Agroécologie : Des acteurs valident les indicateurs d’évaluation des effets des systèmes de production

Pour le Chargé de Programme de l’ONG ARFA, Kassoum Zoré, que l’outil AVACLIM est un outil qui arrive à point nommé. Il contribuera fortement à soutenir et à accompagner les acteurs sur le terrain.

L’ONG ARFA a organisé du 23 au 25 avril 2025, à Ouagadougou un atelier national visant à valider les indicateurs d’évaluation des systèmes de production agro-sylvo-pastoraux et halieutiques.

Face à la fragilité écologique grandissante des pays sahéliens, accentuée par les effets du changement climatique et la pression humaine, la nécessité de documenter les bénéfices environnementaux et socio-économiques de l’agroécologie devient urgente. C’est dans cette dynamique que l’ONG ARFA a réuni des acteurs de terrain dont les producteurs, les ONG, les enseignants chercheurs, les chercheurs, les services techniques de l’Etat etc du 23 au 25 avril 2025 pour examiner et valider les indicateurs les plus pertinents.

La simplification de cet outil est entreprise par ARFA et ses partenaires dont OXFAM à travers le programme d’appui à la transition agroécologique par les OSC en Afrique de l’Ouest (APAESC-AO).

Au Burkina Faso, la mise en œuvre du programme est assurée par CNABio et ARFA en collaboration avec OXFAM.

Pour Kassoum Zoré, Chargé de Programme de l’ONG ARFA, l’un des objectifs majeurs de cet atelier est de simplifier l’outil AVACLIM pour qu’il soit accessible au plus grand nombre, y compris aux producteurs faiblement scolarisés ou alphabétisés.

« Il s’agissait de présenter la démarche d’évaluation des effets des systèmes agroécologiques basée sur  l’outil AVACLIM, de faire connaître l’offre de cet outil, et de prioriser les indicateurs de manière participative afin d’aboutir à un outil pratique, allégé et facilement exploitable sur le terrain », a-t-il déclaré.

Il a précisé que les participants ont été invités à une réflexion collective afin d’identifier les indicateurs les plus pertinents parmi ceux existants. « L’enjeu est de rendre l’outil AVACLIM plus léger, plus intuitif, pour qu’il puisse être efficacement utilisé dans l’évaluation des systèmes agroécologiques », a-t-il insisté.

Selon lui, le Burkina Faso est résolument engagé dans une transition agroécologique de grande ampleur. Les participants à cet atelier sont appelés à jouer un rôle stratégique dans l’opérationnalisation de cette transformation.

Kassoum Zoré a rappelé que le Burkina Faso a amorcé un tournant décisif avec l’adoption d’une stratégie nationale de développement de l’agroécologie, portée par le ministère en charge de l’Agriculture. Cette stratégie vise à promouvoir des pratiques agricoles durables et à en mesurer concrètement les effets.

Les participants ont validé les indicateurs d’évaluation des effets des systèmes de production agro-sylvo-pastorale et halieutique

« Pour y parvenir, il est indispensable de disposer d’un outil fiable permettant de caractériser les exploitations selon leur niveau d’avancement dans la transition agroécologique. C’est ce que permet l’outil AVACLIM », a-t-il souligné. Il a ajouté que l’outil arrive à point nommé pour accompagner les producteurs, à condition qu’il soit compris et utilisé par tous les acteurs, même les moins instruits.

Une innovation scientifique au service du terrain

Présent à l’atelier, Dr Cédric Kambiré, chercheur à l’IRSAT de Bobo-Dioulasso, a salué l’initiative et a souligné que l’outil AVACLIM constitue une avancée significative. « Il existait déjà plusieurs outils, mais l’outil AVACLIM se distingue en s’appuyant sur les acquis des précédents pour offrir une évaluation plus holistique et accessible », a-t-il expliqué.

Il a mis en avant que l’outil se distingue en évaluant l’agroécologie à travers quatre dimensions clés : la performance technico-économique, la qualité de vie, la résilience et la santé de l’agrosystème. Cette approche, selon lui, permet de mieux restituer les effets réels de l’agroécologie dans la construction de systèmes alimentaires durables.

Le chercheur a également mis en lumière le rôle de la recherche dans la conception de l’outil : « Jusqu’ici, les scientifiques et les acteurs de terrain en agroécologie travaillaient souvent de manière séparée. L’outil AVACLIM a été une opportunité d’établir  une collaboration structurée. »

Lancé en 2021, le processus de développement de l’outil AVACLIM s’est appuyé sur une expertise scientifique rigoureuse. « Nous avons d’abord conçu un outil avec une base scientifique solide, puis nous avons relevé le défi de le rendre accessible à tous les acteurs : techniciens, producteurs, organisations de terrain », a-t-il conclu.

Wamini Micheline OUEDRAOGO

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