Festival des cinémas d’Afrique de Lausanne : L’ambassadeur, Représentant permanent du Burkina Faso a Genève est allé soutenir la délégation burkinabè

L'ambassadeur, Dieudonné, Désiré W. SOUGOURI, avec les musiciens et la réalisatrice

La 16e édition du Festival des cinémas d’Afrique Lausanne a eu lieu du 17 au 21 août 2022 à Lausanne, en Suisse. Le Burkina Faso a été fortement représenté avec une délégation conduite par le délégué général du Festival Panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), Moussa Alex SAWADOGO. Les artistes-musiciens-slameur, Ali Doueslik OUEDRAOGO, Erick YELKOUNI et Oussou Kiswendesida OUEDRAOGO, ainsi que la réalisatrice de la Radiodiffusion Télévision du Burkina (RTB), Delphine Yerbanga, y ont présenté un spectacle « live » et un film documentaire.

L’ambassadeur, Représentant permanent du Burkina Faso à Genève, Dieudonné Désiré W. SOUGOURI, a effectué le déplacement, le samedi 20 août 2022, à Lausanne, cette ville du Canton francophone de Vaud, afin d’apporter son soutien aux membres de la délégation burkinabè.

De gauche à droite, le directeur de la cinémathèque africaine de Ouagadougou, Léonce Tira ; Sam Genet, Coordonnatrice du Festival des cinémas d’Afrique de Lausanne, L’ambassadeur, Dieudonné, Désiré W. SOUGOURI et le Délégué Général du FESPACO, Moussa Alex Sawadogo

Bien présents aux côtés de leurs représentants culturels, beaucoup de membres de la communauté burkinabè de Lausanne et d’autres contrées de la Suisse ne se sont pas laissés conter l’événement. L’on a vu, aux différentes manifestations, entre autres, des responsables et membres d’Associations des burkinabè en Suisse, le délégué du Conseil supérieur des burkinabè de l’étranger (CSBE), Tahirou KOMI, des burkinabè résidant à Genève, France, et Italie voisines.

Le vendredi 19 août, le Théâtre de Verdure de la salle des fêtes du Casino de Montbenon, au cœur de Lausanne, a accueilli la production du poète, slameur et acteur, Ali Doueslik Ouedraogo, accompagné des musiciens Erick Yelkouni et Oussou Kiswendesida Ouédraogo. Le spectacle dénommé ciné-slam « une symphonie de mots et d’images », s’est déroulé devant un public important, dont une délégation de la mission Représentation Permanente du Burkina Faso à Genève.

Le ciné-slam fut un des moments forts du festival. Le slameur, poète et acteur burkinabè, Doueslik et les musiciens, Erick Yelkouni et Oussou Kiswendesida Ouédraogo ont fait voyager les spectateurs sur 50 ans d’histoire du cinéma du Burkina Faso, à travers des extraits et séquences de films emblématiques.

Véritable « patchwork » de poésie, de musique live et d’images audiovisuelles, le spectacle, produit par Génération Films, est un récit lyrique et captivant du parcours cinquantenaire du cinéma burkinabè. Doueslik a transporté son public, au rythme du slam, de la musique « live » et des extraits de films, du premier qui date de 1972, au dernier, produit en 2021. Plus d’une centaine de chefs-d’œuvre (fiction, documentaires, séries, et animations), grâce à un minutieux travail de montage et de mixage, ont permis de composer une fresque originale de sons et images de la cinématographie burkinabè. Devant le public lausannois émerveillé, les jeunes burkinabè ont déroulé un mini FESPACO. Bien de témoins des performances de Doueslik ont jugé le spectacle inédit et mémorable.

Le samedi 20 août 2022, dans la soirée, c’était au tour de Delphine Yerbanga d’être accueillie par les festivaliers et cinéphiles de la salle des fêtes du Casino Montbenon, pour le premier passage de son film documentaire intitulé « Les traces d’un migrant ». C’était en présence de l’Ambassadeur, Dieudonné Désiré W. SOUGOURI.

« Les traces d’un migrant », résume, selon la réalisatrice, Delphine Yerbanga, la quête identitaire de deux sœurs jumelles. Le film documentaire parcourt l’itinéraire fragmenté d’un migrant burkinabè, Abdoulaye Ouédraogo, dont la famille biologique a perdu toute trace, depuis son départ du Yatenga, sa terre natale, il y a plusieurs décennies.

Séance d’échange avec les spectateurs à l’issue de la projection du film « Traces d’un migrant » de Delphine Yerbanga

Embarqué dans l’intimité de la famille Ouédraogo, l’objectif de la caméra accompagne Idrissa Ouédraogo, frère cadet du migrant (fil rouge de la trame), les enfants du migrant (les sœurs jumelles, Adama et Awa), dans leurs recherches. Le périple mène les protagonistes de la quête, du Burkina Faso au Sénégal (Dakar et Saint-Louis), puis en Guinée-Bissau, et à nouveau au Burkina Faso. Un voyage initiatique, plein de rebondissements, de deux jumelles, qui plonge le spectateur au cœur de la problématique de la migration.

« Les traces d’un migrant » a été projeté une deuxième fois, le dimanche 21 août. Apprécié avec plus d’un superlatif par les festivaliers et les cinéphiles, le film documentaire de Delphine Yerbanga a fait bonne impression. Il faut rappeler qu’il a reçu le Grand Prix du Président du Faso du meilleur film, au FESPACO 2021. Il a également été présenté à d’autres festivals.

« J’ai trouvé le film très, très émouvant. Je suis encore émue presqu’aux larmes. J’ai trouvé les deux jumelles, attachantes. Les personnages du film sont tous attachants et débordants d’amour, de reconnaissance. C’est vivant, ça nous fait voyager, ça nous fait voir des gens de différentes nations. Ce qui m’a touché, c’est la différence des langues. La famille, laissée par le migrant, en Guinée Bissau ne parle pas la même langue que les jumelles, au Sénégal. Arrivées au Burkina Faso, elles doivent, à leur tour, apprendre la langue locale. Il y a des traducteurs, mais tous les personnages se comprennent. Ça, ça démontre toute la diversité de l’Afrique », apprécie une cinéphile, à la sortie d’une projection.

L’originalité du film, ont relevé certains commentaires, c’est qu’il jette un regard sur la plus importante migration, qui se fait à l’intérieur de l’Afrique et qui est moins visible en occident, contrairement à celle qui est sous les projecteurs, celle qui est plus documentée par les médias occidentaux.

A côté des projections, toujours suivies d’échanges avec les réalisateurs, des tables-rondes ont été organisées autour des films projetés autour du thème « Créer pour résister-résister pour créer », offrant ainsi des espaces d’animation qui réunissaient modérateurs, festivaliers, réalisatrices et réalisateurs.

Après deux années de restrictions dues à la pandémie du Covid 19, le Festival cinémas d’Afrique de Lausanne, qui totalise 15 ans, a pu renouer avec sa tradition d’hommage rendu au talent des réalisateurs et réalisatrices africains. Cette année, il a donné à voir plus de 60 films, tous genres confondus (fictions, animations, documentaires, films expérimentaux). Le panorama 2022 a offert aux festivaliers et cinéphiles une variété de nouveaux films, d’œuvres primées ou à découvrir, des productions inédites, issues des différentes régions et cultures du continent africain et de sa diaspora.

Selon la coordinatrice générale du Festival, Madame Sam Genet, cette édition a véritablement tenu ses promesses, malgré les deux années perturbées par le covid-19. Elle a totalisé 25 pays représentés dans la programmation, avec 62 films projetés en salle et en plein air. « Pour nous, le Burkina Faso a une place particulière dans notre Festival, et dans le cinéma africain », apprécie cette habituée du FESPACO un des partenaires privilégiés du Festival des Cinémas d’Afrique de Lausanne.

Mission, Représentation Permanente du Burkina Faso à Genève

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