Adoption- application-vulgarisation des lois SR/PF : Des implications budgétaires et socio-culturelles  font que les pays trainent le pas

Peu de pays en Afrique de l’Ouest et du Centre  ont des lois sur la SR/PF qui sont adoptées, appliquées et vulgarisées. C’est ce qui ressort des discussions des journalistes membres du Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN) et des experts dont la responsable plaidoyer de l’Unité de coordination du partenariat de Ouagadougou (UCPO) , Dr Djenebou Diallo, qui pense que des implications budgétaires socio-culturelles  font que les pays  n’adoptent  ou ne prennent pas des décrets d’application des lois SR/PF.

Pourquoi des pays en Afrique de l’ouest et du Centre n’ont pas voté ou n’appliquent pas les lois  de santé de la reproduction et planification familiale (SR/PF) ? Dans l’espace du Partenariat de Ouagadougou (PO) composés de 9 pays, un seul pays n’a pas  adopté une loi santé de la reproduction en l’occurrence la Cote d’Ivoire. Les autres pays en disposent des lois SR et parmi eux, il y en a qui n’ont pas pris des décrets d’application et nombreux sont ceux qui n’ont pas vulgarisé cette  loi si elle existe.  C’est le cas de la Mauritanie, indique la responsable plaidoyer de l’Unité de coordination du Partenariat de Ouagadougou, Dr Djenebou Diallo. Dans ce pays, il existe une loi SR/PF adoptée. Un décret d’application a été pris, malheureusement  la loi n’est pas vulgarisée, elle n’est pas connue. Ce qui  a poussé l’experte en droit, spécialiste de plaidoyer,  à dire que voter la loi est une chose, l’adopter et l’appliquer en est une autre.

Dans l’espace du PO, le Benin, le Burkina Faso, la Mauritanie et le Niger ont des lois SR. Dans ce domaine, des défis, se présentent toujours  au Sénégal,  au Togo,  au Mali et  en Guinée.

Lois SR, qu’est ce qui bloque ?

Les pays trainent à  prendre  des décrets d’application parce qu’il y a des implications, notamment l’allocation de ressources budgétaires. Le décret également assigne des responsabilités qui  nécessitent plusieurs actions à mener.  Il doit préciser le mécanisme de financement et des allocations budgétaires nécessaires. A cela s’ajoutent aussi le contexte politique et le niveau d’engagement des pays.  Qu’en est-il du protocole de Maputo ? Cet instrument juridique qui fait la promotion des droits en santé sexuel et reproductifs adopté à Maputo par les chefs d’Etat africain n’est pas aussi bien respecté et appliqué.

« Les pays ont signé et ratifié le protocole de Maputo. Il n’y a pas de raison qu’ils ne puissent pas le mettre en œuvre. Je pense qu’en Afrique de l’Ouest francophone,  il faut y réfléchir pour voir comment aider les organisations de la société civile à aller à un niveau beaucoup plus régional pour interroger le législateur sur l’état de mise en œuvre de ces engagements», soutient Dr Djenebou.

Boureima SANGA

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