Changement climatique dans les pays en développement : Des mesures d’adaptation plus « réactives que proactives »

Selon le professeur Kouami Kokou de l’Université de Lomé, les mesures d’adaptation aux impacts du changement climatique consistent, entre autres, à supporter les pertes, modifier les menaces, prévenir les effets, changer l'utilisation.

A l’occasion de l’atelier régional de formation sur l’adaptation au changement climatique basée sur les forêts et les arbres au profit des acteurs forestiers africains, organisé par Africain forest forum (AFF), du 15 au 19 août 2022 à Niamey, au Niger, l’enseignant-chercheur à l’Université de Lomé, au Togo, Pr Kouami Kokou, a livré une communication sur l’adaptation au changement climatique. Il est ressorti que dans les pays à faibles revenus, les actions d’adaptation au changement climatique sont « plus réactives que préventives », et sont basées sur des stratégies d’évitement, d’adaptation, de retrait, d’ajustement, d’acceptation, de répartition des risques ou de sécurisation des revenus ou des ressources.

Si les manifestations ou les effets du changement climatique varient d’une région du monde à une autre, les actions pour y faire le sont également. Dans sa communication sur la définition des concepts, lors de l’atelier régional de formation sur l’adaptation au changement climatique basée sur les forêts et les arbres, organisé par Africain forest forum (AFF), du 15 au 19 août 2022 à Niamey, au Niger, le professeur Kouami Kokou de l’Université de Lomé, s’est appesanti sur les mesures adaptatives qui ont cours dans les pays en développement. Citant Berrang-Ford et al. (2011), il a indiqué que les stratégies développées dans ces régions à faibles revenus pour faire face aux impacts de la variabilité climatique sont plus réactives que proactives. Destinées donc à parer au plus pressé et non orientées vers l’anticipation, leurs actions palliatives portent essentiellement sur l’évitement, l’adaptation, le retrait, l’ajustement, l’acceptation, la répartition des risques ou la sécurisation des revenus ou des ressources.

Se référant aux travaux de Burton et al. (1993), Pr Kokou a également fait savoir qu’il existe huit catégories de mesures d’adaptation au changement climatique. Il y a d’abord la notion de « pertes portantes », qui est une mesure mise en œuvre « lorsque les personnes affectées ne sont pas en mesure de réagir (par exemple, les communautés défavorisées) ou lorsque le coût des mesures d’adaptation est supérieur aux dommages anticipés ou au risque prévu ». Il y a ensuite l’action de partage des pertes qui intervient quand les pertes dues aux impacts du changement climatique sont partagées entre les membres de la communauté.

Les mesures d’adaptation au climat dans les pays en développement sont plus réactives que proactives.

La solution par le changement de comportent

Cette solidarité agissante peut être locale ou mondiale et se traduire par des le biais de projets de réhabilitation, d’aide humanitaire et de reconstruction financés par des fonds publics ou par la fiscalité. La modification de la menace par un certain niveau de contrôle sur l’événement environnemental, à travers, par exemple, les travaux d’infrastructure de contrôle des crues (barrages, digues) pour modifier l’effet dévastateur des inondations, et les techniques de prévention des effets, en l’occurrence la culture d’espèces tolérantes à la sécheresse, résistantes aux maladies et aux ravageurs, constituent également des solutions adaptatives au changement du climat.

A cela s’joute les mesures de changement d’usage, de lieu et de recherche de nouvelles technologies et méthodes pour améliorer le processus d’adaptation. La dernière catégorie d’action d’adaptation au changement climatique consiste à éduquer, informer et encourager le changement de comportement souhaité, par l’entremise des campagnes d’éducation et d’information du public.

Mais ces capacités d’adaptatives, selon Pr Kokou, peuvent être affectées, entre autres, par des facteurs suivants comme la disponibilité de ressources pour financer l’adaptation, l’accès et les compétences pour gérer l’information, le pouvoir qu’ont des écosystèmes à s’étendre dans de nouvelles zones ou des espèces à migrer. Selon lui, les forêts, qui couvrent 31 % de la superficie terrestre, avec 50% de la superficie forestière encore relativement intacte, jouent un rôle important dans la régulation des systèmes climatiques et dans l’adaptation de l’homme au changement climatique, en en raison de leur capacité à séquestrer d’énormes quantités de carbone, à réduire les gaz à effet de serre.

Mahamadi SEBOGO

Windmad76@gmail.com

Depuis Niamey, Niger

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