En sa séance du mercredi 21 août 2024, le Conseil des ministres a adopté un avant-projet de loi constitutionnelle portant révision de la Constitution en lien avec la devise du Burkina Faso. Ainsi, au lieu de « Unité-Progrès-Justice », la devise sera désormais « La patrie ou la mort, nous vaincrons ». Dans ce micro-trottoir, les Burkinabè de plusieurs régions du pays apprécient.
Aristide Addi Attiana, cadre au Conseil régional du Centre-sud :
« Elle sied avec le contexte actuel de notre pays » « J’ai accueilli la nouvelle du projet de loi constitutionnelle portant modification de la devise avec une grande satisfaction. Ce n’est pas en quelque sorte une nouvelle devise mais on revient à notre ancienne devise. Et elle sied avec le contexte actuel de notre pays qui traverse une crise sécuritaire et humanitaire sans précédent. Je crois que les autorités veulent raviver ainsi le sentiment d’attachement profond et de dévouement à la patrie chez l’ensemble de la population. Dans notre contexte actuel, il faut reconnaitre que ce n’est pas uniquement les Forces de défense et de sécurité (FDS) et les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) qui doivent défendre la patrie. Tout Burkinabè est appelé à contribuer à la lutte contre le terrorisme. Je trouve donc que cette devise interpelle, notamment à travers les mots qui la composent ».
Sébastien Bouda, leader de société civile à Manga : « Cette devise éveille en nous un sentiment profond de patriotisme ».
« ‘’La patrie ou la mort, nous vaincrons’’ reflète même le contexte actuel et le sentiment que les gens devraient avoir face à l’insécurité qui nous est imposée. Personnellement, je trouve que cette devise donne aussi de la vibration et éveille en nous un sentiment profond de patriotisme. Nos grands-parents ont lutté pour que notre pays puisse exister dans les années 1940 et nous aussi, nous avons le devoir de lutter pour débarrasser notre pays des forces du mal et préserver son intégrité ».
Dieudonné Ouédraogo, corres-pondant de l’Observateur Paalga à Kaya : « Que tous les Burkinabè s’approprient cette devise »
« Selon moi, le changement de la devise cadre avec le contexte actuel du pays où nous n’avons pas d’autre choix que de nous battre jusqu’à la mort pour sauver la patrie. Nous ne sommes pas dans un pays normal et face à l’hydre terroriste, les défis sont énormes. Je pense que cette devise incite tous les Burkinabè à se mettre à l’idée qu’ils doivent conjuguer tous les efforts pour libérer le pays des terroristes. Je pense que c’est une devise qui va motiver les forces combattantes sur le terrain et également toute la population dans son ensemble. Notre souhait est que tous les Burkinabè s’approprient cette devise pour qu’ensemble nous puissions ramener la paix et la sécurité sur l’étendue du territoire national ».
Abdoulaye Ouédraogo, professeur d’Histoire et géographie à Kaya :
« La patrie passe avant nos libertés individuelles »
« Le changement de la devise est vraiment la bienvenue dans la situation actuelle du Burkina qui est confronté à une guerre imposée. Je pense que cette guerre est devenue un problème de tous les fils de la Nation. Et par conséquent, arriver à la victoire pour sauver notre pays est d’abord prioritaire. Mais à voir les différentes opinions par rapport à la situation actuelle du Burkina, on se demande si tout le monde a conscience que nous sommes dans la même patrie et qu’elle est ce que nous avons tous en commun. Du même coup, on se demande si cette devise que nous avons toujours prônée : Unité-Progrès-Justice a vraiment son importance aujourd’hui. Donc pour moi ce triptyque n’a plus son sens parce que les Burkinabè l’ont tellement dévoyé qu’aujourd’hui, il est nécessaire que nous soyons dans une seule logique qui est celle de défendre notre patrie. D’où La patrie ou la mort nous vaincrons. Il est donc nécessaire qu’on revienne à cette devise. Seule la nation et la patrie nous unissent. Les sentiments patriotique et nationaliste doivent être les mieux partagés. C’est pourquoi je suis d’accord qu’on revienne à ce patriotisme pour pouvoir comprendre que l’individu ne peut pas être au-dessus du groupe comme le Président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré l’a bien dit. La patrie passe devant nos libertés individuelles ».
Siaka Drabo, ressortissant de Solenzo « L’initiative prise par le gouvernement lors du Conseil des ministres de revenir à notre ancienne devise est louable. Cela nous va droit au cœur. Le mot patrie renvoie à nous-même d’abord et nous interpelle tous. Je ne voyais aucun sens dans la devise « Unité-Progrès-Justice », du moment où les Burkinabè n’étaient pas unis. Le combat pour l’autosuffisance alimentaire et autres projets nécessitent que nous ayons une patrie d’abord. C’est pour cette raison qu’il faut nécessairement lutter contre le terrorisme pour restaurer cette patrie. D’où mes hommages aux FDS ainsi qu’aux VDP qui se battent pour cela. Tout changement qui apportera une amélioration à notre situation est le bienvenu. Merci au président du Faso et à son équipe pour cette vision ».
Hama Hamidou Dicko, journaliste à Dori : « Ce n’est qu’un juste retour des choses »
« Le retour à cette formule est une bonne chose. La coexistence des deux formules sur les documents perdait les citoyens. Quand quelqu’un dit Unité-Progrès-Justice, ça ne résonne pas à l’intérieur de lui-même et une fois qu’on dit Burkina Faso, même au fin fond des villages, tu entends « La partie ou la mort nous vaincrons ». Je crois que ce n’est qu’un juste retour des choses. J’espère que cette mesure sera avalisée par l’Assemblée législative de Transition pour permettre de coller à la réalité ».
Cissé Issoufa Ousmana, étudiant à Dori : « Bien que supprimée, cette devise était gravée dans nos mémoires »
« Le retour à la formule « La patrie ou la mort nous vaincrons » comme devise est la bienvenue. Bien que supprimée, cette formule était restée gravée dans les mémoires des Burkinabè. Je félicite le gouvernement pour la proposition de retour à cette formule et j’invite tous les Burkinabè à la bonne application de la devise, car cela ne doit pas être des paroles seulement, mais aussi des actes. Il faut que le Burkinabè soit un patriote et chacun doit faire en sorte que cette nouvelle devise soit une réalité ».
Sylvestre Bazié de la province du Sanguié : « Si on veut progresser, il faut d’abord être libre »
« Ce que nous voulons voir ici, c’est le concret. Je suis un Sankaraiste. En réalité, je me suis posé la question de savoir si avec l’ancienne devise, on progressait, parce que, si on veut progresser, il faut d’abord être libre. Avant, c’était « Unité-Progrès-Justice » et la fin de l’hymne national, c’est « La Patrie ou la mort nous vaincrons ». Mais est-ce-que sous ce régime on avait cet esprit de la patrie ? Est-ce qu’on s’engageait réellement quelle que soit la situation qu’on avait en face ? Avec les actes concrets que nous voyons présentement sur le terrain, cette nouvelle devise est la bienvenue ».
Fréderic Bagoro, fonctionnaire habitant de Réo : C’est comme si nous étions toujours en guerre »
« Cette décision de changer la devise du Burkina est un retour à la source et je pense que c’est vraiment une bonne chose. Mais le souci est qu’elle devient une devise de guerrier, le rappel de notre identité. Mais je trouve que dans des discours officiels, si à la fin on doit toujours dire « La Patrie ou la mort nous vaincrons », c’est comme si on était toujours en guerre. Le mieux c’est de réaménager pour adoucir un peu cette devise, parce qu’elle sonne comme si c’était en quelque sorte une guerre. On peut conserver cette devise dans des archives ou dans d’autres circonstances ».
Justin Bakouan, professeur de Français à Koudougou : « Il faut des devises pareilles pour galvaniser les populations »
« La Patrie ou la mort nous vaincrons est une devise née dans un contexte révolutionnaire et les leaders de l’époque avaient pris cet engagement de restaurer la dignité, l’intégrité et la souveraineté du Burkinabè. Et revenir à cette même devise, c’est restaurer davantage les choses. Les autorités elles-mêmes l’ont dit, que c’est cultiver la fibre patriotique, donc c’est une bonne chose et cela exprime tout notre attachement, notre volonté et notre fierté d’appartenir au Burkina Faso. Par rapport au contexte d’insécurité dans lequel nous vivons, il faut des devises pareilles pour galvaniser les populations ».
Zéphirin Kouraogo, agriculteur à Koupèla : « Le retour à l’ancienne devise est une chose fort appréciable »
« J’ai accueilli avec grande joie, le projet de changement de la devise du Burkina Faso. La devise « La patrie ou la mort, nous vaincrons », tire sa source du nom de notre pays. Ce slogan révolutionnaire révèle beaucoup de choses en lien avec nos ancêtres. Ce retour à l’ancienne devise est donc fort appréciable. Elle a sa raison d’être. Il est normal qu’elle soit remise au goût du jour. Si le gouvernement ne prenait pas cette mesure de changement de devise, on allait lui demander de le faire. Car cela va apporter énormément de choses au Burkina Faso. Du point de vue de la citoyenneté, ce slogan va toucher le fort-intérieur des populations en leur donnant le courage de prendre le dessus sur les forces du mal. Au regard du contexte d’insécurité que traverse le pays, les Burkinabè ont besoin des termes patriotiques qui les ramènent à leurs valeurs ancestrales. Ce qui va faire naitre en eux, la rage de vaincre l’ennemi. « La patrie ou la mort, nous vaincrons », permet également au citoyen burkinabè d’être un artisan du développement, en ce sens qu’elle va amener les populations à être plus patriotes et plus travailleurs pour développer le pays ».
Amado Sawadogo, travailleur dans la zone industrielle de Bobo-Dioulasso : « Elle reflète l’engament du Burkinabè »
« La patrie ou la mort nous vaincrons » est la devise réelle qui reflète l’engament du Burkinabè. Cette devise exprime le patriotisme, le courage dans la lutte pour la liberté et le développement symbolisée par la kalachnikov et la daba. Nous sommes nés trouver cette devise qui cadre bien avec l’esprit du peuple, surtout actuellement où le pays fait face au défi sécuritaire et humanitaire. Et le fait de revenir à cette devise va raviver la flamme du patriotisme et de la détermination à s’engager pour la reconquête du territoire. Donc j’apprécie positivement ce retour en arrière ».
Didier Sanou, chauffeur à Bobo-Dioulasso : « C’est normal et logique qu’on revienne à l’ancienne devise »
« C’est normal et logique qu’on revienne à l’ancienne devise vu que le drapeau et les armoiries n’ont pas changé. Je suis d’avis avec cette décision du gouvernement et cela me va droit au cœur ».
Soumaïla Sawadogo, attaché d’administration scolaire et universitaire à Bobo-Dioulasso : « Le retour à la source pour moi est idéal »
« Je pense que c’est l’idéal à faire. Il ne faut pas changer pour changer. On avait changé pour Unité-Progrès-Justice, est-ce que nous sommes dans le progrès jusqu’à l’heure ? Est-ce qu’on est parvenu à cette unité ? Est-ce qu’il y a la justice ? Vu tout cela,
je pense que la patrie d’abord
donc le retour à la source pour moi est l’idéal ».
Daouda Keïta, commerçant à Bobo-Dioulasso : « Nous sommes presqu’en situation de révolution »
« Le changement de la devise est la bienvenue, car au temps de la Révolution c’était « La patrie ou la mort, nous vaincrons. ». Nous sommes presque dans la même situation. J’encourage le gouvernement dans son engagement pour le combat engagé pour l’indépendance totale du pays. C’est une très bonne chose, cette décision.
Abdoul Karim Koné, retraité à Bobo-Dioulasso : « La décision de revenir à l’ancienne devise nous a tous plu »
« La décision de revenir à l’ancienne devise nous a tous plu et nous demandons au bon Dieu d’accorder au gouvernement la force nécessaire pour poursuivre la lutte et que la paix puisse revenir au Burkina Faso ».
Hamed Ouédraogo, commerçant au marché Rood Woko : Elle est pleine de sens »
« J’apprécie cette nouvelle vision. Ceux qui ont décidé de la devise de
« La patrie ou la mort, nous vaincrons », savent qu’elle est pleine de sens par rapport à Unité-Progrès-Justice ».
Inoussa Belem, commerçant (Ouagadougou) : « C’est une bonne décision »
« C’est une bonne décision pour moi que l’on soit revenu à la devise « La patrie ou la mort, nous vaincrons ». Car, la devise Unité-Progrès-Justice est venue tuer la fibre patriotique des Burkinabè ».
Désiré Kafando, commerçant (Ouagadougou) : « En toute chose, il faut défendre la patrie »
« Le changement de la devise est une bonne chose. Nous voyons que tout revient à la Révolution. C’est le sankarisme. Nous sommes en période de guerre et ce changement va galvaniser l’état civil ou l’armée engagée sur le théâtre des opérations. Parce qu’en toute chose, il faut défendre la patrie. Je pense que c’est en cela que Thomas Sankara a dit, La patrie ou la mort, nous vaincrons. C’est une bonne chose à mon avis. Nous souhaitons plein succès au Président Ibrahim Traoré ».
Halidou Congo, commerçant (Ouagadougou) : « C’est une décision normale ».
« C’est une décision normale. Pour moi, ce n’est pas un changement. Normalement, c’est « La patrie ou la mort, nous vaincrons » qui est notre devise. On doit se battre pour la patrie d’abord ».
Zoulkarnain Kanazoé, commerçant (Ouagadougou) : « Nous attendions ce changement depuis longtemps »
« Nous attendions ce changement depuis longtemps. Donc, si aujourd’hui, nous sommes revenus encore à cette devise, nous sommes très contents. Nous sommes très fiers. Nous prions que Dieu protège le Burkina ».
Propos recueillis par Les Rédactions