2nd tour de la présidentielle au Niger: Les habitants de Balleyara ont voté dans le calme

A l’instar de leurs concitoyens, les habitants de Balleyara, localité située à une centaine de Km, à l’Est de Niamey, la capitale nigérienne, ont voté à l’occasion du 2nd tour de la présidentielle, le dimanche 21 février 2021 dans le calme. Selon la Commission électorale nationale indépendante (CENI) communale, 56 mille électeurs étaient attendus dans 194 bureaux de vote.

 Balleyara est une localité relevant de la région de Tillabéri, situé à 100 Km à l’Est de Niamey. Très tôt dans la matinée, à l’ouverture des bureaux de vote à 8 h 00, de nombreux électeurs prennent les files pour accomplir leur devoir civique. Hommes comme femmes sont heureux de choisir un nouveau président qui présidera aux destinées du Niger pour les cinq prochaines années. Amadou Salifou Aminatou est la présidente du bureau de vote 106 installée à l’école centre de Balleyara. Le sourire aux lèvres, elle confie que depuis le début des opérations électorales à 8h 4 mn, aucun incident n’est à signaler. Les membres du bureau de vote et les représentants des deux prétendants au fauteuil présidentiel, Mohamed Bazoum et Mahamane Ousmane sont venus à l’heure. « L’ambiance est cordiale entre nous. Après tout, c’est l’avenir de notre pays qui est en jeu. Aux premières heures, l’affluence était forte, mais elle a baissé. Sur 374 inscrits sur ma liste, 144 ont déjà voté avant midi », rassure la jeune présidente de bureau de vote. Idé Bilal Harouna, un instituteur contractuel depuis 15 ans vient de voter. Il n’a qu’un souhait : que le scrutin se déroule dans le calme et la paix et que le verdict soit accepté de tous.  Sa prière est que le président élu ait une « attention particulière » à l’endroit des enseignants du Niger et qu’il restaure la sécurité qui dans le pays. « Je souhaite que les enseignants contractuels soient intégrés dans la fonction publique », plaide M. Harouna.  Rencontré plus loin à sa sortie du bureau de vote 084, situé à la bibliothèque de la place publique dénommée OP/VN de Balleyara, son collègue, Boureima Soumana, contractuel depuis six ans dans l’enseignement technique et professionnel a une seule doléance pour le vainqueur de la présidentielle. « Je veux mon numéro matricule, quel que soit celui qui sera élu », déclare-t-il, l’air confiant. Awa Hassane, commerçante et membre du bureau des parents d’élèves du collège de la localité demande au nouveau président de sauver la scolarité de la jeune fille nigérienne.

« Sauver la scolarité de la fille nigérienne »

Des filles sont retirées du collègue contre leur gré par leurs parents, déplore-t-elle, pour être données en mariage. « Récemment, c’est une brillante élève de la classe de 5e qui a été donnée de force en mariage par son père. Elle n’avait que 15 ans alors que l’âge autorisé pour le mariage au Niger est de 18 ans. Mon vœu le plus ardent est que notre futur président préserve la scolarité de nos filles jusqu’en Tle », soutient Awa Hassane. Gendarme à la retraite, Ahmed Moussa, tue le temps sous un hangar après avoir voté. Le regard rivé sur la grande voie qui traverse Balleyara, il appelle de tous ses vœux au retour de la quiétude au Niger qui a trop souffert de l’insécurité ces dernières années. Pour lui, que ce soit Mohamed Bazoum ou Mahamane Ousmane qui sera élu, l’important est que la sérénité revienne dans les cœurs et que chacun puisse vaquer tranquillement à ses occupations. « Je suis un retraité, j’ai ma pension. Je n’espère que vivre mes vieux jours dans la tranquillité », souligne le sexagénaire. Hassane Moumouni, directeur de Radio Dallol de Balleyara, pense que cette élection traduit la maturité de la démocratie nigérienne. Cette alternance que va connaitre son pays fera parler autrement du Niger à l’extérieur. A l’école Aggou de la ville, l’affluence est impressionnante au bureau de vote 102 en cet après-midi. Des femmes fatiguées d’attendre ont trouvé l’astuce de contourner le rang vers la terrasse des salles de classes pour s’asseoir, le temps que leur tour arrive.

Le directeur communal de la CENI, Seyni Gado Moussa, affiche une assurance quant au déroulement sans incident du vote. « Depuis le matin, aucun incident n’a été remonté à mon niveau. Tout a été mis en œuvre pour que le matériel électoral soit acheminé à temps. Nous sommes sereins pour une issue sans problème du vote », conclut-il avant de s’engouffrer dans une voiture pour la ronde des bureaux de vote.

 Karim BADOLO

(Depuis Niamey au Niger)

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