L’élève coranique et les sept têtes de charognards

L’élève coranique et les sept têtes de charognards

D.K., élève coranique âgé de 24 ans, a comparu le lundi 29 mai 2023 à l’audience correctionnelle du Tribunal de grande instance (TGI) de Bobo-Dioulasso pour des faits d’escroquerie sur deux personnes. En effet, D.K., « arrogé de pouvoir mystique », a promis de rendre riches les plaignants absents au procès. Alors, il leur dit d’amener chacun sept têtes de charognards pour un rituel. Après la séance, chaque prévenu allait recevoir de façon mystique la somme de 50 000 F CFA par mois. Pour l’achat des sept têtes de charognards, chaque victime lui a remis 35 000 F CFA par tête. Devant les juges, le prévenu a plaidé coupable. « Je reconnais les faits mais ce sont les prévenus qui sont venus vers moi afin que je fasse des prières pour la prospérité de leurs affaires », a-t-il reconnu. A l’en croire, il a l’habitude de faire des incantations pour des personnes qui viennent le voir sans rien prendre. « Généralement, je ne prends rien avec quelqu’un. C’est à l’issue du rituel, si le client est satisfait que souvent, il me donne quelque chose », a-t-il souligné. Mais pour le cas des deux plaignants, D.K. a indiqué que ce sont eux qui ont voulu qu’il achète « le nécessaire ». Selon lui, après chaque sacrifice, le succès est total. La prière se fait individuellement. L’échec cette fois-ci serait dû au fait que la prière ne s’est pas fait séparément avec les deux individus, foi de l’élève coranique. Acculé par les juges sur la provenance de ses pouvoirs, il a affirmé qu’il les tire du Coran. Les juges ont trouvé étrange que celui qui a la capacité de rendre les hommes riches, ne le soit pas lui-même. « Pendant ce temps, vous mendiez la charité alors que vous avez la capacité de rendre les autres riches », s’est étonné le président du tribunal. Pour le substitut du procureur, l’infraction d’escroquerie est caractérisée. Il a requis 24 mois d’emprisonnement dont 12 ferme et une amende d’un million F CFA ferme contre lui. Pour sa défense, le prévenu a demandé la clémence du tribunal car il vient de terminer la lecture du Coran et que la cérémonie de fin de lecture est prévue pour bientôt. Finalement, le tribunal a renvoyé D.K. pour infraction non constituée.

3 ans ferme pour vol de portables

O.S., docker, âgé de 18 ans, a comparu devant le Tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso, le lundi 29 mai 2023, pour des faits de vols aggravés (vol de portables et la somme de 4 000 F CFA). Devant les juges, O.S. a reconnu sans détour les faits. C’était un jour, le prévenu et son ami revenaient du boulot aux environs de 4 heures du matin. De passage devant une cour, des personnes dormaient à la belle étoile. Ils décident de voler leurs portables. Malheureusement pour les deux voleurs, ils seront poursuivis. Seul O.S. est arrêté ce jour-là et conduit à la police. Au moment de son arrestation, il a voulu se défendre avec un couteau. Mais pour lui, il a sorti le couteau juste pour effrayer la foule afin d’éviter un lynchage. Il a justifié son vol par le fait qu’il cherchait l’argent pour se rendre à Banfora. Pour le substitut du procureur, certes O.S. comparait pour la première fois devant un tribunal, mais il reste un individu dangereux. Au regard des faits, il a souhaité que les juges ne lui accordent pas de circonstances atténuantes. De ce fait, le substitut a requis 60 mois de prison dont 36 ferme. En répression, le tribunal l’a condamné à 60 mois dont 36 ferme et à une amende d’un million F CFA assortie de sursis à exécution.

Il donne la mort et prend la poudre d’escampette

S.O., chauffeur, a comparu le lundi 29 mai 2023 devant les juges du Tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso pour défaut de maitrise et homicide involontaire. Le prévenu a reconnu les faits sans ambages. Le 10 avril dernier, le prévenu conduisait un véhicule en provenance de Banfora. A Darsalamy, village rattaché à la commune de Bobo-Dioulasso, il perd la maitrise de son volant. « Il y avait beaucoup de bagages et c’était une descente. L’arrière de mon véhicule a heurté un tricycle qui, à son tour, a cogné un véhicule stationné », a-t-il relaté. Après l’accident qui a entrainé la mort du conducteur du tricycle, S.O. a continué son chemin, selon un témoin. « Je ne voulais pas fuir mais j’avais peur de la réaction des villageois », a-t-il souligné. A en croire les juges, le prévenu veut simplement se dédouaner. Cette peur d’être lynché ne tient pas car il conduisait à vive allure dans une zone d’agglomération, ont-ils soutenu. Pour le substitut du procureur, si la police n’était pas présente ce jour-là, le prévenu n’allait jamais s’arrêter. Car malgré l’interpellation du témoin, c’est la police qui l’a finalement appréhendé en cours de route. Le parquet a requis 6 mois de prison dont 3 ferme et une amende de 250 000 F CFA assortis de sursis à exécution. Le tribunal a suivi les réquisitions du Ministère public.

Rassemblés par Boudayinga J-M. THIENON

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