Administration pénitentiaire : Une auto-évaluation pour la prise en compte du genre

Pour la ministre en charge des droits humains, Victoria Ouédraogo, l’auto-évaluation permettra de savoir si les spécificités accordées aux différents sexes dans l’administration pénitentiaire sont respectées.

Le ministère de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique a lancé, le mardi 20 avril 2021 à Ouagadougou, une auto-évaluation institutionnelle de l’administration pénitentiaire, sous l’angle du genre afin d’améliorer ses capacités de réponses aux attentes de la communauté.

L’administration pénitentiaire veut mieux s’assurer de la prise en compte du genre en son sein. Dans ce sens, sous l’égide du ministère de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique, elle s’est engagée dans un processus d’auto-évaluation institutionnelle sous l’angle du genre. Le lancement de cette activité est intervenu, le mardi 20 avril 2021, à Ouagadougou. Pour la ministre en charge de la justice, Victoria Ouédraogo, au regard du rôle primordial que joue l’administration pénitentiaire dans la protection des détenus et de leur réinsertion socioéconomique, l’initiative d’une telle auto-évaluation vient à point nommé.

Le processus, a-t-elle déclaré, vise à renforcer l’efficacité opérationnelle de l’administration pénitentiaire et à encourager la participation « pleine et égale » des hommes et des femmes au sein de ses services. Victoria Ouédraogo a ajouté que l’auto-évaluation devra, en outre, permettre d’identifier les ressources déjà disponibles au sein de l’administration pénitentiaire pour aborder les questions de genre, en termes de compétences et de relever surtout les bonnes pratiques ainsi que les difficultés rencontrées en matière d’intégration du genre dans la gestion du personnel.

« La particularité de cette auto-évaluation est qu’elle s’intéresse à un milieu assez complexe : la prison. Elle présente aussi l’avantage de créer au sein de l’administration pénitentiaire les conditions d’une plus grande diversité au sein du personnel et d’améliorer les conditions de travail », a-t-elle soutenu. A ce propos, la ministre en charge de la justice a exhorté les membres du Comité de suivi et du Groupe de travail, chargé de l’évaluation, a beaucoup de rigueur afin d’aboutir à des conclusions pertinentes.

Répliquer l’exercice ailleurs

La représentante-résidante adjointe du PNUD au Burkina, Isabelle Tschan :
« L’exercice permettra d’assurer un fonctionnement répondant aux plus hautes normes de responsabilité professionnelle ».

Mise en œuvre dans le cadre du programme Cohésion sociale, sécurité et l’Etat de droit (CoSED), l’activité a été saluée par la Représentante résidente adjointe du PNUD au Burkina Faso, Isabelle Tschan. En effet, a-t-elle dit, une administration pénitentiaire qui favorise l’égalité des sexes est celle qui prend en considération les besoins différents des hommes et des femmes en ce qui concerne la justice et la sécurité.

« Cette auto-évaluation est une manifestation d’une ambition en faveur d’une véritable prise en compte du genre par les structures de l’administration pénitentiaire avec pour but de veiller sur la sécurité des détenus », a fait savoir Isabelle Tschan. Relevant que le processus de l’auto-évaluation conduira non seulement au suivi régulier des progrès réalisés en matière de prise en compte du genre au sein de l’administration pénitentiaire mais aussi d’ajuster le plan d’actions triennal, Mme Tschan a souhaité que l’exercice soit répliqué dans d’autres administrations. « Au-delà des conclusions qui en résulteront, la conduite du processus fait partie d’une démarche vers un changement transformationnel souhaité », a-t-elle indiqué.

Le ministère en charge de la femme qui fait de l’égalité entre les sexes son cheval de bataille, a aussi exprimé sa satisfaction de la mise en œuvre d’un tel projet. A entendre, la représentante du département, Ursule Kaboré, la transversalité de la dimension genre incombe à l’ensemble des acteurs du développement. Parmi ceux-ci, elle a cité les Forces de défense et de sécurité (FDS) dont la mission, a-t-elle rappelé, est de veiller à la protection des droits des femmes et des hommes. Pour cela, elle a souhaité que de cette auto-évaluation sortent des actions propices et idoines à l’effet de contribuer à une implémentation systématique du genre au sein de l’administration pénitentiaire.

« L’activité sera sanctionnée par un plan d’actions permettant de cibler les interventions aux besoins différenciés des femmes, des hommes, des filles et des garçons », a indiqué Mme Kaboré. Tout comme la ministre en charge de la justice, elle a réitéré ses gratitudes au PNUD pour l’accompagnement toujours renouvelé pour l’atteinte des objectifs de leurs départements respectifs.

Soumaïla BONKOUNGOU

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