Lutte contre le recrutement des enfants soldats : Le Maroc inaugure un centre international de recherche à Dakhala

Le  Maroc a inauguré le jeudi 31 mars 2022  à Dakhala, une des provinces du sud du royaume,  situé à 1700 km de Rabat, le Centre International de Recherches sur la Prévention des enfants soldats en présence des ministres des affaires étrangères de la Gambie,  la Guinée Bissau, l’Union des Comores et  de la Somalie.  

Le Royaume du Maroc donne un signal fort dans la lutte contre l’enrôlement des enfants dans les combats armés. Devant un parterre d’acteurs et de spécialistes, le ministre des  Affaires Etrangères, de la Coopération Africaine et des Marocains Résidant à l’Etranger,Nasser Bourita, a inauguré le  Centre international de Recherches sur la Prévention des Enfants Soldats qui  est intervenu le lendemain de la clôture de la 21e session du conseil de la CEN-SAD tenue du 28 au 30 mars 2022. Tout juste après la coupure du ruban, plusieurs  acteurs et spécialistes ont animé des panels.

Chiffres à l’appui, les panelistes ont démontré  que le phénomène est réel et prend de l’ampleur en Afrique et dans le monde. Ainsi,  la proportion d’enfants vivant dans des zones de conflit et qui risquent d’être recrutés et utilisés par des groupes armés a triplé, passant de moins de 5% en 1990 (99 millions d’enfants) à plus de 14% en 2020 (337 millions d’enfants). <<La problématique des enfants soldats n’est ni marginale, ni circonstanciée. Les enfants prennent part à 75% des conflits en cours dans le monde, plus de 460 millions d’enfants vivent dans une zone de conflit en 2022 et plus de 15% des enfants-soldats sont des filles >>, a souligné M. Bourta.

A travers ce centre,  a-t-il dit, le Maroc souhaite apporter sa pierre à l’édifice, en contribuant au débat par la formulation de propositions concrètes à la faveur du continuum sécurité-développement et la coordination des efforts de la communauté internationale

L’objectif  de ce centre est de contribuer à la lutte contre le recrutement des enfants-soldats, à travers la diffusion des recherches  sur le sort des enfants-soldats, les processus de leur embrigadement et les causes sous-jacentes. Il tend aussi à fournir des données précises, qualitatives et quantitatives afin de mener une action basée sur la recherche académique. Il est dirigé par le Pr Abdelkader Filali, enseignant chercheur dans les universités de Maroc et du Canada.

Pour lui, les missions de sa structure  seront focalisées  autour des études, des recherches et des consultations portant sur la prévention et l’exploitation des enfants dans les zones de conflit. Il a affirmé que le centre sera dotée de mécanismes de plaidoyer international auprès des organisations des Nations unies dans les différents forums, et ce en collaboration avec la société civile dans le monde entier et les instances civiles œuvrant dans ce domaine.

« Le centre  dispose de cadres, d’académiciens et d’universitaires qui seront dotés de mécanismes de contrôle et de suivi des diverses violations dans les zones de conflit à travers le monde », a précisé Pr Filali. Le centre,  pour atteindre ses objectifs, va s’associer aux agences des Nations unies, aux organisations internationales et régionales, aux réseaux internationaux et à la société civile pour développer un programme commun de recherches.

Dakhla un choix lourd de sens

 Par ailleurs, M. Bourita a souligné que le choix de Dakhla pour abriter le Centre international de recherches sur la prévention des enfants-soldats, est une reconnaissance du rôle du Maroc en tant que pourvoyeur de paix, de sécurité et de stabilité.   Le Maroc compte sur les résultats des recherches que le centre mènera surtout sur la gestion des camps de Tindouf abrité par son voisin, l’Algérie qui soutient les indépendantistes du  Front Polisario où beaucoup  d’enfants saharaoui y sont. «L’Algérie pays-hôte du camp Tindouf doit assumer la plénitude de sa responsabilité internationale imprescriptible, notamment au regard de la sécurité et de la protection des enfants vivant sur son territoire », a déclaré M Bourita.

Le Royaume du Maroc appelle ainsi à mettre fin à l’impunité des personnes responsables du recrutement et de l’utilisation criminelle d’enfants et d’autres violations graves, en soutenant la surveillance et la communication systématiques par les Nations Unies des violations des droits de l’enfant dans les conflits, a-t-il ajouté.

Avant l’inauguration du centre, M Bourita  et le Premier ministre du Commonwealth de la Dominique, Roosevelt Skerrit, ont ouvert  la Représentation de l’Organisation des Etats de la Caraïbe Orientale (OECO) à Dakhala.  L’OECO regroupe six pays, Antigua & Barbuda, Grenade, Montserrat, Saint-Kitts & Nevis, Sainte-Lucie, Saint-Vincent et les Grenadines. « Cette ouverture confirme le soutien croissant à la marocanité du Sahara et à la consolidation de la souveraineté du Maroc sur ses provinces du sud », a indiqué M. Bourita

Quant au  Premier ministre du Commonwealth de la Dominique, M Skerit, il a également réaffirmé la reconnaissance de son pays de la souveraineté du Maroc sur l’ensemble de son territoire, y compris le Sahara marocain. « Le Commonwealth de la Dominique réitère aussi son plein soutien à l’initiative marocaine d’autonomie en tant que base unique pour une résolution politique consensuelle de ce différend régional, dans le plein respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté nationale du Maroc », a-t-il insisté.

Les provinces du sud marocain, au nombre de dix, sont devenues des villes consulaires. Ces provinces  sont rattachées aux trois régions suivantes : Guelmim-Oued Noun, Laâyoune-Sakia El Hamra et Dakhala-Oued Eddahab.

Dans ces villes du sud marocain, plusieurs pays africains  ont ouvert des consulats une manière de reconnaitre la souveraineté marocaine sur ces territoires disputés par le Front Polisario et soutenir le plan d’autonomie de ces régions proposé par le Royaume.

 

Boureima SANGA

bsanga2003@yahoo.fr

Dakhala/Maroc

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