Inondations au Burkina Faso : Plus de 50 000 personnes à assister d’urgence

La ministre en charge de l’action humanitaire, Hélène Marie Laurence Ilboudo/Marchal : « Nous priorisons les personnes indigentes  dans l’assistance humanitaire ».

La ministre de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action humanitaire, Laurence Ilboudo, a animé un point de presse sur la situation humanitaire au Burkina Faso, le mardi 22 septembre 2020 à Ouagadougou.

Le Burkina Faso fait face à des cas d’inondations et à des vents violents, depuis le mois d’avril 2020, occasionnant 106 228 personnes sinistrées dont 50 052 personnes très vulnérables ayant besoin d’une assistance d’urgence sur l’ensemble des 13 régions, soit 17 705 ménages affectés. Du moins, la ministre de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action humanitaire, Hélène Marie Laurence Ilboudo/Marchal, l’a signifié aux journalistes au cours d’un point de presse, le mardi 22 septembre 2020. A la date du 18 septembre 2020, a-t-elle cité, l’on dénombre 112 blessés, 12 378 maisons détruites, plus de 500 tonnes de vivres emportées par les eaux et plusieurs hectares de champs inondés.

Face à cette situation de catastrophe, a-t-elle relevé, le gouvernement et ses partenaires humanitaires ont entrepris des actions pour apporter secours et assistance aux personnes sinistrées. Il s’agit, entre autres, a appuyé la ministre, de plus de 400 tonnes de riz, mil, maïs, haricot déjà distribués à 18 750 personnes, la réhabilitation de 2 700 abris d’urgence, 1 400 moustiquaires distribuées, 100 latrines reconstruites dans les habitations détruites et 75 blessés pris en charge à travers le fonds de solidarité. Dans le souci d’apporter une réponse prenant en compte les secteurs prioritaires, a-t-elle rappelé, le gouvernement, en déclarant l’état de catastrophe naturelle, a décidé du déblocage d’un montant de 5 milliards F CFA. Selon la ministre en charge de l’action humanitaire, la situation humanitaire actuelle du pays est aussi marquée par des déplacements massifs de personnes à la suite de la crise sécuritaire.

Pour ce qui concerne les Personnes déplacées internes (PDI), a-t-elle mentionné, elles sont estimées à un million trente-quatre mille six cent neuf (1 034 609) à la date du 8 septembre 2020. Réparties dans 112 420 ménages, les PDI ont été accueillies dans 257 communes, a-t-elle fait savoir. A entendre Mme Ilboudo, dans le cadre de la gestion des PDI, 4 147 ménages ont reçu des abris d’urgence, 152 392 enfants non scolarisés âgés de 3 à 17 ans touchés par la crise ont eu accès à l’éducation de base formelle ou non formelle, 20 000 PDI ont bénéficié de CNIB délivrées gratuitement à Titao (6000), à Kaya (7000), Dori (7000), etc. Quant aux personnes démunies, à ce jour, a-t-elle affirmé, 7 356 tonnes de vivres ont été distribués à 500 434 personnes réparties dans 62 732 ménages à travers le pays.

Priorité aux personnes indigentes

« Afin de contribuer à la gestion de la crise de la pandémie de la COVID-19, le gouvernement, à travers mon département, a réalisé les actions telles que la prise en charge alimentaire et financière de 585 détenus démunis graciés, un cash transfert au profit de 20 000 personnes vulnérables affectées à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, la prise en charge sanitaire de 1764 personnes indigentes…», a également notifié la ministre. Quelles sont les critères de sélection des sinistrés des inondations qui doivent bénéficier d’assistance humanitaire?

Pour la ministre Ilboudo, le premier critère c’est l’indigence, la vulnérabilité. « Nous aidons les personnes qui n’ont pas les moyens et qui ont besoin de secours. Après l’enregistrement des sinistrés, il y a une enquête sociale pour s’assurer de la vulnérabilité des personnes recensées. Deuxièmement, nous ne prenons pas en compte ceux qui sont dans les zones déclarées inondables », a précisé Mme Ilboudo. Pourquoi, constate-t-on des PDI dans les rues de Ouagadougou en train de mendier ?

A cette question d’un confrère, la ministre a réagi de façon ferme : « Nous ne prenons pas en charge des PDI à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso. Ces deux villes ne peuvent pas être des zones d’accueil. Nous demandons à ceux qui sont dans cette situation à se rendre dans les sites d’accueil convenus pour qu’ils soient pris en charge ».

Kowoma Marc DOH
Prisca COULIBALY
(Stagiaire)

Laisser un commentaire