Haro sur l’impunité ?

A la faveur de son discours d’orientation et d’engagement patriotique, le Premier ministre Apollinaire Kyélem de Tambèla a laissé clairement transparaître sa volonté de lutter contre l’impunité et sa “fille aînée’’ la corruption qui freine le développement du pays depuis quatre décennies. Si le capitaine Ibrahim Traoré a pu dire dans son adresse aux politiques qu’il n’y avait guère d’infrastructures socioéconomiques de base dans le Sahel profond et que les seules qui sont plus ou moins en état de marche datent de la période coloniale, c’est en raison du fait de cette corruption effrénée qui gangrène tout le corpus social, au point que le citoyen lambda en est arrivé à perdre toute confiance aux pouvoirs publics avec à la clé un incivisme grandissant.

Pour une reconnexion avec les masses populaires, la seule voie qui vaille est la promotion d’une gouvernance par l’exemple. Il ne s’agit plus de dire, mais de faire, de faire-faire et de faire-savoir, le tout avec savoir-faire. Le programme de Me Kyélem s’articule autour de la réforme globale de l’administration publique de l’Etat et de la bonne gouvernance économique. Pour ce faire, il faudra instituer à tous les échelons la culture de la transparence, de l’objectivité et de la responsabilité. Aussi, il faudrait prévenir et éradiquer les maux communs à beaucoup d’administrations publiques à savoir la gabegie, la corruption, le népotisme, la paresse et le trafic d’influence. Nous parlons des « vrais dossiers, car il n’est pas rare d’entendre dire que les vraies choses dorment à l’inspection générale d’Etat pendant que l’on s’acharne sur les voleurs à la petite semaine ». En soulignant sa volonté de lutter contre la délinquance à col blanc, le PM va dans le sens de la volonté populaire et il sera jugé aux résultats.

Fini le temps des doctes paroles sans effets sur le panier de la ménagère ou sur la santé du peuple et son degré de conscience patriotique. La promotion du capital humain à travers une gouvernance soucieuse de l’équilibre des grands agrégats macro-économiques et jalouse de la souveraineté nationale, voilà le credo. A charge pour le capitaine Traoré et ses troupes de gagner la guerre contre le terrorisme et que la construction de ce Burkina fort, solidaire et démocratique où règnent l’harmonie, l’ordre et la justice soit possible. Bouleversons donc qualitativement les statistiques.

Boubakar SY

Laisser un commentaire