Banque Atlantique: une matinée de galère pour les clients

Les clients de la Banque Atlantique ont vécu difficilement la matinée du mardi 8 septembre 2020. En effet, l’exécution d’une décision de justice a occasionné la fermeture des agences de Ouagadougou.

Les agences de la Banque Atlantique n’étaient pas accessibles dans la matinée du mardi 8 septembre 2020. De 9 heures à 13 heures, les clients venaient et repartaient sans aucune explication de la part des responsables. Mais la présence d’un cargo de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) devant l’agence à proximité du grand marché central de Ouagadougou a suscité la curiosité de certains d’entre eux. « En voyant les policiers, on sait que ça ne va pas mais il n’y a personne pour nous expliquer les raisons de la fermeture. On m’a juste dit de revenir après », a lancé un client, venu retirer un chèque, sous anonymat. Il a confié avoir fait le tour de trois agences. « Même si la banque a des problèmes, elle devrait informer ses clients pour qu’ils se préparent à éviter les désagréments», a renchéri un autre client. Approchés pour avoir les raisons de la présence de la police devant leurs locaux et la fermeture des agences, les responsables de la Banque Atlantique n’ont pas voulu répondre à notre sollicitation. Mais des sources judiciaires ont confié qu’il s’agit d’une exécution de justice. En effet, un différend oppose la Banque Atlantique à la Société nouvelle africaine des tabacs (SONATAB). Selon les responsables de cette société, l’opération consistait à défoncer les portes de la banque et à saisir tout le matériel. Mais, l’institution bancaire a souhaité que la SONATAB évalue le matériel pour qu’elle le rachète afin d’éviter la saisie. Chose que les premiers responsables de la SONATAB ont dit accepter pour éviter un trouble à l’ordre public. « Mais si cet engagement n’est pas respecté, nous n’allons plus hésiter à mettre à exécution notre menace », ont-ils prévenu. Selon leur récit, l’affaire remonte à 2012 quand la SONATAB a signé une convention avec la banque pour la construction d’une usine. La Banque Atlantique s’était engagée à financer le projet à hauteur de 25% et le reste sur financement du promoteur. Celui-ci ayant accompli sa part, a attendu que la banque respecte également son engagement en vain, malgré les multiples lettres d’interpellation. C’est ainsi que la société a saisi la justice qui a condamné la banque, en première instance comme en appel, à payer une somme de plus de trois milliards de francs CFA. La banque a demandé un référé à surseoir à la décision de la Cour d’appel mais la Cour de cassation l’a rejeté. Affaire à suivre …

Joseph HARO

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