Droits en santé sexuelle et reproductive : Des acteurs pour un changement de logiciel d’intervention

En pré-conférence de Women Deliver à vancouver, Equilibres et Populations, Médecins du monde France et le ministère français  des affaires étrangères   ont co-organisé, le 3 juin 2019 une session sur le thème : « investir sur les Droits en santé sexuelle et reproductive (DSSR) en Afrique francophone : peut-on mieux faire ».  La ministre burkinabè en charge de la promotion de la femme, Laurence Ilboudo et le Pr Charlemagne Ouédraogo, qui étaient parmi les panelistes ont montré les acquis du Burkina Faso et insister sur la nécessité de les maintenir.

Les défenseurs des droits en santé sexuelle et reproductive sont conscients qu’il faut accélérer le changement en Afrique de l’Ouest francophone. Un panel co-organisé par Médecins du Monde France, Equilibres et Populations et le ministère des affaires étrangères françaises leur ont permis d’échanger sur ce qui est fait en matière de de Droit en santé sexuelle et reproductive (DSSR) et de faire des propositions.

Il est ressorti que des progrès ont été accomplis, mais le fusil doit être changé d’épaule, car on est  toujours loin des Objectifs du développement durable (ODD), des engagements du Caire sur la population, et du respect du protocole de Maputo sur la mortalité maternelle. « Nous travaillons avec les organisations de la société civile, les gouvernants, et tous sont d’accord qu’il est nécessaire aujourd’hui de changer de logiciel d’intervention et d’avoir plus de moyens pour accéder aux changements plus significatifs en matière de DSSR », a indiqué la directrice exécutive de Equilibres et Populations, Aurèlie Gal-Régniez.

Il y a donc à en croire les différents acteurs, une impatience à changer, une nécessité à questionner sur le modèle de partenariat de financement et des interventions pour envisager des résultats plus efficaces.

Le Burkina Faso, un modèle

La ministre en charge de la femme, Laurence Ilboudo et le gynécologue  Charlemagne Ouédraogo étaient parmi les panelistes. Mme la ministre  a présenté, les acquis du Burkina en matière des DSSR. En effet, le Burkina a depuis des années, une ligne budgétaire de 500 millions de F CFA pour les achats des produits contraceptifs. Il a adopté la gratuité des soins  de la mère et de l’enfant de moins de 5 ans et récemment depuis le 1er mai la gratuité des produits contraceptifs est mise en œuvre. Tout cela fait du Burkina un leader en Afrique de l’Ouest. « La gratuité coûte 28 milliards de  F CFA et nous disposons pour commencer 1,8 milliard de F CFA, il y a donc la nécessité de mobiliser les ressources auprès de nos partenaires », a plaider Mme la ministre. Le pays est leader dans la sous-région et partage ses expériences avec ses voisins.  Cependant, il doit maintenir ses acquis et pour cela « les défenseurs des droits des femmes doivent y veiller », a dit Mme Ilboudo. In fine, l’ensemble des acteurs sont conscients que rien n’est acquis de façon absolue en témoigne certains pays comme les Etats Unis qui connaissent un net recul en matière de DSSR. Aussi, il faut que les pays africains puissent développer des mécanisèrent de financement pérennes en mobilisant des ressources internes pour la protection des droits des femmes. Il y a également la nécessité d’appliquer effectivement les lois et les engagements nationaux, régionaux ou internationaux.

Comme elle l’a dit dans son rapport de synthèse du panel, la directrice adjointe du Médecins du monde France,  Catherine Giboin, le droit sexuel et reproductif est un prérequis  des droits des femmes. Ainsi, les acteurs s’accordent que l’approche par le droit est une source d’efficacité et doit être au centre des principes d’intervention. Et celle-ci doivent se faire en alliance d’où la nécessité de trouver des nouveaux modes de financement de l’action collective.

Boureima SANGA

bsanga2003@yahoo.fr

Laisser un commentaire