Allons à la Majorité !

Est-ce qu’il y a encore de la place à la Majorité pour un dernier arrivage ? Mon voisin aussi veut frapper au portail du sérail. Il m’a dit qu’il a décidé de faire le pas le plus patriotique et historique de sa vie. Après réflexion, il s’est finalement rendu compte qu’en réalité, il n’y a pas de raison de s’opposer à qui que ce soit sous nos tropiques. On ne peut pas s’opposer pour construire un pays. Ce serait comme courir et se gratter quelque part. Il a même remis à plat et en cause la démocratie en fustigeant le multipartisme. Pour lui, on ne peut pas avoir plus de cent partis politiques, parce qu’on n’a pas besoin de plus de cent visions pour bâtir une nation.

Le pluralisme est le fondement de la démocratie mais à quoi bon se multiplier quand on peut s’additionner pour ne pas se diviser et mieux compter les uns sur les autres ? Et puis, quand la patrie vous appelle et vous tend la main, vous ne pouvez pas faire le muet et jouer le manchot. Il faut vite aller répondre et être disponible à servir avec ou sans soupe. Mon voisin n’a pas entendu d’appel de la patrie mais il a déjà dit oui. Il a même paraphrasé un grand homme en ces termes : « il ne faut pas attendre que la Majorité vous appelle ; il faut aller vers la Majorité ». Il souhaite que tous les partis politiques entrent dans la Majorité pour donner du sens à la démocratie et booster le développement du pays.

Il trouve même que c’est du gâchis de financer des partis politiques à coût de milliards et dont la grosse part va dans les poches des « dealers », pardon, des
« leaders ». Pour lui, il faut ouvrir la Majorité aux bonnes volontés de tout bord. Parce qu’il n’y a rien de plus beau qu’un homme qui se donne, s’adonne et s’abandonne à ses adversaires pour que de l’adversité renaisse l’unité dans la communauté.
Est-ce qu’il y a encore de l’espace à la Majorité pour héberger les passagers de l’impasse ? Autant la nature a horreur du vide, autant le comble attire le manque.

La politique est un jeu et seuls ceux qui la pratiquent avec praxis savent que tout est possible. L’impossible n’est qu’une vue de l’esprit et ce qui n’a jamais été existe déjà en politique. On peut vraiment penser que l’horizon est la ligne qui marque la rencontre entre le ciel et la terre et professer que l’avenir se conjugue au présent. Il paraît que c’est le terrain qui commande la manœuvre. On ne négocie pas un virage à 180 degré en contemplant son rétroviseur. On regarde devant soi, parce que chaque iota passé est déjà dépassé, suffisamment loin pour être un frein à la marche en avant du rêve éprouvé. En vérité, on ne va jamais à la Majorité la tête haute et l’honneur à pique…

 

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