Abandon des mariages précoces et d’enfants : Des groupements féminins s’engagement aux côtés de l’ARF

L’Association pour la réadaptation fonctionnelle (ARF), a sollicité, le samedi 24 novembre 2018 à Tenkodogo à son siège, l’engagement des leaders d’opinion et des responsables des groupements et d’associations féminines des villages, dans la lutte contre les mariages précoces et d’enfants.

Pour réussir la lutte contre les mariages précoces et d’enfants, les responsables de l’Association pour la réadaptation fonctionnelle (ARF) de Tenkodogo, ont échangé, au siège de l’association avec des leaders d’opinion et des responsables d’associations et groupements féminins, qui ont une influence dans leurs milieux, à une prise de conscience. Ils ont en outre sollicité l’engagement ferme de ces derniers et à s’impliquer davantage aux côtés de l’ARF dans la lutte contre ce phénomène aux conséquences néfastes sur la santé de la femme et de la jeune fille et surtout de leur déscolarisation.

Le Président du conseil d’administration (PCA) de l’ARF, Hado Tampougo, a rassuré que si ces leaders d’opinion, chefs religieux et coutumiers et des familles, qui ont une certaine influence au sein de leurs communautés, adhèrent à cette idée, ils peuvent contribuer de façon valable à lutter contre ce phénomène. «Nous avons voulu à travers le théâtre, attirer l’attention des leaders d’opinion, chefs coutumiers et religieux, que ce phénomène est interdit. Car, donner la jeune fille en mariage avant l’âge légal, comporte d’énormes conséquences telles que la déscolarisation et de bien d’autres maux qui gravitent autour de ce phénomène à savoir les fistules obstétricales, le VIH/SIDA et les IST, etc.», a expliqué le directeur de la troupe théâtrale Eveil du Boulgou, Lucien Bila, qui a joué le rôle de chef du village dans la pièce. Il a aussi déploré qu’on ne dise pas aux gens ce qu’il y a dans le mariage précoce d’enfants et pourquoi il est interdit car, les conséquences dans ce type de mariage dépassent les bienfaits qu’on peut en tirer. Lucien Bila a invité les leaders d’opinion à une prise de conscience et à s’impliquer davantage aux côtés de l’ARF dans la lutte contre les mariages précoces et d’enfants. «La preuve est que ce phénomène est une réalité au niveau de la province du Boulgou. Car, les services de l’action sociale ne peuvent pas faire un mois, sans enregistrer un cas de plainte de mariage précoce et d’enfants», a-t-il ajouté.

Une pratique réprimée

 Le représentant de la Direction régionale en charge des droits humains et la promotion civique (DRHPC) du Centre-Est, Metuor  Woubar Somda, a également précisé que le mariage précoce qui est une forme de donner la jeune fille en mariage avant l’âge légal constitue une violation des droits de la femme et de la jeune fille et est réprimé par la loi contenue dans le code pénal adopté le 31 mai 2018. Il a invité les leaders d’opinion et les associations de la société civile à s’engager davantage aux côtés de l’ARF dans les activités de sensibilisation, à l’abandon des mariages précoces et d’enfants. Les groupements féminins «Ratamalgré» de Lagdwenda et «Dakouhan» de Sasséma, qui se sont illustrés dans la lutte contre les mariages précoces et d’enfants dans leurs activités, ont été récompensés par l’ARF à travers des dons de matériel composé entre autres de charrettes, des fûts de 120 litres, des brouettes, des charrues, des grillages et un âne, afin de mener des Activités génératrices de revenus (AGR) au profit de leurs membres. Le thème dénonçant les mariages précoces et d’enfants, joué par les comédiens talentueux de la troupe de théâtre «Eveil» du Boulgou, a été très bien apprécié par l’assistance fortement mobilisée pour l’occasion.

Bougnan NAON

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