24 mois de prison pour escroquerie à travers des faux sms de retrait

A.S est un jeune résidant à Bobo-Dioulasso. Il a comparu, le 28 Avril 2023, devant la Chambre correctionnelle du Tribunal de grande (TGI) pour escroquerie. Le mode opératoire du prévenu est assez original. Il se présente à un guichet orange money, écrit un message de retrait et y introduit le code agent de ce guichet et attend qu’il y ait de l’affluence pour agir. Dès qu’il y a du monde, A.S en profite pour montrer le message au gérant. Celui-ci lui remet alors l’argent sans vérifier le message qu’on lui présente.

Par ce mode opératoire il a réussi à soutirer successivement 42 000 F CFA et 25 000 F CFA chez un même gérant. C’est à la troisième tentative où il voulait enlever 151 000 FCFA, qu’il sera arrêté parce que le gérant s’est rendu compte du subterfuge. A la barre, le prévenu a reconnu les faits. Il a justifié son acte par le fait qu’il est dans un besoin d’argent. Le parquet l’a reconnu coupable d’escroquerie et a demandé de le condamner à 24 mois dont 12 ferme et à une amende de 1 million F CFA avec sursis. Le tribunal statuant publiquement, contradictoirement et en premier ressort a condamné A.S à 24 mois de prison ferme et à une amende de 1 million F CFA avec sursis.


Vendeur de portables en ligne, il expédie des cartons vides à ses clients

T.S est un magasinier qui s’est beaucoup plus spécialisé dans la vente des portables en ligne. Il publiait sur sa page Facebook les photos des portables de « dernière génération » avec des prix beaucoup plus bas que la normale. Ces prix ont séduit plusieurs personnes dont A.D qui réside à Banfora. Celui-ci lui fait une commande d’un portable. Le prix est de 37 000 F CFA. Le marché conclu, T.S demande à son client de lui envoyer une avance pour qu‘il puisse lui expédier le portable par des transporteurs. A.D lui transfère la somme de 10 000 F CFA par orange money. T.S fait le colis et l’expédie à l’acheteur. Il lui communique le numéro d’envoi et exige qu’il lui paye le reliquat. Pour se rassurer, A.D va récupérer le colis et l’ouvre. Mais point de portable. C’est le carton vide du portable commandé que T.S a envoyé à son client. Il tente alors de joindre son fournisseur qui reste injoignable. Il porte plainte. T.S a été arrêté et conduit devant la Chambre correctionnelle du TGI de Bobo-Dioulasso. Il a reconnu les faits. Le parquet l’a reconnu coupable d’escroquerie, une escroquerie aggravée du fait qu’elle est commise par des moyens électroniques. Il est passible d’une peine de 5 ans à 10 ans. De ce fait, le parquet a requis 60 mois dont 36 ferme et une amende de 3 millions F CFA avec sursis. Le tribunal a légèrement réduit la peine en infligeant à T.S 60 mois dont 24 ferme et 3 millions F CFA d’amende avec sursis.


Elle demande au tribunal de donner la mort à l’homme qui a tué son mari

A.P est un jeune cultivateur résident dans un village situé à une centaine de kilomètres de Bobo-Dioulasso dans la province du Houet. Il est père de 6 enfants. Il a comparu devant la Chambre correctionnelle du TGI de Bobo-Dioulasso pour coups mortels. Selon les récits des faits à l’audience, A.P exploite un champ contigu à celui de F.B.

Sur sa parcelle, A.P élève des bœufs dont les excréments servent de fertilisants. F.B, son voisin, ne voit pas cette activité de bon œil et demande à A.P de déplacer ses animaux. Les bœufs sont gardés par ses enfants. A.P ne voyant pas ses enfants alors qu’il se faisait tard, s’est rendu à vélo dans le champ à leur recherche. En y allant, il passe devant la concession de F.B qui lui a proféré des menaces.

Il fait alors demi-tour. Non content de l’injurier, F.B, à l’aide d’une motocyclette, poursuit le prévenu, le rattrape à un carrefour et le prend par les colles. Se sentant en danger, A.P administre un coup de tête à F.B. Celui-ci s’écroule. Transporté à l’hôpital du village, puis dans une autre localité, F.B rend l’âme. Les examens médicaux ont montré que ce sont les coups de tête qui ont été la cause de la mort de F.B. AP a laissé entendre qu’il n’avait pas l’intention de donner la mort à F.B, âgé de 56 ans.

Des déclarations contraires de la famille du défunt qui prétendent que le prévenu avait l’intention de donner la mort. Lorsque le tribunal demande alors aux ayants droits ce qu’ils réclament suite au décès de F.B, son fils a souhaité que le prévenu A.P ne revienne plus au village. L’épouse du défunt va un peu plus loin. Elle demande au tribunal de donner la mort à A.P parce qu’il a tué son mari. Ni le parquet, ni le tribunal n’a cédé à cette requête. Le parquet a requis 60 mois dont 12 ferme et une amende de 1 million F CFA avec sursis. Le tribunal qui l’a reconnu coupable des coups mortels, l’a condamné à 84 mois dont 36 mois ferme et 300 000 F CFA d’amende avec sursis.


Elle pique des crises à chacun de ses procès.

S.S travaille dans un bureau d’Orange Money à Bobo-Dioulasso. Son employeur a constaté des écarts de près de 480 000 F CFA et a convoqué S.S, l’accusant d’avoir détourné son argent. Mais à chaque fois que la prévenue est appelée à la barre, elle pique des crises obligeant le tribunal à reporter le procès. Elle a comparu de nouveau, le 28 avril 2023, devant la Chambre correctionnelle du TGI de Bobo-Dioulasso. Là, elle pique encore une crise tout juste après avoir répondu qu’elle reconnait les faits à elle reprochés.

Mais cette fois ci, le tribunal a continué le procès. La victime a laissé entendre que c’est la somme de 5 millions F CFA qu’il a perdue au total. Mais c’est le montant de 480 000 F CFA qui a pu être tracé sur deux mois. A l’entendre, la prévenue a transféré cette somme sur son propre compte. La victime n’a rien demandé. Mais en retour, il a réclamé la moto et un portable que la prévenue a achetés quand elle était son employée.Le parquet a demandé de la condamner à 12 mois de prison et 500 000 F CFA, le tout avec sursis. Le tribunal a retenu les mêmes peines.


De nouveau à la barre après 7 ans passés en prison

Y.Z, 41 ans et père de 8 enfants, a été condamné en 2016 à 7 ans de prison pour coups et blessures. Il a été libéré en février 2023. A peine sorti de prison, Y.Z a comparu de nouveau ,le 28 Avril 2023, pour coups et blessures et vol d’une somme de 1 270 000 F CFA appartenant à P.A. Selon les récits faits par la victime P.A, Y.Z l’a accosté dans la rue et lui a dit d’arrêter de courir les femmes mariées. Il l’a par la suite poursuivi jusque dans un coin sombre. Là ,Y.Z, selon la victime, lui a pointé une arme et a retiré la somme de 1 270 000 F CFA qui se trouvait dans sa poche après lui avoir administré des coups. Mais, la version du prévenu Y.Z est toute autre.

Il dit avoir suivi une foule qui criait au voleur et qui voulait s’en prendre à P.A. C’est lui-même qui a convaincu la foule à ne pas lui porter des coups. S’agissant des 1 270 000 F CFA, YZ a soutenu que c’est un enfant qui l’a soutiré des poches de P.A. Il a retiré l’argent des mains de l’enfant qu’il a reversé à la police sur recommandation d’un agent de la police qui revenait d’un voyage et qui s’est retrouvé sur les lieux. Après les avoir longuement entendus, le parquet a trouvé qu’il n’y a pas d’infraction et a demandé de relaxer Y.Z. Une requête suivie par le tribunal qui n’a pas trouvé aussi d’éléments constitutifs de l’infraction.

Rassemblés par Adaman DRABO

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