Protection des infrastructures routières : L’UEMOA offre une station de pesage au Burkina Faso

Dans le cadre de sa politique communautaire, la commission de l’UEMOA a réalisé, au profit du Burkina Faso, une station de pesage à Nagréongo, située à 40 km de Ouagadougou. D’un coût global de plus de 973 millions FCFA, la remise officielle de l’infrastructure aux autorités burkinabè a eu lieu, le mardi 16 mars 2021, à Nagréongo, dans la région du Plateau central.

La commission de l’Union économique et monétaire Ouest-africaine (UEMOA) s’est engagée à jouer sa partition dans la protection des infrastructures routières de l’espace communautaire. Dans cet objectif, elle a entrepris de réaliser huit stations de pesage de basse vitesse au profit des huit pays-membres, à la sortie des principaux ports des Etats côtiers et sur les principaux corridors des pays sans littoral. La station du Burkina Faso, entièrement financée par l’UEMOA, a été construite à Nagréongo, d’un coût global de plus de plus 973 millions F CFA. Elle est située à 40 km de Ouagadougou, au PK35+ 950, route de Koupéla (RN04), sur la route communautaire dénommée Cu2a. elle est composée, entre autres, de voies de circulation, parkings et aires de déchargement, de bâtiments et locaux annexes et techniques, de matériel de pesage, d’un dispositif de contrôle de gabarit, d’espace d’attente et de repos. Le président de la commission de l’UEMOA, Abdallah Boureïma, a officiellement remis l’ouvrage aux autorités burkinabè, représentées par le ministre en charge des transports, Vincent Dabilgou, le mardi 16 mars 2021, à Nagréongo, région du Plateau central.

Selon M. Boureïma, ce projet s’inscrit dans le cadre du programme d’actions communautaire des infrastructures et du transport routier (PACITR) de l’UEMOA. Elle vise à faciliter l’application de la directive communautaire, communément appelée Règlement 14, relatif à l’harmonisation des normes et des procédures du contrôle du gabarit, du poids et de la charge à l’essieu des véhicules lourds de transports de marchandises dans les Etats membres de l’UEMOA, a-t-il poursuivi.

Le défi de la préservation

« La construction de la station de pesage de basse vitesse de Nagréongo entre dans le cadre de cette initiative régionale dont l’objectif est la sauvegarde des infrastructures de transports routiers, clé de voute du développement et de l’intégration des économies de notre espace communautaire », a-t-il souligné.

Pour lui, si le développement des infrastructures routières constitue l’un des axes les plus importants de l’émergence de l’économie de la zone UEMOA, où la route demeure le principal support pour la circulation des personnes et des biens, le défi de la préservation des investissements doit être relevé par les Etats de l’union. « En effet, notre région ne pourra pas exploiter son plein potentiel économique et atteindre les objectifs de développement durable avec un système de transport routier défaillant. Or, notre patrimoine routier actuel subit un phénomène de surcharge généralisé, qui, si rien n’est fait, risque de s’effondrer et nécessiter encore plus de moyens financiers pour la reconstruction », a-t-il alerté.

Tout en saluant les efforts des autorités burkinabè, le président Boureïma les a invitées à prendre les mesures idoines pour la mise en œuvre rapide et l’entretien de la station de pesage de Nagréongo ; mais aussi à poursuivre la construction d’autres infrastructures de pesage.

Le ministre en charge des transports, Vincent Dabilgou, a traduit la gratitude du gouvernement burkinabè à la commission de l’UEMOA pour la réalisation de cet ouvrage. « Le Burkina Faso est comblé par la remise officielle de cette nouvelle station », s’est-il réjoui.

Les « maladies infantiles » du patrimoine routier

Selon le ministre, l’absence de culture d’entretien et le fléau de la surcharge constituent les « maladies infantiles » des patrimoines routiers africains. Sans perdre de vue la corruption qui contribue à faire perdurer les mauvaises pratiques sur les routes. Si l’avènement du règlement 14 constitue une réponse à la surcharge des véhicules sur les axes routiers, la question de son respect constitue un autre défi. C’est pourquoi le ministre Dabilgou a appelé tous les acteurs au strict respect des dispositions de cette directive communautaire qui offre une marge de tolérance maximale de surcharge de 15%.

Les autorités coutumières et communales de Nagréongo ont exprimé leur reconnaissance au gouvernement pour le choix de leur commune pour abriter cette infrastructure communautaire. Le maire, Herbé Kaboré, a, au nom du conseil municipal et de la population, remercié la commission de l’UEMOA pour avoir prévu, en marge de la réalisation de la station de pesage, de construire un marché de fruits et de légumes au profit des femmes de Nagréongo. D’un coût d’environ 35 millions FCFA, cette infrastructure marchande, vise à contribuer à l’autonomisation économique des femmes de cette commune, a précisé Abdallah Boureïma.

Avant la remise officielle de la station, les officiels ont procédé à des essais avec deux camions chargés.

Mahamadi SEBOGO
Windmad76@gmail.com

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