Audits des structures publiques : L’ASCE- LC explique le processus

Le contrôleur général d’Etat, Philippe Neri Kouthon Nion, a soutenu que son institution reste à la disposition…

L’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE- LC) a animé une conférence de presse, le lundi 11 avril 2022 à Ouagadougou. Face aux médias, les responsables de l’institution ont expliqué le processus des audits des structures en cours commandités par le président du Faso.

rieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE- LC) a été saisie par le président du Faso en vue de réaliser un contrôle approfondi de la gestion des structures publiques. A ce sujet, les responsables de l’institution ont animé une conférence de presse, dans la matinée du lundi 11 avril 2022, à Ouagadougou, pour expliquer le processus en cours. Face aux médias, le contrôleur général d’Etat de l’ASCE-LC, Philippe Neri Kouthon Nion, a annoncé que plus d’une centaine de structures publiques seront auditées.

Il s’agit des ministères et institutions, des sociétés d’Etat, des fonds nationaux de financement, des établissements publics de l’Etat, des collectivités territoriales. « Une première vague est en cours et concerne trois institutions de la République (la présidence du Faso, la Primature et l’Assemblée nationale) et six ministères (Sports, Infrastructures, Fonction publique, Mines et Carrières, Urbanisme et Finances) », a indiqué le contrôleur général d’Etat. A l’entendre, cette première vague des audits va mobiliser environ 120 auditeurs constitués de 23 contrôleurs d’Etat que compte actuellement l’ASCE-LC et des inspecteurs techniques des ministères.

Il a poursuivi que des audits d’autres départements sont annoncés pour très prochainement, notamment la défense et la sécurité. Aussi, dans la conduite de ces audits, trois acteurs principaux sont identifiés. L’ASCE-LC va auditer les structures appliquant les règles de la comptabilité publique.

L’ordre national des experts comptables et comptables agrées va s’occuper des structures publiques appliquant les règles de la comptabilité privée. Un Big four, c’est-à-dire un cabinet de renommée internationale, se chargera de quelques structures et produira un rapport administratif de synthèse. « Ce rapport de synthèse permettra la mise en œuvre des réformes qui siéent dans notre administration », a confié M. Nion.

Identifier les causes des dysfonctionnements

Au regard du déficit actuel en personnel de l’ASCE-LC, il a salué la disponibilisation des inspecteurs techniques des ministères pour accompagner son institution dans cette opération. « L’audit par principe ne s’adresse pas aux personnes mais au processus, au système de contrôle interne, au dispositif de gestion des risques, à la gouvernance… », a spécifié le contrôleur d’Etat.

C’est pourquoi, les auditeurs vont s’intéresser à la gouvernance, aux contrôles des marchés publics, du carburant et lubrifiants, aux frais de missions à l’intérieur et à l’extérieur du pays. A cela s’ajoutent les frais de voyage, les rétributions (groupe de travail, formation et manifestations à caractère officiel), les comptes de dépôt, les régies d’avances et les dons divers au bénéfice de certaines personnes.

« Le but, pour nous, est d’identifier s’il y a des points forts, des points faibles, des dysfonctionnements, les causes y relatives et à partir de ces constats, identifier les bonnes pratiques à suggérer ou des recommandations d’amélioration. On pourra aussi s’intéresser à la performance », a soutenu le premier responsable de l’ASC-LC.

A ce sujet, il a fait savoir, qu’au niveau des structures publiques, les enquêteurs ne pourront pas passer sous silence la régularité et la conformité. Les normes internationales d’audit édictées par l’Institut des auditeurs internes (IIA) que nous utilisons nous contraint pour toute mission d’audit, à déterminer les objectifs, à tenir compte de la probabilité qu’il existe des erreurs significatives, des cas de fraudes ou de non-conformité et d’autres risques importants.

« Nos constatations feront l’objet de rapports qui seront contredits (principe du contradictoire) par les structures auditées avant finalisation », a-t- il fait remarquer. Le contrôleur général d’Etat, Philippe Neri Kouthon Nion, a rappelé, qu’à l’occasion des audits d’une certaine envergure, des appels à contribution seront lancés pour permettre de disposer de toutes les informations afin de mieux cerner les principales causes des dysfonctionnements.

Mariam OUEDRAOGO

mesmira14@gmaial.com

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