Programme d’urgence pour le Sahel : Près de 300 milliards F CFA injectés

La deuxième session de l’année du Conseil d’orientation stratégique du Programme d’urgence pour le Sahel au Burkina Faso (PUS-BF) s’est tenue, le vendredi 12 novembre 2021, à Ouagadougou.

A un mois et demi de la fin du Programme d’urgence pour le Sahel au Burkina Faso (PUS-BF), son Conseil d’orientation stratégique affiche déjà un satisfecit. La deuxième session de l’année s’est tenue, le vendredi 12 novembre 2021, à Ouagadougou. De l’examen du bilan 2017-2020 de la mise en œuvre du PUS-BF, il est ressorti que le niveau d’exécution physique sur les quatre ans est de 62,4%. Ce qui correspond, selon la ministre déléguée auprès du ministre de l’Économie, Pauline Zouré, à plus de 1 500 types d’investissements établis dans les différentes communes concernées par le Programme sur pratiquement 3 000 programmés.

« En termes de bilan financier, nous sommes à pratiquement 300 milliards F CFA investis et qui correspondent à 47% de taux d’exécution. Puisque ce que nous avons préalablement prévu, c’était plus de 700 milliards F CFA pour accompagner le programme », a expliqué Mme Zouré. Pour elle, ce sont des résultats probants en termes d’amélioration des conditions de vie des populations de ces zones, de renforcement des capacités opérationnelles des Forces de défense et de sécurité (FDS) et de la promotion de la cohésion sociale. « Les résultats auxquels nous avons abouti et qui montrent qu’il y a eu une progression en termes de réalisation, de développement, ont acquis une progression positive. Mais la persistance de l’insécurité est venue mitiger le sentiment par rapport au succès obtenu. Ce sont ces orientations, les leçons apprises que le conseil d’orientation a tablées pour formuler une nouvelle manière d’accompagner les zones fragiles sur la période 2021/2025. La nouvelle posture que va adopter le PUS-BF 2021/2025, c’est de faire une certaine concentration des actions pour plus d’impacts », a indiqué la ministre déléguée. Elle a fait savoir que les actions doivent être fédérées avec les plans de stabilisation mis en place. Et cela suppose qu’il y ait une réelle synchronisation entre le plan de sécurisation intégrale du territoire et les actions de développement.

« Les FDS devront donner la mesure pour que les ministères puissent établir leur plan de travail afin de pouvoir sereinement atteindre les objectifs et que nous ne puissions pas être pris au dépourvu pour ce qui concerne les opérations des groupes armés terroristes », a insisté Pauline Zouré. Lors de sa session, le conseil a recommandé une relecture des mesures d’allégeance qui accompagnent chaque année le PUS-BF pour qu’elles puissent aller jusqu’à la question de réception des marchés et pouvoir alléger le travail des entrepreneurs qui, souvent sont pris à défaut de paiement. Car, a-t-on indiqué, les conditions du terrain ne permettent pas la réception des ouvrages réalisés. Néanmoins, Pauline Zouré s’est réjouie de la mise en œuvre du programme, 2017-2020 du fait de la permanence du service public, de la continuité du développement sur le terrain malgré le contexte d’adversité, la COVID-19, les contraintes de financement au niveau des programmes et des départe-ments ministériels ou autres opérateurs de développement.

De nombreux investissements réalisés

La rencontre a été d’une importance particulière, car la PUS-BF arrive à terme à la fin de cette année 2021, a confié le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré. « Nous sommes dans une année charnière, une période au cours de laquelle le devoir nous interpelle à mener avec objectivité et sans complaisance la réflexion sur les perspectives de ce programme », a affirmé le chef du gouvernement. D’ores et déjà, a-t-il dit, le constat, qui se dégage après ces quelques années de lutte contre l’hydre terroriste, est que les nombreux investissements réalisés dans la célérité ont changé qualitative-ment les conditions de vie des populations- cibles. Cependant, pour lui, malgré ces efforts sans précédent en termes d’investissements physiques, il importe de noter que les préoccupations en matière de consolidation de la paix et de cohésion sociale demeurent et les populations sont toujours en attente de recouvrer la quiétude dans leurs contrées. « Cette persistance de l’insécurité nous impose de poursuivre ce programme en le renforçant. Nous devrons intensifier les actions du PUS-BF parce que ce programme constitue un instrument opérationnel pour la mise en œuvre du PNDES II, notamment son premier axe qui nous invite à consolider la résilience, la sécurité, la cohésion sociale et la paix dans notre pays », a soutenu Christophe Joseph Marie Dabiré. Ainsi, la poursuite de ce programme couplée avec la mise en œuvre des plans de stabilisation des zones libérées devra permettre, selon ses dires, de renforcer la résilience des populations et des communautés en réduisant le risque de leur basculement dans la radicalisation et l’extrémisme violent.

Abdel Aziz NABALOUM

emirathe@yahoo.fr

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