Le Ramadan et la famille : le jeûne, un excellent éducateur

Louanges infinies à Allah, l’Unique et sans associé. Paix et bénédictions sur Mohammad, à l’univers, envoyé comme miséricorde. Allah, exalté soit-Il, a installé l’homme sur la terre pour être Son vicaire, Le glorifier et chanter Ses louanges. Il lui a donné, ensuite, les moyens de sa bonne éducation parmi lesquels figure en bonne place le jeûne. Tel le jeûne nous éduque par la maîtrise de soi à travers le contrôle de la nourriture, de la boisson et du commerce charnel, nous devons, également, prendre conscience que la bonne éducation de nos familles ne saurait se limiter à apporter de la nourriture, de la boisson et un toit à nos familles.

Il faut déjà saluer et encourager tous ces parents qui s’évertuent à inscrire leurs enfants dans de bonnes écoles, collèges, lycées et universités et, souvent malgré les conditions difficiles. D’autres, en fonction de leurs moyens, prennent des encadreurs pour leurs enfants à la maison. Toutefois, cela reste insuffisant parce que ne permettant pas aux enfants de cerner le sens profond de leurs missions en tant que créatures. La situation est plus préoccupante quand on sait que, dans la quête de la pitance quotidienne, certains parents n’ont plus le temps pour leurs enfants et sont étonnés de ce qu’ils peuvent devenir. Laissé à lui-même, l’humain est capable du pire. C’est ainsi que certains parents découvrent leurs enfants dans des comportements de travers. Il est plus que jamais temps pour chacun de nous en tant que parents de trouver du temps pour la famille surtout pour les enfants. Dans certains groupes ethniques, il est organisé, à un certain moment de l’évolution de l’humain, des rites initiatiques afin de lui faire comprendre le sens de la responsabilité individuelle et collective.

Le Prophète nous enseigne que « le meilleur cadeau qu’un parent puisse donner à son enfant, c’est une bonne éducation ». Nous nous recommandons de suivre les pas de Luqmân, le sage qui donne un enseignement chronologique à son enfant. Luqmân exhorta un jour son enfant en lui disant « Mon cher fils, n’attribue aucun associé à Dieu, car le polythéisme est un crime abominable » S31 V13. Les bons parents trouvent toujours du temps pour la famille ; un temps d’enseignement, d’éducation, de spiritualité. C’est ce que fit ce sage quand il rappelle l’enseignement le plus fondamental dans la vie de l’homme, à savoir la connaissance de Son Seigneur, de ce qu’Il aime le plus et de ce qu’Il déteste le plus. Il importe de trouver du temps pour parler de Dieu à nos familles. Les pieux se sont toujours préoccupés de leur relation et de celles de leurs familles avec Dieu et cela jusqu’à leur dernier moment. Abraham comme Jacob, quand ils sentirent la mort venir, firent venir leurs enfants et leur demander « Qui allez-vous adorer après nous ? ».

Aux enfants de répondre, nous adorerons le Dieu de nos pères Abraham, Ismaël, Isaac, le Dieu unique. Le constat aujourd’hui est que certains parents ne se préoccupent que de la sécurité matérielle des leurs et si ces derniers manquent de bonne éducation, tous leurs efforts seront vains après eux, tellement tout sera dilapidé et sera source de conflits et de division. Luqmân va plus loin en rappelant, à son enfant, la place primordiale des parents après celle de Dieu. La mère a enduré de multiples souffrances en te portant dans son sein, en te mettant au monde et ton sevrage a lieu à deux ans. « Sois reconnaissant envers Moi et envers tes parents », renchérit Allah. Combien sont-ils, par une mauvaise éducation, à manquer de respect à leurs parents voire à leur porter la main ; combien d’enfants, il faut supplier, voire payer afin qu’ils fassent ce que demandent les parents ?

« Oh mon cher fils, ajouta Lugmân, toute faute, fût-elle du poids d’un grain de moutarde dissimulé dans un rocher, dans les Cieux ou dans la Terre, Dieu le mettra en pleine lumière, car Dieu est Subtil et parfaitement informé ». Par ces propos, il enseigne, à son enfant, la responsabilité de ses actes en lui rappelant la conscience de la présence permanente de Dieu, ce que poursuit, aussi, le jeûne comme finalité. En plus de la conscience religieuse, il sied d’enseigner la pratique à la famille. Luqmân dit, en effet, à son enfant, « Oh mon cher fils ! Observe la prière, recommande le Bien et déconseille le Mal ! Supporte avec patience les maux qui peuvent t’atteindre ! Telle est la résolution à prendre et dont tu ne devrais jamais te départir ». Enseigner la pratique de la prière à vos enfants dès qu’ils atteignent l’âge de 7 ans. S’ils refusent la pratique à 10 ans, grondez-les. Nous sommes très rigoureux avec les enfants quand il s’agit de préparer la composition ou d’apprendre les leçons. Mais dès qu’il s’agit du plus essentiel, on est prompt à dire que ce sont des enfants. S’ils n’apprennent pas pendant qu’ils sont des enfants, à quel moment le feront-ils ? « Ne prends pas un air arrogant en abordant tes semblables ! Ne te dandine pas avec arrogance dans ta démarche ! Dieu n’aime pas les insolents pleins de gloriole. Sois modeste dans ta démarche ! Baisse ta voix quand tu parles, (…) » S31V18-19. Si nous enseignons cela à nos enfants, comment marcheraient-ils en s’exhibant et avec les sous-vêtements dehors. Rien qu’à regarder comment certains se comportent dans la circulation, on se pose beaucoup de questions. Nous sommes tentés de croire qu’il serait mieux de ne pas faire des enfants quand nous n’avons pas le temps de nous en occuper parce qu’il ne s’agit pas de gonfler le nombre d’humains sur la terre.

Fin
La foi musulmane est une foi active qui impose un devoir de présence.

Dr Inoussa COMPAORE
Imam à l’AEEMB et au CERFI.

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