Banque mondiale : de nouveaux engagements pour les pays du Sahel

A la fin de sa visite au Burkina Faso, le directeur général des opérations de la Banque mondiale, Axel Van Trotsenburg a animé un point de presse dans la soirée du 19 février 2020. Le bilan de son séjour et les engagements de l’institution dans le cadre du cycle de financement IDA-19 dans la région du Sahel ont été au menu des échanges.

Présent à Ouagadougou dans le cadre d’une tournée dans les pays de la région du Sahel, le directeur général des opérations de la Banque mondiale , Axel Van Trotsenburg, a dressé le bilan de son séjour au cours d’un point de presse , le mercredi 19 février 2020. « La mission a été très productive et excellente au Burkina Faso. Nous quittons le pays avec une note d’optimisme parce que nous avons rencontré beaucoup de convergences dans le diagnostic de la situation et aussi de la détermination aussi bien de la part de la banque que du gouvernement à travailler plus fort que jamais pour identifier et préparer des projets », a-t-il indiqué. En effet, au cours de sa visite, le directeur général des opérations de la Banque mondiale a discuté avec le Premier ministre, le Président du Faso, des responsables d’ONG, le secteur privé sur les priorités du moment. « La banque souhaite renforcer son engagement auprès des pays de la région. Nous voulons accompagner tous les pays, y compris le Burkina Faso avec un appui financier et une assistance technique et des études si cela est nécessaire », a-t-il expliqué. Par rapport à l’assistance financière, M. Van Trotsenburg a annoncé que la banque mondiale va octroyer entre 7 et 7,5 milliards de dollars à la région du Sahel.

Le fonds IDA est un fonds de la Banque pour les pays pauvres. « La Banque a négocié avec succès pour les prochaines trois années, 82 milliards de dollars au titre du fonds IDA. 53 milliards vont être destinés à l’Afrique, c’est quasiment 2/3 des ressources. Nous estimons qu’entre 7 et 7,5 milliards vont aller vers la région du Sahel », a-t-il précisé. Selon le directeur des opérations, les priorités dans le cadre du nouveau cycle de financement IDA19 qui entre en vigueur dès juillet 2020 vont concerner la création d’emplois, les infrastructures, l’électricité. « Nous avons compris qu’il y a un grand défi pour la création d’emplois surtout pour les jeunes parce que chaque année, 300 000 d’entre eux intègrent le marché. La population mérite mieux surtout en ces temps difficiles avec 700 000 personnes déplacées. Il faut accompagner le pays pour qu’il puisse rouvrir les écoles et donner de l’espoir à travers l’aide », a laissé entendre le haut fonctionnaire de la Banque.

Le Burkina classé parmi les pays fragiles

Selon Axel Van Trotsenburg, la bonne nouvelle est que dans l’IDA 19, il y a un guichet pour le secteur privé qui permet à la coopération financière de réduire les risques d’investissements dans le domaine des infrastructures dans les pays comme le Burkina Faso et le Niger, des pays classés dans la catégorie fragile.

Interrogé sur les implications de la classification dans la catégorie pays fragiles, le directeur général des opérations a répondu que le grand défi pour ces pays est d’obtenir des ressources. « 2/3 des ressources de IDA sont déterminés par la performance des pays. 1/3 est octroyé par les guichets : réfugiés, secteur privé, régional. Les ressources de ces guichets dépendent des projets que chaque pays développe. Le Burkina Faso a réussi à obtenir beaucoup d’argent déjà à travers IDA18. Nous souhaitons que le pays poursuive dans la même lancée », a révélé M. Van Trotsenburg. Le représentant-résident par intérim de la Banque mondiale au Burkina, Christophe Rockmore a ajouté que le pays des Hommes intègres réalise de bonnes performances en matière de gestion des ressources allouées par la banque. « Les taux de décaissement au Burkina Faso figurent parmi les meilleurs au monde depuis 2 années », a-t-il souligné. Après le Burkina Faso, la délégation de la Banque mondiale conduite par M. Van Trotsenburg va séjourner au Niger puis en Mauritanie, où elle va participer à un sommet du G5 Sahel.

Nadège YE

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