Plus rien ne sera comme avant !

Dans la ferveur de l’insurrection et dans la clameur de l’installation du président de la Transition au dernier trimestre de 2014, une phrase avait plus que galvanisé le peuple burkinabè : « Plus rien ne sera comme avant ». Même si c’est vrai que dans les faits, cette maxime, disons cet adjuvant qui poussait à rompre avec des habitués qui ont fait leur preuve d’incapacité a eu du mal à coller à la réalité du terrain.

Le Burkina du MPSR II pose des signes qui donnent à espérer que désormais avec notre devise la patrie ou la mort, le « plus rien ne sera comme avant » pourra revêtir une connotation plus concrète. L’allure que prennent les choses le montre déjà. De mémoire de Burkinabè c’est bien la première fois que la prestation de serment achevée dans la même soirée, le chef de gouvernement est désigné. Et si le MPSR II a voulu s’habiller du boubou de la démocratie dans un Etat d’exception, c’est bien parce qu’il veut se donner cette légitimité garante de l’exercice de l’Etat de droit avec ses exigences dont les fondements sont bien l’indépendance de la Justice, l’exercice de la législature avec comme mission régalienne le contrôle de l’action gouvernementale.

Le tout frais Premier ministre, Maître Appolinaire Joachim Kyelem de Tambela dans une interview accordée à une radio privée annonce les couleurs : Réduction des émoluments des ministres et du nombre de portefeuille ministériels en dessous de 25 comme l’autorisait les Assises nationales. C’est dire donc que ce gouvernement se distinguera de tout ce que les Burkinabè ont connu. Il faudra alors retrousser les manches pour un effet domino qui verra toute la société burkinabè en mouvement dans le sens de la participation patriotique de chacun. Le MPSR II le sait aussi bien sinon, mieux que tout le monde, il est attendu sur le chantier de la sécurité avec en toile de fond, la reconquête de l’espace territorial.

En cela, la détermination affichée du président avec la complicité de la population devront être un levain pour ensemble regarder dans la même direction pour ce combat. Chacun devra donc dans les limites de ses prérogatives jouer à fond sa mission. La rue en cela devra maintenant cesser ses interventions à tout-va. Que des agoras populaires montent des propositions constructives et non des mots d’ordre pour casser ou intoxiquer.. Dans ce nouveau Faso que nous appelons de tous nos vœux, quel sera le rôle alors des politiques ? Historiquement, ils animent le quotidien de la république par la conscientisation et la mobilisation du peuple. Mais entre nous, notre contexte actuel commande de ces hommes et ces femmes de faire profil bas.

De taire les ambitions qui ne pourront pas éclore tant que le pays est en proie à l’hydre terroriste. Il est certain qu’aucun démocrate ne se prévaudra d’une élection légale, parce que issue des textes de la république et malheureusement illégitime parce que portée au pouvoir par un pays délesté d’une partie de son territoire. Les 21 mois prévus pour la Transition sont bien vite arrivés. Libre à nous de nous crêper les chignons dans des bagarres de clocher ou de faire bloc pour sauver l’essentiel, la Patrie que nous ont léguée nos pères et que nous avons empruntée à nos enfants.

Le bon festin se reconnait à son apprêt. Si cette maxime tient en politique ; alors, le MPSR II avec le capitaine Traoré et le Premier ministre Kyelem donne à espérer. Gageons qu’il puisse adapter ce capital de sympathie à un gouvernement quelle aurait été sa qualification. De combat, d’urgence ou de rupture ? Les Burkinabè attendent maintenant les personnalités qui constitueront cette équipe et leur souhaitent de vite retrousser les manches.

Jean Philippe TOUGOUMA

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