Journée d’hommage aux victimes du terrorisme : les Burkinabè invités à plus de solidarité

Le Président du Faso, Paul-Henri Sandaogo Damiba, a rassuré que le gouvernement continuera de jouer sa partition pour la protection des personnes affectées par le terrorisme.

Le ministère de la Justice et des Droits humains, chargé des Relations avec les Institutions, a commémoré, en différé, la Journée internationale du souvenir en hommage aux victimes du terrorisme, les 31 août et 1er septembre 2022. La cérémonie officielle de commémoration, placée sous la présidence du Chef de l’Etat, Paul-Henri Sandaogo Damiba, a eu lieu, le jeudi 1er septembre 2022, à la place des Martyrs de Ouagadougou.

Le gouvernement burkinabè veut renforcer la prise en charge des victimes du terrorisme et de leurs familles. Dans ce cadre, à travers le ministère de la Justice et des Droits humains, chargé des Relations avec les Institutions, il a commémoré, en différé la Journée internationale du souvenir en hommage aux victimes du terrorisme, les 31 août et 1er septembre 2022.

La cérémonie officielle de commémoration est intervenue, le jeudi 1er septembre 2022, à la place des Martyrs de Ouagadougou, en présence du Chef de l’Etat, Paul-Henri Sandaogo Damiba. Placée sous le thème « Prise en charge des victimes du terrorisme : un droit pour les victimes et un devoir pour l’Etat et la communauté », cette IIe édition de la Journée internationale dédiée aux victimes du terrorisme a été ponctuée par plusieurs activités.

Selon la Directrice générale (DG) des droits humains, Hadjaratou Zongo Sawadogo, les activités se sont principalement concentrées dans la région du Centre et particulièrement dans la capitale. Elles ont concerné, a-t-elle expliqué, les victimes civiles et militaires, notamment les Personnes déplacées internes (PDI), les Forces de défense et de sécurité (FDS) et les Volontaires pour la défense de la partie (VDP), blessés et traumatisés ainsi que les familles des personnes décédées ou invalides à la suite des attaques terroristes.

A l’écouter, ce sont plus de 900 personnes qui ont été touchées à travers des causeries éducatives, des séances d’écoute et d’orientation, de prise en charge psychologique et des campagnes de sensibilisation.

Des défis à relever

La DG des droits humains a aussi confié que ces activités ont permis de recueillir les difficultés des victimes du terrorisme. Elle a cité, entre autres, des frustrations et résignations de certaines victimes dues à un sentiment de stigmatisation et d’abandon de la part des services de l’Etat, une insuffisance d’opportunité d’insertion ou de réinsertion sociale des PDI et un grand besoin d’accompagnement psycho-médical.

A ce propos, le représentant des familles des victimes du terrorisme, Pascal Lankouandé, a soutenu que les multiples efforts déployés par les différents services de l’Etat et les partenaires humanitaires sont louables mais restent insuffisants au regard de la situation. Il a relevé un besoin de recadrage dans la gestion de l’indemnisation allouée aux soldats tombés sur le champ de bataille, car les familles endeuillées éprouvent d’énormes difficultés. M. Lankouandé a aussi pointé du doigt la lourdeur administrative pour l’effec-tivité du capital décès pour les victimes et la non prise en compte des épouses des victimes vivant en concubinage et pour la plupart sans enfants.

A son avis, les victimes civiles du secteur privé mais aussi des volontaires organisés pour la défense de la communauté, ne bénéficient pas le plus souvent d’indemnité toute catégorie confondue. Et, la représentante résidente du PNUD au Burkina Faso, Dr Elsie Laurence-Chounoune, représentant les partenaires techniques et financiers d’encourager le Burkina Faso à consentir davantage d’efforts dans la protection des droits des victimes. « Il faut impérativement bannir la victimisation secondaire. La souffrance née de l’acte terroriste est énorme. Une réponse inappropriée des institutions, notamment judicaire est encore préjudiciable aux victimes », a-t-elle expliqué.

La partition du gouvernement

Voilà pourquoi, elle a laissé entendre que le PNUD, dans son appui au renforcement du système judicaire, fait de l’accès à la justice et de la prise en charge des victimes une de ses priorités. Au regard de ses défis à relever, le président du Faso, à travers son représentant, le ministre en charge des droits humains, Maitre Barthélemy Kéré, a rassuré que le gouvernement continuera de jouer sa partition pour la protection de la dignité et des droits fondamentaux des personnes affectées par le terrorisme. Le ministre a fait savoir que plusieurs actions à l’endroit des victimes du terrorisme sont menées par l’ensemble des départements ministériels et institutions et ce, dans plusieurs domaines.

Il a cité entre autres le renforcement du cadre juridique et institutionnel de promotion et de protection des droits des victimes avec la création d’un pôle judiciaire spécialisé dans la répression des actes du terrorisme, la création d’un dispositif de protection des victimes et des témoins et l’adoption des lois portant statut de pupille de la nation, de statut de martyr. Me Kéré a, par ailleurs, invité tous les acteurs publics et privés à plus d’engagement et de solidarité envers les victimes de terrorisme. En rappel, la Journée internationale du souvenir en hommage aux victimes du terrorisme a été instituée par l’Assemblée générale des Nations unies sur recommandation du Conseil des droits de l’homme, le 21 août 2017.

Abdoulaye BALBONE

Hernan Armel SAWADOGO

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