La lutte traditionnelle des 8èmes jeux de la Francophonie a connu son apothéose, le samedi 29 juillet au Palais des Sports d’Abidjan avec les finales hommes et dames, assorties des combats pour la 3ème et 4ème places. Le Burkina Faso s’en est tiré avec trois médailles d’argent et deux de bronze.
S’il y a une compétition qui a connu autant de ferveur et de suspens à ces 8èmes jeux de la Francophonie, c’est bel et bien la finale de la lutte traditionnelle, tant elle a drainé du monde. L’arène du Palais des Sports était devenue en effet exigüe pour accueillir le grand public mordu de spectacles. Rien que les échauffements ont donné à voir la suite des chocs à venir. En avant-goût, chaque pays a été invité à s’exhiber aux pas de danse autour de l’arène. C’est le moment choisi par les lutteurs pour se défier à distance et rechercher éventuellement, une ascendance psychologique sur leurs adversaires. Sept pays se sont affrontés à cette finale, à savoir la Roumanie, le Niger, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Maroc et le Burkina Faso et le Gabon. La délégation burkinabè qui nourrissait l’espoir d’accrocher une 4ème voire une 5ème médaille d’or après les trois décrochées par les athlètes a dû revoir tout de suite, ses intentions à la baisse, face à des Sénégalais dont la corpulence a laissé plus d’un, pantois. C’est dans une ambiance féérique que les filles vont ouvrir la série des combats au cours desquels, la Côte d’Ivoire va affirmer sa suprématie devant des Nigériennes et Camerounaises moins incisives.
Ensuite, débuta le régal, les combats de titans, ceux des hommes. Ils seront plus engagés les uns que les autres. Mais, il n’y a pas eu de surprise. Les Sénégalais ont été les plus forts. Ils ont raflé l’essentiel des médailles d’or. Eloi Zerbo, Drissa Zon, Romaric Kouamé, Moussa Konané et Blaise Débé avec des fortunes diverses vont passer à la trappe des Dakarois. Néanmoins, au palmarès des médailles, le Burkina Faso s’en est sorti à bon compte, avec un rang de vice-champion par équipe derrière le Sénégal. En individuel, Romaric Kawané et Drissa Zon ont décroché chacun, une médaille d’argent dans les 120 et 86 kg. Eloi Zerbo a occupé la troisième marche du podium, en remportant la médaille de bronze chez les 100 Kg. Enfin chez les dames, la médaille de bronze est revenue à Josiane Nabi dans les 60 kg. Comparé à Nice 2013 où le Burkina Faso n’avait remporté qu’une seule médaille de bronze en lutte traditionnelle, un cap a été franchi. «Pour quelqu’un qui connaît le niveau de cette compétition, les cinq médailles sont bonnes à prendre » a confié Pierre Badiel, le président de la Fédération nationale de lutte traditionnelle. Il a en outre affirmé que « le Burkina Faso n’est plus au stade de l’apprentissage ».
Frédéric OUEDRAOGO
Depuis Abidjan