organiser la compétition avec environ 435 millions F CFA. Le bilan financier nous donne satisfaction parce qu’il dégage un solde créditeur de 17 millions. Il n’y a donc pas d’ardoise pour cette édition. L’année passée, nous avons fait confiance à certains partenaires, qui à la dernière minute, ne nous a pas soutenu. Désormais, nous prenons l’engagement pour ne plus prendre en compte les promesses.

S : Quelles ont été les difficultés majeures rencontrées pendant la compétition ?

J.P. : Nous avons tiré des enseignements avec la prospection. Au cours de la compétition, nous avons été amenés à changer à la dernière minute l’endroit pour adjuger l’arrivée. En effet, pour faire les tracées à la veille, à des endroits choisis au préalable, pour faire des arrivées et trouver qu’ils étaient occupés pour autres chose. Cela a causé beaucoup de désagréments. C’est, notamment le cas de Koudougou où la place qui avait été choisi au moment de la prospection, a fait l’objet d’une plantation d’arbres. Aussi, à de Banfora, où un mur érigé pour la clôture du haut-commissariat a rétréci l’endroit. Nous allons désormais prendre les dispositions dans la prospection pour impliquer les autorités de la localité pour qu’elles nous préviennent d’éventuels travaux pour nous permettre de prendre des dispositions à l’avance.

S : L’édition 2024 a été marquée par le retrait de l’UCI, quel commentaire pouvez-vous faire ?

J.P. : L’UCI a fait son travail. Mais, son retrait n’enlève rien à l’organisation du Tour du Faso qui restera un tour international. La Côte d’Ivoire n’est pas inscrite à l’UCI mais, elle organise son tour international. Nous allons continuer pour le moment à organiser le Tour avec les amis du Burkina qui accepteront notre invitation. Nous ne serons plus aussi contraints par les règles de l’UCI. La Russie est un partenaire sûr. Ce sont nos frères. Nous allons les inviter.

S : Est-ce qu’il y a déjà des démarches pour ramener le Tour du Faso dans le calendrier UCI ?

J.P. : On n’est pas membre de l’UCI gratuitement. Nous payons les cotisations et des frais pour organiser le tour. C’est d’ailleurs pourquoi l’UIC nous envoie un commissaire international qu’elle prend en charge, elle-même. C’est vrai que cette organisation a déjà pris une mesure conservatoire, c’est-à-dire le retrait du Tour de son calendrier et le rappel de son commissaire dès la deuxième étape. Mais, je crois qu’un comité va se réunir pour décider de notre sort. Cependant, nous utilisons aussi nos relations pour que la sanction qui sera prise à notre encontre soit allégée.

Propos recueillis par Pendgwendé Achille OUEDRAOGO

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