Fin du Programme Presimètre : Les acteurs dressent un bilan satisfaisant

La Directrice-pays de Diakonia, Nadine Koné : « le soutien apporté au coup d’Etat montre que le processus démocratique ne satisfaisait pas les citoyens ».

Le comité de pilotage du programme Présimètre a tenu, le mardi 8 fevrier 2022, à Ouagadougou, sa session de clôture.

Le Presimètre, programme de renforcement de la redevabilité politique et économique a pris fin. Son comité de pilotage s’est en effet tenu le mardi 8 fevrier 2022, à Ouagadougou, pour faire le point des activités mises en œuvre dans le cadre de ce programme qui est financé par la Suède, la coopération Suisse et l’Union européenne, exécuté par Diakonia.

L’objectif de la rencontre, selon les organisateurs, a été, entre autres, d’examiner et d’adopter le rapport d’activité 2020-2021 ainsi que les bilans financiers, d’apprécier les résultats de l’évaluation finale du programme et de faire des recommandations pour de meilleures perspectives. Selon la Directrice-pays de Diakonia, Nadine Koné, le Presimètre a été exécuté de 2017 à 2021 avec des résultats satisfaisants.

« Nous sommes à la fin des premières phases et nous nous retrouvons pour réfléchir sur les leçons, les acquis engrangés et aussi parler des perspectives. Le bilan pour nous est positif », a-t-elle declaré. Pour la mise en œuvre des activités, a souligné Nadine Koné, le Presimètre a eu le concours de 15 partenaires pour la consolidation de la démocratie au Burkina Faso. Il a surtout été question, a-t-elle rappelé, d’évaluer la performance des autorités à travers le président du Faso et les engagements qu’il avait pris vis-à-vis des citoyens et qui avaient conduit à son élection.

« Pendant tout le long du programme, nous avons essayé de voir ce qui a été mis en œuvre, conformément aux engagements que les autorités avaient pris avec les citoyens. Bien que nous soyons satisfaits des acquis, nous pensons qu’il reste beaucoup à faire en termes de la consolidation de la démocratie », a laissé entendre la Directrice-pays de Diakonia.

Des défis à relever

En termes de résultats, le comité de pilotage a, en effet, relevé l’ancrage démocratique, l’utilisation des Technolologies de l’information et de la communication (TIC) dans le suivi des politiques publiques, le renforcement des compétences des acteurs, les productions des connaissances, etc. Pour ce qui concerne l’ancrage démocratique, il est ressorti que le Presimètre a permis de le renforcer au bénéfice des citoyens des villes et campagnes et d’instaurer une culture de redevabilité.

« Notre plus grande satisfaction est d’avoir contribué au renforcement de la démocratie plus précisément de la redevabilité au Burkina », s’est réjouie Nadine Koné. Toutefois, au regard de la situation nationale, marquée par l’avènement du MPSR au pouvoir, les acteurs chargés de la mise en œuvre du Presimètre, ont estimé que le travail de renforcement de la démocratie reste encore à être consolidé.

« Si elle n’a pas donné satisfaction dans la forme qui était proposée aux citoyens, il nous faut nous asseoir, prendre un moment de réflexion, repenser ce principe de démocratie ainsi que sa pratique afin qu’elle réponde aux aspirations des citoyens », a soutenu Mme Koné.

C’est pourquoi, a-t-elle laissé entendre, Diakonia et ses partenaires, dans la seconde phase du programme, projettent de réfléchir avec les différentes parties prenantes sur les principes et valeurs démocratiques afin qu’elles soient plus inclusives et participatives. Pour le chargé de programme à l’Ambassade de la Suède au Burkina, un des partenaires clé de l’initiative, Tom Jinert Baret, le Presimètre a été un projet très actif en matière de renforcement des acquis démocratiques.

« Le programme a vraiment aidé, donné un soutien à la société civile burkinabé. Et pour la Suède, c’était vraiment une priorité », a-t-il souligné. Toutefois, a relevé Tom Jinert Baret, d’énormes défis doivent être relevés pour un bon suivi citoyen des politiques publiques en vue d’une meilleure promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance. Il s’agit de l’absence d’internet dans certaines interventions, les difficultés de mobilisation de certains acteurs et la dégradation de la sécurité au cours de ces dernières années.

Soumaïla BONKOUNGOU

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