
Le ministère de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques a lancé officiellement les souscriptions à l’assurance agropastorale pour la campagne 2025-2026 et d’indemnisation des producteurs sinistrés de la campagne 2024-2025, samedi 5 juillet 2025, à Ouagadougou.
Plus de 14 400 souscriptions à l’assurance agropastorale couvrant une superficie de plus de 34 000 hectares (ha) ont été enregistrées au cours de la campagne agricole 2024-2025. Pour marquer davantage l’engagement du gouvernement à soutenir le monde rural, le ministère de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques, en collaboration avec l’Association professionnelle des sociétés d’assurances du Burkina (APSAB), a lancé les souscriptions à l’assurance agropastorale pour la campagne 2025-2026.
Cet évènement couplé à l’indemnisation des producteurs sinistrés de la campagne précédente a eu lieu samedi 5 juillet à Ouagadougou. Le directeur de cabinet du ministre chargé de l’Agriculture, Alassane Guiré, a indiqué que l’agriculture constitue l’épine dorsale de l’économie du Burkina, mais que les producteurs sont confrontés à de nombreux défis. Il a relevé entre autres, la variabilité des précipitations, les sécheresses, les inondations, les attaques de ravageurs, le changement climatique qui perturbent le calendrier agricole. « Ce risque ne doit pas être supporté uniquement par les producteurs », a déclaré M. Guiré. C’est
pourquoi, selon lui, l’assurance agropastorale est l’outil essentiel, conçu spécifiquement pour les acteurs du secteur agropastoral et halieutique en vue de garantir leurs investissements et à améliorer leurs revenus. Il a précisé que les produits assuranciels disponibles couvrent les cultures clés que sont le mil, le coton, le sorgho, le maïs, le riz, le sésame, le niébé, l’arachide, le soja. Basés sur un indice objectif de rendement par commune, a-t-il souligné, les produits garantissent une indemnisation en cas de perte significative de production due aux aléas climatiques, aux maladies des cultures, au décès du producteur assuré etc.
Procédures simplifiées
Pour rendre cette assurance accessible pour cette nouvelle campagne l’Etat a subvention- né les primes à hauteur de 50%, allégeant ainsi le fardeau financier des producteurs, a notifié le directeur de cabinet du ministre. « Les procédures de souscriptions ont été simplifiées, avec des agents d’encadrement présents dans chaque commune pour accompagner les agriculteurs », a-t-il dit.
Le président de l’APSAB, Salifou Traoré, a soutenu que le contrat d’assurance proposé cette année est une assurance indicielle basée sur la mesure des carrés de rendement. Pour lui, les analyses des rendements historiques ont permis de déterminer un niveau de couverture et c’est cette baisse de productivité qui est indemnisable au profit du producteur. « Au-delà des récoltes perdues, nous avons inclus l’assurance vie. Ce qui prévoit une indemnisation en cas de décès du producteur », a-t-il expliqué.
M. Traoré a témoigné sa satisfaction au regard du résultat de la cam- pagne écoulée. A son avis, pour une prévision de 40 000 ha de couverture, plus de 34 900 ha ont été enregistrés soit un taux de réalisation de 87%. Au titre de la campagne 2024-2025, a-t-il fait savoir, ce sont plus de 27 millions CFA qui sont versés aux pro- ducteurs sinistrés liés à la baisse de rendement. « Les sinistrés liés au décès et aux impayés coton viennent s’a- jouter », a-t-il renseigné.
Le président de l’APSAB a précisé que le processus d’indemnisation s’inscrit dans un dispositif exigeant fondé sur des données rigoureuses et une coordination en plusieurs acteurs institutionnels. Il a assuré que tout est mis en œuvre pour que chaque acteur de la chaîne reçoive dans de meilleures conditions ce qui lui est dû.
Le représentant des producteurs, Assane Sam, par ailleurs Secrétaire général (SG) de la Confédération paysanne du Faso a félicité le gouverne- ment et ses partenaires d’avoir mis en place ce mécanisme adapté aux réalités que vivent les agriculteurs. « Nous voyons
les effets positifs car plusieurs d’entre nous recevront des in- demnisations qui leur per- mettront de se relever et de mieux entamer la prochaine campagne avec plus de sérénité », s’est-il réjoui. Ainsi, il a invité les producteurs à s’informer sur l’assurance agricole et à souscrire rapidement pour protéger leurs champs et leurs investissements. M. Sam a aussi de- mandé à l’Etat et ses partenaires de simplifier la dé- marche et de renforcer la sensibilisation et élargir la couverture de l’assurance à d’autres cultures, l’élevage et la pêche.
Aly SAWAdOGO
Lydia Esther BILLA
(Stagiaire)