Campagne agricole humide 2018-2019 : Les producteurs du Centre-Ouest, optimistes

Le ministre de l’Agriculture, Salifou Ouédraogo : «Il y a un bon déroulement de la campagne au Centre-Ouest».

Le ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydroagricoles, Salifou Ouédraogo, s’est rendu, le samedi 14 septembre 2019, dans la région du Centre-Ouest, dans le cadre du suivi de la campagne agricole humide 2019-2020.

La physionomie des champs dans la région du Centre-Ouest augure de bonnes moissons, malgré l’installation tardive de la pluviométrie. C’est le constat fait par le ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydroagricoles, Salifou Ouédraogo, lors d’une tournée dans plusieurs exploitations agricoles de la région, le samedi 14 septembre 2019. En effet, dans la plupart des champs visités, les cultures sont au stade de floraison ou de maturation.

A Sabou, commune rurale située à 25 km de Koudougou dans la province du Boulkiemdé, l’agropasteur Adama Kabré produit le maïs, le sorgho, l’arachide et le niébé sur une superficie de 11 ha. Le septuagénaire confie qu’il utilise les demi-lunes, les cordons pierreux et le zaï pour faire face aux poches de sécheresse. En sus, il compte à son actif des bovins, des ovins, des caprins et de la volaille. « L’élevage me fournit de la matière organique nécessaire pour les cultures », affirme-t-il, sourire aux lèvres.

Il dit être satisfait de la physionomie des cultures. Il précise que que le mérite revient aux services techniques du ministère de tutelle qui l’accompagnent. « J’ai aussi bénéficié de subventions en intrants agricoles et de formations aux techniques agricoles », confie M. Kabré. Il ajoute, avec fierté, qu’il est devenu une référence en matière de bonnes pratiques agricoles.

« Certains jeunes des centres de formation me sollicitent pour apprendre des méthodes », a-t-il indiqué. A Nariou, toujours dans le Boulkiemdé, le groupement « Nawamanegba » exploite un bas-fond rizicole de 90 ha. Dans cet espace aménageable à 120 ha, le riz est au stade d’épiaison. « D’ici deux à trois semaines, tout sera en épi. L’on passera au stade de grain pâteux », a soutenu Adjarata Kaboré, présidente du groupement. Pour une meilleure production, un bouli a été aménagé, afin d’irriguer les exploitations pendant les poches de sécheresse. Le groupement, en plus de l’Etat, a bénéficié également de l’appui de la Chine avec l’octroi de trois batteuses de riz.

Miser sur des cultures de contre-saison

Selon Mme Kaboré, le matériel va faciliter leur travail. « Je suis très contente et je remercie le ministère de l’Agriculture et la Chine pour leur apport », lâche-t-elle. Le chef de l’assistance technique chinoise, De Liang Xigo Ping, souligne que les machines sont très pratiques.

« Elles peuvent être utilisées dans tous les bas-fonds du Burkina Faso », argue-t-il. Sur le site de la coopérative Relwendé de Tanghin-Wobdo, un terrain de 400 m2, le niébé est en floraison. La responsable, Sanata Kaboré, dit se réjouir de l’accompagnement des agents techniques agricoles. Cependant, elle fait savoir que la coopérative rencontre des difficultés. Il s’agit notamment de l’insuffisance des équipements et du manque de magasin pour stocker les récoltes.

Au centre de promotion rural de Goundi, dans la province du Sanguié à 15 km de Koudougou, 50 jeunes, dont 12 filles, sont formés dans les domaines de l’agriculture, l’élevage et l’artisanat. Des champs individuels ont été aménagés pour permettre aux apprenants de cultiver le sorgho et le niébé. Le centre dispose entre autres d’un forage muni de pompe solaire et de sites maraîchers.

Cependant, la vétusté des infrastructures, l’insuffisance des moyens de production et le déblocage tardif des fonds alloués constituent un handicap à son fonctionnement. A l’issue de la visite, le ministre Salifou Ouédraogo déclare être satisfait de l’avancée des cultures. De son avis, il y a de l’espoir et avec les techniques de gestion de l’eau et de la fertilité des sols, l’on peut arriver à gérer les poches de sécheresse.

Pour les aménagements, le ministre recommande que les producteurs mettent en place un mécanisme d’autofinancement ou d’autogestion. Pour lui, il faut un renforcement des capacités des producteurs. « Ils doivent se professionnaliser pour un meilleur rendement. Il est nécessaire pour les paysans de miser sur des cultures de contre-saison pour affronter les aléas climatiques qui ne permettent pas une bonne exécution de la campagne agricole », soutient le ministre de l’Agriculture.

Mariam OUATTARA
Djakaridia SIRIBIE

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