Recherche scientifique : la patronne de l’IRD plaide pour des investissements conséquents au profit des chercheurs

« Il faut que nos gouvernements respectifs se rendent bien compte que sans moyen pour la recherche on ne pourra pas avancer aussi vite dans la connaissance. Il faut un investissement massif dans la recherche, il faut des recrutements de chercheurs ».

La présidente-directrice générale de l’IRD, Valérie Verdier : « Les résultats de recherche doivent aboutir à mieux conseiller les décideurs politiques sur les meilleures actions qu’ils doivent prendre au bénéfice des populations ». © : Fabé Mamadou OUATTARA pour Sidwaya.info. Editions Sidwaya

Présente au Burkina Faso pour rencontrer des partenaires de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et signer des conventions de collaboration, la présidente-directrice générale de l’organisme, Valérie Verdier a décliné face à la presse le jeudi 7 juillet 2022, le cadre de partenariat dans lequel intervient l’IRD au Burkina Faso. Elle a aussi plaidé pour un « investissement massif » des décideurs dans les domaines de la recherche.

En 2024, l’Institut de recherche pour le développement (IRD) aura 75 ans d’existence au Burkina Faso dans la recherche scientifique et la formation. Arrivée dans le cadre d’un déplacement qui prévoit des rencontres avec des institutions partenaires et des signatures d’accords de collaboration, la Présidente-directrice générale de l’IRD, Valérie Verdier a dressé un bilan positif de cette longue présence de l’organisme, face à la presse, le 7 juillet 2022.

Les nombreuses publications portant des signatures de chercheurs liés à l’institut, la co-construction de projets et de dispositifs de recherche avec des partenaires burkinabè et le « très grand nombre » de doctorants formés sont autant d’arguments que Valérie Verdier met à l’actif de l’IRD. Elle s’est d’ailleurs particulièrement enthousiasmée de constater la promotion d’anciens doctorants de l’organisme à des postes de responsabilité à l’échelle nationale.

« Le bilan tient en un mot. C’est la confiance, c’est le respect mutuel. C’est toute la confiance que nous accordent les autorités burkinabè, les institutions académiques, les institutions de recherche. La confiance dans la manière dont nous travaillons ensemble, qui n‘est pas forcément le mode de collaboration utilisé par tout le monde… », a-t-elle expliqué.

 

A propos des axes d’intervention de l’IRD au Burkina, il est ressorti que l’institut travaille sur une diversité de thématiques de recherche : santé (maladies à vecteur), nutrition, questions de société (dynamiques familiales, religions, mobilités), eau, gestions des ressources naturelles, maladies des plantes (phytopatologie, agroforesterie), etc.

« Les recherches que l’IRD mènent au Burkina Faso visent à accompagner le pays à pouvoir répondre aux défis auxquels il fait face, notamment en termes démographiques, climatiques, alimentaires et sécuritaires en étroite partenariat avec les universités, le CNRST, ainsi que les partenaires français, africains et internationaux… », a précisé la patronne de l’IRD. En clair, a-t-elle indiqué, ces projets doivent aboutir à mieux conseiller les décideurs politiques sur les meilleures actions qu’ils doivent prendre au bénéfice des populations.

A titre d’exemple, le représentant de l’IRD au Burkina Faso, Fabrice Courtin a expliqué qu’un géographe a mené des recherches pour identifier et faire la cartographie des facteurs qui rentrent dans l’explication des accidents de la route et le coût que ces accidents ont pour la société. « Ses recherches ont fait l’objet de notes à l’attention des décideurs avec des recommandations pour mettre en place des actions en vue de diminuer l’impact et la fréquence des accidents de la route », a-t-il confié.

C’est pourquoi, Valérie Verdier interpelle les décideurs politiques à attribuer des moyens conséquents au domaine de la recherche. « Il faut que nos gouvernements respectifs se rendent bien compte que sans moyen pour la recherche on ne pourra pas avancer aussi vite dans la connaissance. Il faut un investissement massif dans la recherche, il faut des recrutements de chercheurs », a-t-elle martelé.

Plus singulièrement, la recherche au Burkina Faso est confrontée en plus à un problème d’accessibilité des terrains, conséquence de la crise sécuritaire.

Dans le cadre de son déplacement, Valérie Verdier doit rencontrer notamment le ministre en charge de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, les responsables d’universités avec lesquels des accords-cadres seront renouvelés, des instituts de recherches et des chercheurs burkinabè.

Fabé Mamadou OUATTARA

Sidwaya.info

 

 

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